Les femmes victimes de viol durant les huit mois du soulèvement libyen seront désormais reconnues comme "victimes de guerre", selon un décret adopté le 19 février par le gouvernement d'Ali Zeidan.
Elaboré dès le mois de juin, l'adoption du texte a été retardée par les crises successives. En reconnaissant le statut des femmes violées, l'Etat s'engage à les accompagner et à les compenser: pension mensuelle, prise en charge des soins médicaux, priorité pour des emplois publics, assistance dans les poursuites judiciaires contre leurs agresseurs. Une véritable révolution.
Pour le ministre de la Justice Salah Bachir Al-Marghani, le texte, appuyé juridiquement par des preuves audiovisuelles, était d'une "importance capitale".
La Cour pénale internationale (CPI) qualifie le viol en temps de conflit de "crime de guerre" et de "crime contre l'humanité". Jusqu'à peu, la Libye n'y avait pas prêté attention.
Les femmes victimes de viol n'en parlaient pas.
Début 2013, elles ont été nombreuses à se révolter contre le silence. "Plus jamais ça", scandaient-elles lors de plusieurs manifestations. "La société ferait mieux d'enseigner 'Ne violez pas' plutôt que 'Ne soyez pas violée' ". Le gouvernement s'est finalement réveillé.
Du viagra pour munition
En Libye comme en RDC ou ailleurs, le viol est devenu une arme de guerre. "Il s'agissait d'un ordre venu du plus haut niveau", affirmait le ministre de la Justice se référant à l'enquête de la CPI ouverte dès 2011.
Plusieurs femmes se sont confiées à la psychologue Seham Segewa. Elles lui disaient s'être faites violées "parce que leurs maris et leurs frères combattaient Kadhafi".
En 2011, le procureur de la CPI affirmait que le régime aurait fait affréter des containers entiers de viagra dans le but d'encourager les soldats et les miliciens pro-Kadhafi à violer les femmes. Comme un chargement de munition.
De nombreuses accusations sont dirigées directement contre le colonel Kadhafi. Le Guide s'entourait notamment d'une garde féminine, surnommée les "amazones". Plusieurs affirment aujourd'hui avoir été enrôlées de force.
Elles aussi ont parlé à Seham Sergewa. Elles étaient violées d'abord par Kadhafi, puis par ses officiers ou un de ses fils.
Le décret ne les a pas oublié. Il englobe également ces femmes "contraintes de rejoindre des groupes destinées à satisfaire les désirs de Mouammar Kadhafi et ses fils" durant la période de son règne.
Elaboré dès le mois de juin, l'adoption du texte a été retardée par les crises successives. En reconnaissant le statut des femmes violées, l'Etat s'engage à les accompagner et à les compenser: pension mensuelle, prise en charge des soins médicaux, priorité pour des emplois publics, assistance dans les poursuites judiciaires contre leurs agresseurs. Une véritable révolution.
Pour le ministre de la Justice Salah Bachir Al-Marghani, le texte, appuyé juridiquement par des preuves audiovisuelles, était d'une "importance capitale".
La Cour pénale internationale (CPI) qualifie le viol en temps de conflit de "crime de guerre" et de "crime contre l'humanité". Jusqu'à peu, la Libye n'y avait pas prêté attention.
Les femmes victimes de viol n'en parlaient pas.
"La honte tombe sur la victime et sur toute sa famille", explique la psychologue Seham Sergewa, très active en Libye, au Times of Malta. "Il est donc très difficile pour les femmes de raconter leur histoire. C'est prendre le risque d'être marginalisée".
Début 2013, elles ont été nombreuses à se révolter contre le silence. "Plus jamais ça", scandaient-elles lors de plusieurs manifestations. "La société ferait mieux d'enseigner 'Ne violez pas' plutôt que 'Ne soyez pas violée' ". Le gouvernement s'est finalement réveillé.
Du viagra pour munition
En Libye comme en RDC ou ailleurs, le viol est devenu une arme de guerre. "Il s'agissait d'un ordre venu du plus haut niveau", affirmait le ministre de la Justice se référant à l'enquête de la CPI ouverte dès 2011.
Plusieurs femmes se sont confiées à la psychologue Seham Segewa. Elles lui disaient s'être faites violées "parce que leurs maris et leurs frères combattaient Kadhafi".
En 2011, le procureur de la CPI affirmait que le régime aurait fait affréter des containers entiers de viagra dans le but d'encourager les soldats et les miliciens pro-Kadhafi à violer les femmes. Comme un chargement de munition.
De nombreuses accusations sont dirigées directement contre le colonel Kadhafi. Le Guide s'entourait notamment d'une garde féminine, surnommée les "amazones". Plusieurs affirment aujourd'hui avoir été enrôlées de force.
Elles aussi ont parlé à Seham Sergewa. Elles étaient violées d'abord par Kadhafi, puis par ses officiers ou un de ses fils.
Le décret ne les a pas oublié. Il englobe également ces femmes "contraintes de rejoindre des groupes destinées à satisfaire les désirs de Mouammar Kadhafi et ses fils" durant la période de son règne.
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