Ali Tekbali et Fathi Sager voulaient défendre les droits de la femme en Libye pour les élections de 2012. Les deux politiciens sont aujourd'hui poursuivis en justice pour avoir utilisé par mégarde une caricature du prophète sur un de leur posters de campagnes. Ils risquent la peine de mort. Verdict dimanche 2 mars.
Dans un communiqué publié le 27 février, Amnesty International appelle à "l'abandon immédiat des charges retenues contre eux".
La caricature représentant un homme barbu avait été publiée une première fois en 2011 dans la revue satirique français Charlie Hebdo, puis une nouvelle fois en Une en novembre 2012, soit trois mois après la diffusion du poster en question. Le magazine français assumait alors pleinement qu'il s'agissait d'une représentation intentionnelle du prophète.
Respectivement directeur de campagne et secrétaire général du parti modéré PNL (Parti national libyen), Tekbali et Sager affirment ne pas avoir été mis au courant que le dessin représentait initialement le prophète.
Ali Tekbali cherchait sur Google une image pour illustrer un homme barbu. Il soutient ne pas avoir vu la légende.
"Si j'avais su, jamais je n'aurais choisi cette image, il y en a plein d'autres, je suis un bon musulman et je ne veux pas porter atteinte au Prophète", s'est-il expliqué.
Une campagne électorale pour défendre les droits de la femme
Sur le poster, la photo d'une jeune femme est entourée de plusieurs personnages y allant chacun d'une vision de la femme.
De gauche à droite, les trois premiers commentaires se veulent inclusifs. La femme y est tantôt "partenaire dans la société" ou "partie de la société", remarquant également que "une société saine est dirigée par les hommes et les femmes".
Le commentaire attribué à l'homme âgé et barbu en bas à droite contraste: "Que fait cette femme en dehors de la maison". Le poster avait ainsi pour but explicite de fustiger une certaine vision de la femme.
"L'idée de base de l'affiche était de montrer que les femmes ne sont pas des péchés ambulants, comme ces hommes le pensent", expliquait Ali Tekbali à Amnesty International en 2013.
Passible de la peine de mort
"Il est choquant que deux personnalités politiques puissent être condamnées à mort pour un dessin publié sur une affiche électorale", s'est insurgé Said Boumedouha, directeur adjoint MENA à Amnesty International. "Personne ne devrait être poursuivi pour avoir exprimé son opinion en public".
Tekbali et Sager font face à quatre chef d'inculpations: représentation du prophète, appel à la guerre civile, atteinte à la sécurité de l'Etat et insulte à l'Islam (Articles 203, 207 et 291 du Code pénal libyen). La représentation du prophète et l'appel à la guerre civile sont passibles de la peine de mort.
.
"Les accusations sont absurdes", s'étonne Boumedouha, rappelant que l'affiche "ne fait aucune référence à la religion".
Quelques mois après la polémique des affiches, les bureaux du parti ont été attaqués par une milice affiliée à l'Etat et ont été forcés à fermer.
Le procès des deux politiciens s'inscrit dans une longue liste de procédures liées à la liberté d'expression en Libye.
L'éditeur d'Al Oumma Amara al-Khatabi est aujourd'hui également poursuivi en justice et risque 15 ans de prison pour "insulte aux autorités". Son quotidien avait publié la "Liste noire de la justice" en novembre 2012, accusant 87 juges et avocats publics de corruption et de lien avec les Kadhafistes.
Dans un communiqué publié le 27 février, Amnesty International appelle à "l'abandon immédiat des charges retenues contre eux".
La caricature représentant un homme barbu avait été publiée une première fois en 2011 dans la revue satirique français Charlie Hebdo, puis une nouvelle fois en Une en novembre 2012, soit trois mois après la diffusion du poster en question. Le magazine français assumait alors pleinement qu'il s'agissait d'une représentation intentionnelle du prophète.
Respectivement directeur de campagne et secrétaire général du parti modéré PNL (Parti national libyen), Tekbali et Sager affirment ne pas avoir été mis au courant que le dessin représentait initialement le prophète.
Ali Tekbali cherchait sur Google une image pour illustrer un homme barbu. Il soutient ne pas avoir vu la légende.
"Si j'avais su, jamais je n'aurais choisi cette image, il y en a plein d'autres, je suis un bon musulman et je ne veux pas porter atteinte au Prophète", s'est-il expliqué.
Une campagne électorale pour défendre les droits de la femme
Sur le poster, la photo d'une jeune femme est entourée de plusieurs personnages y allant chacun d'une vision de la femme.
De gauche à droite, les trois premiers commentaires se veulent inclusifs. La femme y est tantôt "partenaire dans la société" ou "partie de la société", remarquant également que "une société saine est dirigée par les hommes et les femmes".
Le commentaire attribué à l'homme âgé et barbu en bas à droite contraste: "Que fait cette femme en dehors de la maison". Le poster avait ainsi pour but explicite de fustiger une certaine vision de la femme.
"L'idée de base de l'affiche était de montrer que les femmes ne sont pas des péchés ambulants, comme ces hommes le pensent", expliquait Ali Tekbali à Amnesty International en 2013.
Passible de la peine de mort
"Il est choquant que deux personnalités politiques puissent être condamnées à mort pour un dessin publié sur une affiche électorale", s'est insurgé Said Boumedouha, directeur adjoint MENA à Amnesty International. "Personne ne devrait être poursuivi pour avoir exprimé son opinion en public".
Tekbali et Sager font face à quatre chef d'inculpations: représentation du prophète, appel à la guerre civile, atteinte à la sécurité de l'Etat et insulte à l'Islam (Articles 203, 207 et 291 du Code pénal libyen). La représentation du prophète et l'appel à la guerre civile sont passibles de la peine de mort.
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"Les accusations sont absurdes", s'étonne Boumedouha, rappelant que l'affiche "ne fait aucune référence à la religion".
Quelques mois après la polémique des affiches, les bureaux du parti ont été attaqués par une milice affiliée à l'Etat et ont été forcés à fermer.
Le procès des deux politiciens s'inscrit dans une longue liste de procédures liées à la liberté d'expression en Libye.
L'éditeur d'Al Oumma Amara al-Khatabi est aujourd'hui également poursuivi en justice et risque 15 ans de prison pour "insulte aux autorités". Son quotidien avait publié la "Liste noire de la justice" en novembre 2012, accusant 87 juges et avocats publics de corruption et de lien avec les Kadhafistes.
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