Vendredi, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a lancé un appel à la responsabilité des médias. Il a invité "les télévisions et les radios à agir avec le plus grand discernement, dans le double objectif d'assurer la sécurité de leurs équipes et de permettre aux forces de l'ordre de remplir leur mission avec l'efficacité requise".
Depuis mercredi et l'attentat meurtrier perpétré à la rédaction de Charlie Hebdo, les équipes de télévision suivaient au plus près les mouvements des forces de l'ordre. Parfois même jusqu'à gêner la progressions des policiers, comme mardi soir à Reims.
#ChalieHebdo Images surréalistes des chaînes info sur une action imminente des forces du #RAID à #Reims #wtf pic.twitter.com/mSLvCyXDlC
— Emmanuel Lemoine (@EmLemoine) 7 Janvier 2015
De nombreux témoignages ont fait état de scènes d'agacement de la police. Grâce aux images diffusées en direct, les preneurs d'otage pouvaient se préparer à d'éventuels assauts malgré une visibilité directe réduite. Le risque de faire échouer une opération était important.
Bfm qui donne la position des flics... chouette idée!! Mais ils sont cons serieux!! #TropDinfoSurLesChainesInfo pic.twitter.com/3PSypKWAri
— Guillaume Cassen (@PitiGuigui) 9 Janvier 2015
Un de mes potes flics, en ce moment porte de Vincennes: "y'a la télé dans le supermarché kasher, arrêtez de filmer nos positions putain"
— Pauline Broca (@AccioPauline) 9 Janvier 2015
Allo BFM, c'est Shérif, tu peux bouger un poil ta caméra j'arrive pas bien à compter les flics
— Sarkoza Nostra (@Torkemada) 9 Janvier 2015
Envoyé spécial à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) pour BFMTV, Patrick Sauce a quant à lui expliqué fonctionner de concert avec la police. Les équipes de télévision n'auraient pas tourné d'images sans accord.
Pour info, @BFMTV ne filme aucune zone d'intervention, nous restons à l'écart et tournons avec l'accord des forces de l'ordre.
— Patrick Sauce (@SaucePatrick) 9 Janvier 2015
Lors de l'assaut donné dans le supermarché du 20ème arrondissement de Paris, BFMTV a filmé l'opération. La séquence n'a pas été diffusée en direct mais quelques minutes après.
RT @PauSR Incroyables images de l'assaut de Vincennes sur @bfmtv tournées par @TibDupont pic.twitter.com/RjQRXzU5AZ
— Nabil Touati (@salam93) 9 Janvier 2015
Rumeurs et informations
Dès mercredi soir, au cours d'un point presse devant les locaux de Charlie Hebdo, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait adressé un message aux journalistes. "J'appelle chacun à la responsabilité car la diffusion d'informations aléatoires, approximatives, est de nature à compliquer le déroulement de cette enquête et à retarder son dénouement", a prévenu le ministre, juste après qu'un journal eut annoncé à tort l'interpellation des suspects.
Jeudi, Manuel Valls s'est à son tour adressé aux médias. "Je demande aux organes de presse d'être particulièrement prudents sur le type d'informations et de messages diffusés sur vos ondes, parce que toute information peut aussi mettre en cause le travail d'enquête et poser des risques", a lancé le Premier ministre juste après une réunion de crise à l'Elysée.
Les télévisions et les radios ne sont pas les seuls médias visées. "Hier soir (mercredi), cette nuit, ce matin, circulent des informations, souvent sur la toile, mais aussi sur vos ondes, qui peuvent nuire au travail des forces de l'ordre". "L'information est totalement libre, les questions sont légitimes, mais j'en appelle vraiment à la responsabilité de chacun", a de nouveau expliqué Manuel Valls.
Vendredi, plusieurs rumeurs ont fait état de la présence d'un tireur dans le métro parisien au niveau de la station Trocadéro. De nombreuses photos ont été publiées sur Twitter avec la présence de policiers en joug.
Ouverture d'un "troisième front" à Paris? Un tireur dans la station de métro Trocadero http://t.co/xlbfM3N90E
— RTL info (@rtlinfo) 9 Janvier 2015
La place du #Trocadéro est évacuée pic.twitter.com/Cryw8en3kH
— Le Point (@LePoint) 9 Janvier 2015
Rapidement suivi par une annonce de fausse alerte par le ministère de l'Intérieur
#Vincennes #Dammartin Il s'agit d'une fausse alerte au #Trocadéro #Paris
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 9 Janvier 2015
Un témoin contacté par Le Figaro : "Les touristes ont été évacués de la place du Trocadéro. Il y a beaucoup de policiers" #Trocadéro
— T Quinault Maupoil (@TristanQM) 9 Janvier 2015
Autre exemple avec le tweet du journaliste qui a réussi à joindre les frères Kouachi alors qu'ils étaient retranchés à Dammartin-en-Goële. De nombreux internautes se sont insurgés contre son initiative, estimant qu'elle mettait en danger la vie d'éventuels otages et en péril le travail des enquêteurs.
@PerrineST @IgorSahiri @BFMTV Et qui leur a permis devenir les portes-paroles de daesh et Al-qaida Yemen, la grande classe.
— Ludo (@canard5) 9 Janvier 2015
Vendredi soir, François Molins a par ailleurs regretté que des médias aient révélé dès mercredi soir l'identité des frères Kouachi, empêchant tout "effet de surprise" pour une éventuelle interpellation.
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.