Il n'est pas sorti, et on ne s'en sort plus. Depuis la visite de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) à Jabeur Mejri mardi 21 janvier, les rumeurs naissent aussi vite qu'elles s'estompent. Purgeant depuis presque deux ans sa peine de sept ans et demi pour avoir publié une caricature du Prophète, Jabeur Méjri a même été annoncé sur le départ vers la Suède.
A la tête de la délégation de la FIDH, son président actuel Karim Lahidji et l'ancienne présidente Souhayr Belhassen ont rapporté à la presse les propos du détenu. "On lui avait proposé de quitter librement le pays", et précisé que "sa grâce était assuré", raconte Souhayr Belhassen à BusinessNews. Mais qui ça, on? ""Lui nous a dit que le président du Haut comité des droits de l'Homme [Hechmi Jegham], venu la veille, était l'intermédiaire".
Parce qu'on ne s'en sort plus entre les multiples instances des droits de l'homme, autant préciser tout de suite qu'il s'agit en l'occurrence du Comité supérieur des droits de l'Homme et des libertés fondamentales. Le président de ce comité aurait donc joué les intermédiaires.
Le ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitoire Samir Dilou, déclare à ShemsFM ne pas être au courant, expliquant qu'une grâce ne pouvait relever que de "la présidence". Ca tombe bien, le Comité supérieur des droits de l'Homme (etc), Hechmi Jegham à sa tête, a notamment pour prérogatives officielles de "soumettre au Président de la République les propositions susceptibles de consolider les droits de l'Homme et d'accomplir "toute mission qui lui serait confiée dans ce domaine par le Président de la République".
Tout semble s'emboîter comme à la fin d'un puzzle. Ou presque. Car du côté de la présidence, "on ne sait rien", annonce-t-on au HuffPost Maghreb. Tant pis, le puzzle se contentera d'une confirmation du principal intéressé. Mais Hechmi Jegham est injoignable, et sa secrétaire ne sait pas "quand il sera à nouveau joignable".
Avant de ne plus être joignable, Hechmi Jegham aura tout de même eu le temps de réagir dans le quotidien Al Maghreb. Surprise, "l'intermédiaire" y affirme que "ce n'est pas vrai" et que ce n'est "pas [son] rôle de proposer ça". Sa visite serait ainsi rentrée "dans le cadre d'une série de visites dans les établissements pénitenciers". Une visite de routine, donc, tombée par hasard la veille de celle, annoncée, de la FIDH.
"Il n'y aucune décision officielle, il s'agit de parlottes facebookiennes". Bon. On efface tout et on recommence.
Tuniscope a une autre proposition. Contactés par le média en ligne, la FIDH et son pendant tunisien LTDH auraient affirmé "qu'il s'agit uniquement d'une proposition d'Amnesty International". Une piste.
Problème, le directeur d'Amnesty International Tunisie Lotfi Azouz n'est pas au courant non plus. "Nous ne sommes pas à l'origine de la proposition d'extradition", déclare-t-il au HuffPost Maghreb, rappelant toutefois que Amnesty demande une "libération immédiate et sans réserve". Fausse piste.
Dernière tentative, cette fois auprès du consulat de Suède. La Suède aurait proposé l'asile au caricaturiste. Il paraît même que la demande de visa est en cours. Si c'est le cas, le consul doit savoir quelque chose. Mais dû aux heures d'ouvertures intrigantes du consulat (lundi au jeudi de 10h à 12h), l'initiative en restera là.
Au final, mis à part Jabeur Mejri, personne ne semble être au courant. Il faut dire que l'idée globale est inhabituelle.
"Il n'y a pas de précédent de grâce présidentielle sous condition", rappelle le ministre Samir Dilou au micro de ShemsFM. "Sa libération ne doit souffrir d'aucune condition". Même musique du côté de Lotfi Azouz: "Pour l'extradition, si c'est lui qui la choisit c'est son problème - mais si c'est imposé, alors c'est contraire aux obligations de l'Etat tunisien".
Clarification de Souhayr Belhassen: c'est bien "lui qui a choisi".
"Jabeur veut être libre et vivre sa liberté ici ou ailleurs", raconte Henda Chennaoui, membre du comité de soutien et également présente lors de la visite, au HuffPost Maghreb.
Les inconnues de l'équation devraient se résoudre dans les jours qui viennent.
A la tête de la délégation de la FIDH, son président actuel Karim Lahidji et l'ancienne présidente Souhayr Belhassen ont rapporté à la presse les propos du détenu. "On lui avait proposé de quitter librement le pays", et précisé que "sa grâce était assuré", raconte Souhayr Belhassen à BusinessNews. Mais qui ça, on? ""Lui nous a dit que le président du Haut comité des droits de l'Homme [Hechmi Jegham], venu la veille, était l'intermédiaire".
Parce qu'on ne s'en sort plus entre les multiples instances des droits de l'homme, autant préciser tout de suite qu'il s'agit en l'occurrence du Comité supérieur des droits de l'Homme et des libertés fondamentales. Le président de ce comité aurait donc joué les intermédiaires.
Le ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitoire Samir Dilou, déclare à ShemsFM ne pas être au courant, expliquant qu'une grâce ne pouvait relever que de "la présidence". Ca tombe bien, le Comité supérieur des droits de l'Homme (etc), Hechmi Jegham à sa tête, a notamment pour prérogatives officielles de "soumettre au Président de la République les propositions susceptibles de consolider les droits de l'Homme et d'accomplir "toute mission qui lui serait confiée dans ce domaine par le Président de la République".
Tout semble s'emboîter comme à la fin d'un puzzle. Ou presque. Car du côté de la présidence, "on ne sait rien", annonce-t-on au HuffPost Maghreb. Tant pis, le puzzle se contentera d'une confirmation du principal intéressé. Mais Hechmi Jegham est injoignable, et sa secrétaire ne sait pas "quand il sera à nouveau joignable".
Avant de ne plus être joignable, Hechmi Jegham aura tout de même eu le temps de réagir dans le quotidien Al Maghreb. Surprise, "l'intermédiaire" y affirme que "ce n'est pas vrai" et que ce n'est "pas [son] rôle de proposer ça". Sa visite serait ainsi rentrée "dans le cadre d'une série de visites dans les établissements pénitenciers". Une visite de routine, donc, tombée par hasard la veille de celle, annoncée, de la FIDH.
"Il n'y aucune décision officielle, il s'agit de parlottes facebookiennes". Bon. On efface tout et on recommence.
Tuniscope a une autre proposition. Contactés par le média en ligne, la FIDH et son pendant tunisien LTDH auraient affirmé "qu'il s'agit uniquement d'une proposition d'Amnesty International". Une piste.
Problème, le directeur d'Amnesty International Tunisie Lotfi Azouz n'est pas au courant non plus. "Nous ne sommes pas à l'origine de la proposition d'extradition", déclare-t-il au HuffPost Maghreb, rappelant toutefois que Amnesty demande une "libération immédiate et sans réserve". Fausse piste.
Dernière tentative, cette fois auprès du consulat de Suède. La Suède aurait proposé l'asile au caricaturiste. Il paraît même que la demande de visa est en cours. Si c'est le cas, le consul doit savoir quelque chose. Mais dû aux heures d'ouvertures intrigantes du consulat (lundi au jeudi de 10h à 12h), l'initiative en restera là.
Au final, mis à part Jabeur Mejri, personne ne semble être au courant. Il faut dire que l'idée globale est inhabituelle.
"Il n'y a pas de précédent de grâce présidentielle sous condition", rappelle le ministre Samir Dilou au micro de ShemsFM. "Sa libération ne doit souffrir d'aucune condition". Même musique du côté de Lotfi Azouz: "Pour l'extradition, si c'est lui qui la choisit c'est son problème - mais si c'est imposé, alors c'est contraire aux obligations de l'Etat tunisien".
Clarification de Souhayr Belhassen: c'est bien "lui qui a choisi".
"Jabeur veut être libre et vivre sa liberté ici ou ailleurs", raconte Henda Chennaoui, membre du comité de soutien et également présente lors de la visite, au HuffPost Maghreb.
Les inconnues de l'équation devraient se résoudre dans les jours qui viennent.
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