L'Assemblée des représentants du peuple (ARP) était réunie mercredi pour le vote de confiance au nouveau gouvernement du chef du gouvernement Habib Essid, un cabinet de large coalition regroupant quatre partis: Nida Tounes, le vainqueur des législatives, le parti islamiste Ennahdha, l'Union patriotique libre de l'homme d'affaires Slim Riahi et le parti libéral Afek Tounes.
Les quatre partis représentés au sein de l'équipe gouvernementale disposent de 179 députés sur 217 à l'Assemblée des représentants du peuple.
L'équipe de M. Essid a été présentée lundi après l'abandon en janvier d'un premier gouvernement face aux critiques notamment d'Ennahdha, deuxième force du Parlement, et alors que Nida Tounes avec 86 députés devait former une coalition pour atteindre les 109 voix nécessaires au vote de confiance.
La séance de l'Assemblée s'est ouverte avec le discours de politique générale de M. Essid choisi par Nida Tounes pour diriger le gouvernement.
Le Premier ministre désigné est un haut fonctionnaire qui a servi le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali et a été ministre de l'Intérieur juste après la révolution de janvier 2011. Il a aussi occupé des responsabilités lorsque les islamistes étaient au pouvoir (début 2011-début 2014).
Il a souligné mercredi que sa priorité allait être la lutte contre le "terrorisme" alors que la Tunisie fait face depuis la révolution de janvier 2011 à l'essor de groupes armés jihadistes responsables de la mort de dizaines de militaires, de deux figures politiques anti-islamistes et que de 2.000 à 3.000 Tunisiens sont partis combattre dans les rangs des islamistes radicaux en Irak et en Syrie.
M. Essid a aussi assuré que la Tunisie, après quatre années de transition post-révolutionnaire chaotique, "a rompu une fois pour toute avec le despotisme et l'autoritarisme".
Critiques de députés de Nida Tounes et Ennahdha
Plus d'une centaine d'interventions de députés sont prévues avant que l'Assemblée ne procède au vote de confiance. Députée de Nida Tounes, Bochra Belhaj Hamida s'est montrée critique, reprochant à Habib Essid d'avoir exclu des discussions de nombreux députés et représentants politiques. Elle a cependant déclaré qu'elle soutiendrait ce gouvernement, malgré ses insuffisances.
"C'est mon gouvernement quelles que soient les circonstances, mais quand je vois son programme, il ressemble à n'importe quel programme de n'importe quel pays", a-t-elle regretté.
Bochra Belhaj Hamida a déploré l'exclusion de la militante féministe Khadija Cherif du ministère de la Femme, au profit de l'ancienne députée d'Afek Tounes, Samira Meraï. Elle a appelé le nouveau cabinet gouvernemental à faire preuve de "courage", à l'image de l'ancien président Habib Bourguiba lorsqu'il a promulgué en 1956 le Code du statut personnel, donnant à la femme un statut relativement avancé dans le monde arabe et musulman.
Egalement représentés au sein du gouvernement, des députés d'Ennahdha ont fait part de leurs réserves au sujet du programme gouvernemental brièvement présenté dans le discours de Habib Essid.
"Le gouvernement ne peut pas établir un programme en dehors des dispositions de la Constitution (...) et dans ce programme il n’y a aucune mention à la révolution de la liberté et la dignité ni même à la Constitution elle-même", a déclaré en ce sens la députée islamiste Farida Labidi.
Après les législatives et la présidentielle fin 2014 saluées par la communauté internationale, la Tunisie fait figure de modèle de transition démocratique réussie depuis la révolution de janvier 2011 alors que le reste des Etats du "Printemps arabe" ont sombré dans le chaos ou la répression.
L'entrée d'Ennahdha dans le nouveau gouvernement avec un ministère et trois secrétariats d'Etat a créé des remous au sein de Nida Tounes qui avait fait campagne en tenant un discours anti-islamiste très virulent.
Plusieurs élus du parti vainqueur aux élections ont annoncé leur intention de ne pas accorder leur confiance à Habib Essid. Néanmoins, les élus soutenant le gouvernement se disent confiants avant le vote.
"Le gouvernement va passer haut la main. Nos désaccords internes ne vont pas avoir d'influence sur le vote. On aura tous la même position (...) on ne peut pas avoir un gouvernement sans participation d'Ennahdha", a déclaré à l'AFP Abada Kéfi, député de Nida Tounes.
Dans les rangs de la gauche, les élus ont prévenu qu'ils s'opposeraient à ce gouvernement. "L'accord entre Ennahda et Nidaa Tounès est contre-nature. C'est une trahison pour les électeurs des deux partis", a martelé Ahmed Seddik, l'un des quinze députés de la coalition Front populaire.
Une position partagée par le CPR, parti de l'ancien président de la République Moncef Marzouki. Imed Daïmi, député CPR, a indiqué que son parti ferait partie de "l'opposition", estimant que même dans le cas d'un vote de confiance obtenu à une majorité large, ce gouvernement sera faible dans le sens où il n'a pas respecté la volonté des électeurs.
Les quatre partis représentés au sein de l'équipe gouvernementale disposent de 179 députés sur 217 à l'Assemblée des représentants du peuple.
L'équipe de M. Essid a été présentée lundi après l'abandon en janvier d'un premier gouvernement face aux critiques notamment d'Ennahdha, deuxième force du Parlement, et alors que Nida Tounes avec 86 députés devait former une coalition pour atteindre les 109 voix nécessaires au vote de confiance.
LIRE AUSSI: Le nouveau gouvernement de Habib Essid en chiffres
La séance de l'Assemblée s'est ouverte avec le discours de politique générale de M. Essid choisi par Nida Tounes pour diriger le gouvernement.
Le Premier ministre désigné est un haut fonctionnaire qui a servi le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali et a été ministre de l'Intérieur juste après la révolution de janvier 2011. Il a aussi occupé des responsabilités lorsque les islamistes étaient au pouvoir (début 2011-début 2014).
Il a souligné mercredi que sa priorité allait être la lutte contre le "terrorisme" alors que la Tunisie fait face depuis la révolution de janvier 2011 à l'essor de groupes armés jihadistes responsables de la mort de dizaines de militaires, de deux figures politiques anti-islamistes et que de 2.000 à 3.000 Tunisiens sont partis combattre dans les rangs des islamistes radicaux en Irak et en Syrie.
"La principale priorité de ce gouvernement est d'instaurer la sécurité et la lutte contre le terrorisme (...) il faut se dépêcher d'adopter la loi antiterroriste" en suspens depuis des mois, a-t-il dit.
M. Essid a aussi assuré que la Tunisie, après quatre années de transition post-révolutionnaire chaotique, "a rompu une fois pour toute avec le despotisme et l'autoritarisme".
Critiques de députés de Nida Tounes et Ennahdha
Plus d'une centaine d'interventions de députés sont prévues avant que l'Assemblée ne procède au vote de confiance. Députée de Nida Tounes, Bochra Belhaj Hamida s'est montrée critique, reprochant à Habib Essid d'avoir exclu des discussions de nombreux députés et représentants politiques. Elle a cependant déclaré qu'elle soutiendrait ce gouvernement, malgré ses insuffisances.
"Vous dites que les libertés ont été concrétisées? Non, Monsieur le président!", a-t-elle lancé, évoquant notamment la liberté artistique.
"C'est mon gouvernement quelles que soient les circonstances, mais quand je vois son programme, il ressemble à n'importe quel programme de n'importe quel pays", a-t-elle regretté.
Bochra Belhaj Hamida a déploré l'exclusion de la militante féministe Khadija Cherif du ministère de la Femme, au profit de l'ancienne députée d'Afek Tounes, Samira Meraï. Elle a appelé le nouveau cabinet gouvernemental à faire preuve de "courage", à l'image de l'ancien président Habib Bourguiba lorsqu'il a promulgué en 1956 le Code du statut personnel, donnant à la femme un statut relativement avancé dans le monde arabe et musulman.
Egalement représentés au sein du gouvernement, des députés d'Ennahdha ont fait part de leurs réserves au sujet du programme gouvernemental brièvement présenté dans le discours de Habib Essid.
"Le gouvernement ne peut pas établir un programme en dehors des dispositions de la Constitution (...) et dans ce programme il n’y a aucune mention à la révolution de la liberté et la dignité ni même à la Constitution elle-même", a déclaré en ce sens la députée islamiste Farida Labidi.
Après les législatives et la présidentielle fin 2014 saluées par la communauté internationale, la Tunisie fait figure de modèle de transition démocratique réussie depuis la révolution de janvier 2011 alors que le reste des Etats du "Printemps arabe" ont sombré dans le chaos ou la répression.
L'entrée d'Ennahdha dans le nouveau gouvernement avec un ministère et trois secrétariats d'Etat a créé des remous au sein de Nida Tounes qui avait fait campagne en tenant un discours anti-islamiste très virulent.
Plusieurs élus du parti vainqueur aux élections ont annoncé leur intention de ne pas accorder leur confiance à Habib Essid. Néanmoins, les élus soutenant le gouvernement se disent confiants avant le vote.
"Le gouvernement va passer haut la main. Nos désaccords internes ne vont pas avoir d'influence sur le vote. On aura tous la même position (...) on ne peut pas avoir un gouvernement sans participation d'Ennahdha", a déclaré à l'AFP Abada Kéfi, député de Nida Tounes.
Dans les rangs de la gauche, les élus ont prévenu qu'ils s'opposeraient à ce gouvernement. "L'accord entre Ennahda et Nidaa Tounès est contre-nature. C'est une trahison pour les électeurs des deux partis", a martelé Ahmed Seddik, l'un des quinze députés de la coalition Front populaire.
Une position partagée par le CPR, parti de l'ancien président de la République Moncef Marzouki. Imed Daïmi, député CPR, a indiqué que son parti ferait partie de "l'opposition", estimant que même dans le cas d'un vote de confiance obtenu à une majorité large, ce gouvernement sera faible dans le sens où il n'a pas respecté la volonté des électeurs.
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