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Yémen: Limogeage du ministre de l'Intérieur, nouvelle attaque d'Al-Qaïda

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Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a limogé le ministre de l'Intérieur et le chef du service des renseignements politiques après l'escalade des violences dans le pays où deux soldats ont encore été tués samedi dans une attaque.

M. Hadi avait dénoncé en février les lacunes des services de sécurité dans son pays, où le réseau Al-Qaïda a profité de l'affaiblissement du pouvoir central en 2011 pour y renforcer son emprise multipliant les attaques contre les forces de l'ordre.

Selon l'agence officielle Saba, le président a nommé Abdo Tareb pour remplacer Abdelqader Qahtan à l'Intérieur et le général Jalal al-Rwechane à la place de Ghaleb al-Qamech à la tête du renseignement politique, a précisé Saba.

Il a dans le même temps nommé Khaled Bahhah pour remplacer le ministre démissionnaire du Pétrole Ahmed Abdallah Dares, selon la même source.

Selon des sources politiques, les changements à l'Intérieur et à la tête du renseignement politique ont été décidés après la gronde populaire contre l'insécurité grandissante dans le pays.

Samedi matin, une nouvelle attaque menée par cinq membres d'Al-Qaïda contre une base de l'armée dans la ville de Loder (sud) a coûté la vie à deux soldats, a indiqué une source militaire à l'AFP. Un des assaillants, de nationalité saoudienne, est mort dans les échanges de tirs, et trois autres ont été blessés et capturés, selon la même source.

Outre les attaques ou les assassinats quasi-quotidiens de membres des forces de sécurité, des attentats spectaculaires ont été menés selon le mode opératoire d'Al-Qaïda dont la branche basée au Yémen, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), est considérée par les Etats-Unis comme l'émanation la plus dangereuse du réseau extrémiste.

LIRE AUSSI: Au Yémen, 60 morts sur fond de dialogue national


En février, un assaut contre la prison centrale de Sanaa a permis l'évasion de 29 prisonniers, dont 19 membres présumés d'Al-Qaïda, et coûté la vie à 11 membres des services de sécurité.

"Les actions terroristes n'auraient pas pu atteindre un tel niveau si les performances des services de sécurité avaient le niveau requis", avait alors déploré M. Hadi, élu en février 2012 président pour une période intérimaire, en vertu d'un accord sur une transition politique.

En dépit de plusieurs campagnes menées par l'armée, Al-Qaïda reste actif dans le sud et le sud-est du Yémen et avait même mené un assaut spectaculaire contre le ministère de la Défense à Sanaa en décembre (56 morts).

De nombreuses attaques visent en outre régulièrement les installations pétrolières du pays, le plus pauvre du monde arabe.

De plus, le Yémen est touché par un violent mouvement séparatiste dans le Sud, qui rejette un projet de fédération pour le pays et milite pour une sécession du Sud, un Etat indépendant jusqu'en 1990.

Et dans le Nord, les rebelles chiites des Houthis cherchent à asseoir leur autorité et des combats réguliers y ont lieu avec l'armée et des combattants islamistes.

Dans ce contexte d'escalade, des analystes ont mis en garde contre une pénétration du réseau extrémiste dans l'armée et les services de sécurité.

L'appareil sécuritaire semble aussi fragilisé par des divisions, certains officiers étant restés loyaux à l'ex-président Ali Abdallah Saleh chassé du pouvoir après plus d'un an de contestation.

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