La violence s'est déchaînée jeudi en Ukraine avec, selon l'opposition, au moins 60 morts à Kiev où les forces de l'ordre ont ouvert le feu à balles réelles malgré la présence d'une troïka de ministres européens venus tenter d'arrêter le bain de sang.
"Plus de 60 manifestants ont été tués. Tous l'ont été par balle", a déclaré à l'AFP le responsable des services médicaux de l'opposition, Sviatoslav Khanenko. Ce bilan était impossible à vérifier dans l'immédiat mais néanmoins plausible compte-tenu des tirs à balles réelles dans le centre de Kiev.
Un journaliste de l'AFP avaient vu précédemment huit cadavres gisant sur le sol devant la poste centrale sur le Maïdan, place centrale de Kiev, et dix autres non loin de là, devant l'hôtel Kozatski. Un autre journaliste avait compté sept corps dans le hall de l'hôtel Ukraïna, de l'autre côté de la place.
Le ministère de l'Intérieur a fait état de son côté de 3 policiers tués.
S'il était confirmé, le chiffre de l'opposition ajouté aux trois policiers tués porterait à près de 100 morts, dont 13 policiers, le bilan de la guérilla urbaine dont le centre de Kiev est le théâtre depuis mardi, des violences sans précédent depuis 20 ans aux portes de l'UE.
Le bilan des affrontements de mardi et mercredi était de 28 morts dont 10 policiers.
Jeudi, les alentours de la place étaient à de nombreux endroits couverts de flaques de sang.
Le ministère ukrainien de l'Intérieur a indiqué dans un communiqué avoir "décidé conformément à la législation le recours aux armes pour la légitime défense", indiquant que les tirs d'un sniper avaient blessé 20 policiers.
Le ministère a en outre indiqué que 67 de ses hommes avaient été faits prisonniers par les manifestants.
Des tirs à balles réelles ont été effectués en provenance des cordons de police et du haut des immeubles entourant le Maïdan, occupé depuis près de trois mois par les opposants. Plusieurs vidéos mise en ligne ont par ailleurs montré des membres des forces anti-émeute faisant feu, au fusil automatique ou au fusil à lunette.
Poutine envoie lui aussi un médiateur
Au même moment, les ministres des Affaires étrangères allemand, français et polonais, Frank-Walter Steinmeier, Laurent Fabius et Radoslaw Sikorski, étaient jeudi après-midi à la présidence ukrainienne, où ils ont retrouvé le président Viktor Ianoukovitch pour essayer de faire cesser l'escalade de violence. Le Kremlin a indiqué dans l'après-midi avoir dépêché également son représentant, Vladimir Loukine, à la demande de la présidence ukrainienne, pour participer à une médiation avec l'opposition.
Il n'était pas clair dans l'immédiat si se dessinait la perspective d'une double médiation russe et européenne, telle celle qui avait mis fin en 2004 à la Révolution orange, un mouvement pacifique qui portait déjà sur le choix pro-européen ou pro-russe de l'Ukraine.
Plusieurs milliers de manifestants, dont des femmes et des retraités, participaient par ailleurs à une sorte de meeting permanent sur le Maïdan, où l'opposition a maintenu une scène sonorisée malgré les affrontements des deux derniers jours.
Des déflagrations se faisaient entendre régulièrement aux alentours, dans l'épaisse fumée des feux de pneus allumés par les manifestants pour empêcher toute progression des forces anti-émeute.
Le maire de Kiev désavoue le pouvoir -
La situation évoluait très vite jeudi. Le siège du gouvernement, qui se trouve dans le centre-ville non loin de la place de l'Indépendance, a ainsi été entièrement évacué. "On a reçu un ordre officiel", a indiqué une responsable sur place.
Le maire de Kiev a de son côté annoncé qu'il quittait le Parti des régions de M. Ianoukovitch pour protester contre le "bain de sang".
Des manifestations et affrontements avaient également lieu en province, notamment dans l'ouest nationaliste comme à Lviv, où la veille les manifestants se sont emparés d'un dépôt d'armes de la police.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a fait savoir dans la journée qu'elle avait appelé le président ukrainien et lui avait "fortement conseillé" d'accepter la médiation européenne.
Les Européens ont accompagné leur tentative de médiation de la menace de sanctions.
Les trois ministres doivent se rendre après Kiev à Bruxelles pour rendre compte à leurs homologues des résultats de ces pourparlers lors d'une réunion extraordinaire qui pourrait déboucher sur l'instauration de sanctions.
Moscou contre le "chantage" européen
Mais la Russie a aussitôt dénoncé un "chantage", par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
M. Lavrov avait exprimé mercredi la nervosité de Moscou à l'égard des "tentatives insistantes de médiation" des Européens, et les a appelés plutôt à pousser l'opposition ukrainienne à se désolidariser des "forces radicales" qui, selon lui, ont fomenté une "guerre civile".
Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a en outre donné des signes d'impatience à l'égard de la direction ukrainienne, confrontée à la contestation depuis qu'elle a renoncé en novembre à un accord avec l'UE pour se tourner vers Moscou.
"Il faut que nos partenaires aient du tonus, que le pouvoir en exercice en Ukraine soit légitime et efficace, qu'on ne s'essuie pas les pieds dessus comme sur un paillasson", a déclaré M. Medvedev.
M. Ianoukovitch avait annoncé mercredi soir une "trêve" avec les opposants après les violents affrontements qui avaient fait 28 morts en deux jours.
Mais jeudi matin, des centaines de manifestants casqués et armés de gourdins et de boucliers ont escaladé leurs propres barricades sur le Maïdan avant de se lancer à l'assaut des forces de l'ordre qui leur avaient repris une partie de la place 24 heures auparavant.
Le président Ianoukovitch a remplacé mercredi soir le chef d'Etat-major des armées, qui s'était montré hostile au recours à l'armée contre les opposants.
Les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont de leur côté annoncé mercredi une vaste opération antiterroriste, soit des mesures d'exception dans toute l'Ukraine, qui permettent notamment aux militaires d'ouvrir le feu.
Londres a condamné jeudi, après Paris et Berlin notamment, "l'intervention inacceptable" contre les manifestants pacifistes à Kiev.
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi soir avoir interdit de visas quelque 20 hauts responsables ukrainiens.
"Plus de 60 manifestants ont été tués. Tous l'ont été par balle", a déclaré à l'AFP le responsable des services médicaux de l'opposition, Sviatoslav Khanenko. Ce bilan était impossible à vérifier dans l'immédiat mais néanmoins plausible compte-tenu des tirs à balles réelles dans le centre de Kiev.
Un journaliste de l'AFP avaient vu précédemment huit cadavres gisant sur le sol devant la poste centrale sur le Maïdan, place centrale de Kiev, et dix autres non loin de là, devant l'hôtel Kozatski. Un autre journaliste avait compté sept corps dans le hall de l'hôtel Ukraïna, de l'autre côté de la place.
Le ministère de l'Intérieur a fait état de son côté de 3 policiers tués.
S'il était confirmé, le chiffre de l'opposition ajouté aux trois policiers tués porterait à près de 100 morts, dont 13 policiers, le bilan de la guérilla urbaine dont le centre de Kiev est le théâtre depuis mardi, des violences sans précédent depuis 20 ans aux portes de l'UE.
Le bilan des affrontements de mardi et mercredi était de 28 morts dont 10 policiers.
Jeudi, les alentours de la place étaient à de nombreux endroits couverts de flaques de sang.
Le ministère ukrainien de l'Intérieur a indiqué dans un communiqué avoir "décidé conformément à la législation le recours aux armes pour la légitime défense", indiquant que les tirs d'un sniper avaient blessé 20 policiers.
Le ministère a en outre indiqué que 67 de ses hommes avaient été faits prisonniers par les manifestants.
Des tirs à balles réelles ont été effectués en provenance des cordons de police et du haut des immeubles entourant le Maïdan, occupé depuis près de trois mois par les opposants. Plusieurs vidéos mise en ligne ont par ailleurs montré des membres des forces anti-émeute faisant feu, au fusil automatique ou au fusil à lunette.
Lire: Ukraine: Les dates clés de la révolte en images
Poutine envoie lui aussi un médiateur
Au même moment, les ministres des Affaires étrangères allemand, français et polonais, Frank-Walter Steinmeier, Laurent Fabius et Radoslaw Sikorski, étaient jeudi après-midi à la présidence ukrainienne, où ils ont retrouvé le président Viktor Ianoukovitch pour essayer de faire cesser l'escalade de violence. Le Kremlin a indiqué dans l'après-midi avoir dépêché également son représentant, Vladimir Loukine, à la demande de la présidence ukrainienne, pour participer à une médiation avec l'opposition.
Il n'était pas clair dans l'immédiat si se dessinait la perspective d'une double médiation russe et européenne, telle celle qui avait mis fin en 2004 à la Révolution orange, un mouvement pacifique qui portait déjà sur le choix pro-européen ou pro-russe de l'Ukraine.
Plusieurs milliers de manifestants, dont des femmes et des retraités, participaient par ailleurs à une sorte de meeting permanent sur le Maïdan, où l'opposition a maintenu une scène sonorisée malgré les affrontements des deux derniers jours.
Des déflagrations se faisaient entendre régulièrement aux alentours, dans l'épaisse fumée des feux de pneus allumés par les manifestants pour empêcher toute progression des forces anti-émeute.
Le maire de Kiev désavoue le pouvoir -
La situation évoluait très vite jeudi. Le siège du gouvernement, qui se trouve dans le centre-ville non loin de la place de l'Indépendance, a ainsi été entièrement évacué. "On a reçu un ordre officiel", a indiqué une responsable sur place.
Le maire de Kiev a de son côté annoncé qu'il quittait le Parti des régions de M. Ianoukovitch pour protester contre le "bain de sang".
Des manifestations et affrontements avaient également lieu en province, notamment dans l'ouest nationaliste comme à Lviv, où la veille les manifestants se sont emparés d'un dépôt d'armes de la police.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a fait savoir dans la journée qu'elle avait appelé le président ukrainien et lui avait "fortement conseillé" d'accepter la médiation européenne.
Les Européens ont accompagné leur tentative de médiation de la menace de sanctions.
Les trois ministres doivent se rendre après Kiev à Bruxelles pour rendre compte à leurs homologues des résultats de ces pourparlers lors d'une réunion extraordinaire qui pourrait déboucher sur l'instauration de sanctions.
Moscou contre le "chantage" européen
Mais la Russie a aussitôt dénoncé un "chantage", par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
M. Lavrov avait exprimé mercredi la nervosité de Moscou à l'égard des "tentatives insistantes de médiation" des Européens, et les a appelés plutôt à pousser l'opposition ukrainienne à se désolidariser des "forces radicales" qui, selon lui, ont fomenté une "guerre civile".
Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a en outre donné des signes d'impatience à l'égard de la direction ukrainienne, confrontée à la contestation depuis qu'elle a renoncé en novembre à un accord avec l'UE pour se tourner vers Moscou.
"Il faut que nos partenaires aient du tonus, que le pouvoir en exercice en Ukraine soit légitime et efficace, qu'on ne s'essuie pas les pieds dessus comme sur un paillasson", a déclaré M. Medvedev.
M. Ianoukovitch avait annoncé mercredi soir une "trêve" avec les opposants après les violents affrontements qui avaient fait 28 morts en deux jours.
Mais jeudi matin, des centaines de manifestants casqués et armés de gourdins et de boucliers ont escaladé leurs propres barricades sur le Maïdan avant de se lancer à l'assaut des forces de l'ordre qui leur avaient repris une partie de la place 24 heures auparavant.
Le président Ianoukovitch a remplacé mercredi soir le chef d'Etat-major des armées, qui s'était montré hostile au recours à l'armée contre les opposants.
Les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont de leur côté annoncé mercredi une vaste opération antiterroriste, soit des mesures d'exception dans toute l'Ukraine, qui permettent notamment aux militaires d'ouvrir le feu.
Londres a condamné jeudi, après Paris et Berlin notamment, "l'intervention inacceptable" contre les manifestants pacifistes à Kiev.
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi soir avoir interdit de visas quelque 20 hauts responsables ukrainiens.
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