Le 26 janvier, la cour d'appel égyptienne a condamné un médecin à 3 mois de prison ferme sur la base de la loi criminalisant la mutilation génitale. C'est la première fois qu'un tel jugement est prononcé depuis l'entrée en vigueur de cette loi en 2008.
L'opération ayant conduit au décès de la victime, Soheir al-Batea, âgée de 13 ans, l'accusé a également écopé d'une peine de deux ans de prison ferme assortie de travaux forcés et d'une amende.
La cour a en outre ordonné la fermeture de la clinique pour une durée d'un an. Le père de la fillette a écopé quant à lui de trois mois de prison avec sursis.
Ce jugement unique en son genre est le résultat des efforts du juge de la cour d'appel en vue de l'implantation d'une loi souvent remise en question. Cette loi qui avait vu le jour suite à un incident semblable prévoit une sanction pouvant aller jusqu'à deux ans de prison et 715 dollars d'amende.
Ce procès historique qui fournira dans le futur un précédent juridique en la matière est le fruit de la pression exercée par les Nations unies et les associations locales.
En effet, le programme "Mutilations génitales des femmes: accélérer le changement" initié par les Nations unies en collaboration avec les autorités gouvernementales égyptiennes et une coalition d'associations locales pour la lutte contre les mutilations génitales sont à l'origine de cette plainte, symbolisant une longue bataille en faveur de l'abolition des violences faites aux femmes.
Contacté par la rédaction du HuffPost Tunisie, l'avocat chargé de l'affaire et représentant du Centre des femmes pour l'orientation et la sensibilisation juridique, Reda Eldanbouki revient sur les débuts et l'évolution de l'affaire.
L'avocat de la victime ajoute que le recours en appel était dû à la négligence du juge de première instance qui selon lui n'a pas accordé d'intérêt au dossier et qu'il décrit comme étant partial et influencé par les traditions rétrogrades qui l'ont poussé à prendre parti en faveur du médecin.
Pour autant, il existait une contradiction entre la conclusion du rapport du médecin légiste qui avait abouti à une mort causée par une allergie à un produit médical et le rapport du Délégué de la santé qui de son côté avait établi que le décès était le résultat direct de le la circoncision. Cette contradiction a permis au procureur de la République, soumis à la pression de la société civile et de la communauté internationale, de faire appel.
Le jugement favorable à la victime est survenu suite au réexamen du corps, prouvant les dommages subis suite à la mutilation des organes génitaux de la fillette et la nécessité de l'application de la peine appropriée en conséquence.
Magedy ElKhayat, chargé du plaidoyer de la communication de la coalition pour la lutte contre les mutilations génitales déclare à la rédaction:
Ce phénomène grave qu'est la circoncision des petites filles se produit en moyenne et selon les chiffres toutes le 15 secondes dans le monde.
Bien que les chiffres demeurent alarmants, le recours à ce genre de pratiques est de moins en moins populaire. Les statistiques évoquent même une baisse pour compter 74% de jeunes filles excisées entre l'âge de 15 à 17 ans surtout dans les régions urbaines.
La pénalisation de cet acte plutôt rituel que religieux a été remise en cause ces dernières années par des mouvements réactionnaire. En ce sens, l'ancienne députée islamiste Azza Al Garf, qui considère comme son parti la circoncision féminine comme étant une chirurgie plastique, avait déclaré:
Cet avis n'est évidemment pas pris en compte par l'Organisation mondiale de la santé qui considère le FGM (mutilation génitale féminine) comme une intervention qui altère ou lèse intentionnellement les organes génitaux externes de la femme pour des raisons non médicales.
Walaa Ismail, jeune médecin et activiste évoque le besoin de lois plus strictes et surtout la nécessité d'exiger un suivi de ces nombreux cas, spécialement dans les régions rurales.
L'opération ayant conduit au décès de la victime, Soheir al-Batea, âgée de 13 ans, l'accusé a également écopé d'une peine de deux ans de prison ferme assortie de travaux forcés et d'une amende.
La cour a en outre ordonné la fermeture de la clinique pour une durée d'un an. Le père de la fillette a écopé quant à lui de trois mois de prison avec sursis.
Ce jugement unique en son genre est le résultat des efforts du juge de la cour d'appel en vue de l'implantation d'une loi souvent remise en question. Cette loi qui avait vu le jour suite à un incident semblable prévoit une sanction pouvant aller jusqu'à deux ans de prison et 715 dollars d'amende.
Ce procès historique qui fournira dans le futur un précédent juridique en la matière est le fruit de la pression exercée par les Nations unies et les associations locales.
En effet, le programme "Mutilations génitales des femmes: accélérer le changement" initié par les Nations unies en collaboration avec les autorités gouvernementales égyptiennes et une coalition d'associations locales pour la lutte contre les mutilations génitales sont à l'origine de cette plainte, symbolisant une longue bataille en faveur de l'abolition des violences faites aux femmes.
Contacté par la rédaction du HuffPost Tunisie, l'avocat chargé de l'affaire et représentant du Centre des femmes pour l'orientation et la sensibilisation juridique, Reda Eldanbouki revient sur les débuts et l'évolution de l'affaire.
"L'importance de cette décision trouve son fondement dans le fait que c'est la première fois que l'article 242 du code pénal relatif à la criminalisation de la mutilation génitale est concrètement appliqué en Egypte. C'est surtout la première fois qu'un père est accusé et enfin jugé. Ceci est une réelle évolution dans la lutte contre les violences faites aux femmes"
L'avocat de la victime ajoute que le recours en appel était dû à la négligence du juge de première instance qui selon lui n'a pas accordé d'intérêt au dossier et qu'il décrit comme étant partial et influencé par les traditions rétrogrades qui l'ont poussé à prendre parti en faveur du médecin.
Pour autant, il existait une contradiction entre la conclusion du rapport du médecin légiste qui avait abouti à une mort causée par une allergie à un produit médical et le rapport du Délégué de la santé qui de son côté avait établi que le décès était le résultat direct de le la circoncision. Cette contradiction a permis au procureur de la République, soumis à la pression de la société civile et de la communauté internationale, de faire appel.
Le jugement favorable à la victime est survenu suite au réexamen du corps, prouvant les dommages subis suite à la mutilation des organes génitaux de la fillette et la nécessité de l'application de la peine appropriée en conséquence.
Magedy ElKhayat, chargé du plaidoyer de la communication de la coalition pour la lutte contre les mutilations génitales déclare à la rédaction:
"L'homicide involontaire n'est pas susceptible de prescription et il était donc de notre devoir de mener la bataille judiciaire jusqu'au bout. Le réel défi réside dans la nécessité de mettre fin aux agissements de ces prétendus médecins car les parents sont bien souvent ignorants, analphabètes ou inconscients."
Ce phénomène grave qu'est la circoncision des petites filles se produit en moyenne et selon les chiffres toutes le 15 secondes dans le monde.
En Egypte, l'UNICF a estimé récemment que 27.2 millions de femmes sont excisées c'est-à-dire environ entre 91% et 97% de la population féminine selon les différents organes de Nations Unies.
Bien que les chiffres demeurent alarmants, le recours à ce genre de pratiques est de moins en moins populaire. Les statistiques évoquent même une baisse pour compter 74% de jeunes filles excisées entre l'âge de 15 à 17 ans surtout dans les régions urbaines.
La pénalisation de cet acte plutôt rituel que religieux a été remise en cause ces dernières années par des mouvements réactionnaire. En ce sens, l'ancienne députée islamiste Azza Al Garf, qui considère comme son parti la circoncision féminine comme étant une chirurgie plastique, avait déclaré:
"L'excision est une décision personnelle propre à chaque femme, en fonction de ses besoins. Si elle en a besoin, elle peut aller voir un médecin."
Cet avis n'est évidemment pas pris en compte par l'Organisation mondiale de la santé qui considère le FGM (mutilation génitale féminine) comme une intervention qui altère ou lèse intentionnellement les organes génitaux externes de la femme pour des raisons non médicales.
Walaa Ismail, jeune médecin et activiste évoque le besoin de lois plus strictes et surtout la nécessité d'exiger un suivi de ces nombreux cas, spécialement dans les régions rurales.
"La plupart des mes patientes ont de sévères problèmes en matière de relations sentimentales ou conjugales. Ceci est dû au trauma psychologique qu'elles ont subit ou à la suppression de leur clitoris. Elles sont inaptes à avoir des orgasmes optimaux et sont souvent répulsées à l'idée même d'avoir des rapports sexuels", a-t-elle déclaré au HuffPost Tunisie.
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