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Coupe du monde au Brésil : A-t-on plus de chances de devenir champion du monde quand on joue à domicile?

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Le Brésil lance sa Coupe du monde ce jeudi 12 juin, affrontant la Croatie en match d'ouverture à Sao Paulo (22h heure de Paris). Pendant un mois, le pays sud-américain va jouer gros, très gros même. Sur le plan social, où la moindre manifestation sera scrutée et commentée; mais surtout sur le plan sportif, où la Seleçao, favorite de la compétition, n'a d'autre choix que de remporter ce Mondial à la maison. Tout autre résultat serait une catastrophe nationale.

Une telle pression pourrait-elle finir par nuire au Brésil? Aurait-il en fait tout à perdre? Et le fait de jouer la compétition à domicile est-il finalement un avantage?


• Jouer à domicile pas synonyme de victoire finale


Si l'on regarde les statistiques, jouer à la maison n'est pas forcément un avantage. En 19 Coupes du monde, seuls six pays ont remporté le Mondial chez eux: l'Uruguay en 1930, l'Italie en 1938, l'Angleterre en 1966, la RFA en 1974, l'Argentine en 1978 et la France en 1998. Si l'on exclut les "petits" pays organisateurs (Suisse en 1954, Chili en 1962, Mexique en 1970 et 1986, Etats-Unis en 1994, Corée du Sud et Japon en 2002 et Afrique du Sud en 2010), il reste tout de même six grosses nations hôtes qui ne sont donc pas allées au bout: la France en 1938, le Brésil en 1950, la Suède en 1958, l'Espagne en 1982, l'Italie en 1990 et l'Allemagne en 2006.

Seule la France a donc gagné "son" Mondial lors des 30 dernières années. Une victoire façonnée par l'explosion de la génération 98 -les Zidane, Lizarazu, Pirès, Henry...-, le formidable élan populaire né dans le pays après la phase de poules, le confortable et rassurant cocon de Clairefontaine entre les matches, le tout allié à une certaine part de chance lors de la phase éliminatoire (voir plus bas).

A l'inverse, cette année, au Brésil, avant même le début de la compétition, le contexte est loin d'être rose: mouvements sociaux et manifestations des classes sociales pauvres, stades terminés au dernier moment dans la confusion... pas vraiment sur un nuage.

Il existe tout de même une statistique qui devrait rassurer le peuple brésilien: sur les sept Coupes du monde organisées sur le sol américain, aucune n'a encore été remportée par un pays européen.


• Il faut une part de chance


Si certaines compétitions ont été globalement maîtrisées de bout en bout par le vainqueur (Brésil en 2002, Espagne en 2010), d'autres champions du monde sont passés à deux doigts de repartir bredouilles.

Le parcours français de 1998 en est sans doute le meilleur exemple. Si la victoire finale magistrale contre le Brésil (3-0) a permis de tout effacer en quelques secondes, il faut se souvenir que les Bleus étaient revenus de loin sur les trois matches précédents: but en or en fin de prolongation contre le Paraguay en huitième; séance de tirs au but irrespirable contre l'Italie en quart; but assassin de la Croatie au retour des vestiaires en demie, avant le doublé improbable de Lilian Thuram par la suite. On rappellera aussi que la "loterie" des tirs au but a frappé deux fois en finale lors des 20 dernières années, ce qui n'est pas rien: le Brésil en 1994 contre l'Italie (0-0, 3-2, voir la première vidéo ci-dessous), et l'Italie en 2006 contre la France (1-1, 5-3, voir la seconde vidéo ci-dessous).






• Le fantôme traumatisant de 1950


Avant 2014, le Brésil a organisé une fois la Coupe du monde, en 1950. Sauf que ça ne lui a pas vraiment réussi. C'est simple, depuis, tout le pays se transmet de génération en génération ce souvenir douloureux, un cataclysme à l'époque.

16 juillet 1950, 15h. Le Maracana est plein à craquer -173.850 spectateurs- pour cet ultime match du Mondial, qui n'est en fait pas une finale mais la rencontre décisive d'un mini championnat à quatre équipes. Le gagnant du match est champion du monde, le Brésil étant sacré en cas de match nul. Tout se passe bien quand les locaux ouvrent le score juste après la mi-temps. C'est avant l'égalisation uruguayenne à la 66e minute, et un second but encaissé, dans la stupeur générale, 13 minutes plus tard après une erreur du gardien brésilien Barbosa.



Incompréhension, honte et colère dominent au coup de sifflet final. Le pays sombre au beau milieu de l'été dans une déprime généralisée après cette "finale" perdue. Le taux de suicide va lui fortement augmenter au cours de l'année 1950. Le gardien fautif sur le dernier but, pourtant l'un des meilleurs du monde à l'époque, sera considéré comme un paria jusqu'à sa mort en 2000.


• Un groupe pas si facile


Si les Brésiliens restent les grands favoris des bookmakers, avec une cote de 3,6 contre 1 en moyenne, attention au premier tour piège qui les attend. La Croatie, emmenée par Modric du Real et Mandzukic du Bayern, reste toujours cette équipe accrocheuse, qui rêve de gâcher la fête lors du match d'ouverture à Sao Paulo. Attention au Mexique, qui a déjà participé à 15 Coupes du monde, avec des joueurs ne lâchant jamais rien et qui avaient puni les Bleus en 2010 en Afrique du Sud (2-0). Enfin, le Cameroun. Présenté comme l'adversaire le plus faible du groupe, mais qui est allé par exemple faire match nul en... Allemagne (2-2) -l'un des favoris à la victoire finale-, le 1er juin en match de préparation.

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