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Mali: Des jihadistes du Mujao affirment avoir enlevé une équipe de la Croix Rouge

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Un responsable du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a affirmé mardi à l'AFP avoir enlevé dans le nord du Mali une équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dont cette ONG avait indiqué être sans nouvelles depuis le 8 février.

"Nous avons pris (...) un (véhicule) 4X4 des 'ennemis de l'islam' avec leurs complices", a déclaré Yoro Abdoulsalam, responsable connu du Mujao, dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l'AFP à Bamako.

A la question de savoir s'il s'agissait de l'équipe du CICR, il a répondu: "Oui". "Ils sont en vie et en bonne santé", a-t-il dit, sans plus de détails.

Lundi, le CICR avait annoncé avoir "perdu le contact avec un de ses véhicules, avec cinq personnes à son bord".

Ils avaient "perdu le contact"

Les cinq personnes sont quatre membres du CICR et un vétérinaire d'une autre organisation humanitaire, tous des Maliens, et leur disparition remonte au 8 février, alors que le véhicule effectuait le trajet entre Kidal (extrême nord-est) et Gao (nord-est), d'après un porte-parole du CICR, Alexis Heeb.

Tous "étaient partis de Kidal pour regagner leur base à Gao lorsque nous avons perdu le contact", avait précisé dans un communiqué Christoph Luedi, chef de la délégation du CICR au Mali, en affirmant n'écarter "aucune piste".

Selon Alexis Heeb, le CICR est en contact régulier avec les autorités maliennes, ainsi qu'avec les divers groupes armés opérant dans le nord du Mali.

Aucun commentaire n'avait immédiatement pu être obtenu de sources officielles maliennes ou sécuritaires.

Le Mujao est un des groupes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont occupé le nord du Mali en 2012 avant d'en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée début 2013 à l'initiative de la France, et toujours en cours. Ce mouvement était particulièrement présent dans la ville de Gao, et dans sa région.


Retour du Mujao sur le terrain

Ces allégations d'enlèvement interviennent sur fond de tensions dans la région de Gao, où plusieurs habitants évoquent un retour du Mujao sur le terrain.

Un responsable au gouvernorat de la région a indiqué que lundi, des dizaines de combattants armés supposés membres du Mujao avaient fait irruption dans la localité de Djébock, à une cinquantaine de kilomètres de Gao. Ils étaient à la recherche d'un chef touareg absent au moment de leur passage.

Dans un communiqué publié lundi, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) avait accusé le Mujao d'être auteur du massacre d'une trentaine de "civils touareg" le 6 février dans la localité de Tamkoutat (nord-est de la ville de Gao), proche de Djébock.

Il ajoutait que "suite à ce massacre terroriste", ses troupes avaient engagé une course poursuite contre les assaillants" les 8 et 9 février, en tuant six et faisant deux prisonniers "arabes". La rébellion a évoqué un mort et un blessé dans ses rangs, et indiqué que certains assaillants avaient fui et traversé la frontière du Niger voisin.

Un élu et un ex-député de la région de Gao avaient indiqué à l'AFP la semaine dernière qu'au moins 30 Touareg avaient été tués le 6 février lors de violences entre communautés peule et touareg dans la zone de Tamkoutat.

Le vaste Nord malien reste instable, plus d'un an après l'intervention militaire internationale. Des éléments jihadistes ont plusieurs fois frappé ces derniers mois dans ces zones, notamment à Kidal, chef-lieu de région et fief des Touareg qui reste la ville de tous les dangers où l'armée et l'administration maliennes peinent toujours à imposer leur autorité.

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