Dans un entretien accordé au journal Attounisia, Hamadi Jebali a affirmé ses craintes quant à une éventuelle dégradation des libertés en Tunisie dans la nouvelle configuration politique et a annoncé qu'il pourrait créer un parti politique s'il voyait de réelles menaces sur la démocratie.
Hamadi Jebali a exprimé ses craintes quant à la nouvelle configuration politique en Tunisie où Ennahdha pourrait s'allier à Nida Tounes. La domination d'un seul parti (Nida Tounes) sur la scène politique et l'absence d'opposition d'Ennahdha pourrait menacer une valeur qui lui serait chère, "la liberté":
Ainsi son "combat pour la liberté" pourrait déboucher sur un parti politique: "Oui je construirai un parti, surtout si la scène politique m'y oblige".
"Mon positionnement est clair: Je suis pour la construction d'institutions nationales, contre la violence et contre la répression des libertés".
L'ancien secrétaire général d'Ennahdha avait décidé de quitter le parti islamiste car il était contre le choix de s'allier avec Nida Tounes.
A présent, il y a des chances, selon lui, que ceux qui se positionnent dans l'opposition soient accusés "de crimes et de salafisme jihadiste".
Pour lui, le rempart contre la dictature est l'opposition forte. Et à partir du moment où Ennahdha (69 sièges à l'Assemblée) deviendra l'allié de Nida Tounes, l'opposition disparaitra et personne "ne dira non" dans l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).
L'ancien premier ministre cite pour exemple l'affaire des archives de la Présidence, face à laquelle l'ARP est restée "silencieuse et passive".
Concernant sa relation avec Moncef Marzouki dans le cadre de la Troïka (coalition regroupant Ennahdha, CPR et Ettakatol), il avoue que lorsqu'il était Premier ministre, sa collaboration avec l'ancien président était "fatigante".
M. Jebali prévoit d'autre part que Nida Tounes, parti vainqueur aux législatives, soit confronté aux mêmes difficultés vécues par la Troïka. Il s'interroge ainsi sur la légitimité des appels de Nida Tounes, aujourd'hui, à une trêve sociale:
"Nous (la Troïka) avons vécu une guerre sociale et l'histoire se rappellera de cela (...). Ils ne nous ont pas laissé respirer", a-t-il déploré.
M. Jebali, devenu Premier ministre en décembre 2011 après les premières élections libres de l'histoire du pays, remportées par Ennahdha, avait démissionné après la grave crise politique qui a suivi l'assassinat de Chokri Belaïd en février 2013. Son propre parti l'avait alors poussé à quitter ses fonctions, refusant sa proposition de former un gouvernement de technocrates.
Depuis, il ne cache pas ses désaccords avec le mouvement Ennahdha, jusqu'à sa démission du parti en décembre 2014 quelques jours avent le second tour de l'élection présidentielle opposant Béji Caïd Essebsi à Moncef Marzouki.
"N'oubliez pas que je suis de Sousse, cette ville qui produit des gouvernants", a-t-il ajouté.
Hamadi Jebali a exprimé ses craintes quant à la nouvelle configuration politique en Tunisie où Ennahdha pourrait s'allier à Nida Tounes. La domination d'un seul parti (Nida Tounes) sur la scène politique et l'absence d'opposition d'Ennahdha pourrait menacer une valeur qui lui serait chère, "la liberté":
"J'étais étudiant en France et j'ai vécu l'expérience de la gauche française depuis le début des années 70 jusqu'à la fin des années 80. Et j'étais semblable à tout jeune Tunisien qui aspirait à vivre la liberté dans son pays (...) L'absence de libertés signifie la tyrannie, la corruption et l'injustice".
Ainsi son "combat pour la liberté" pourrait déboucher sur un parti politique: "Oui je construirai un parti, surtout si la scène politique m'y oblige".
"Mon positionnement est clair: Je suis pour la construction d'institutions nationales, contre la violence et contre la répression des libertés".
L'ancien secrétaire général d'Ennahdha avait décidé de quitter le parti islamiste car il était contre le choix de s'allier avec Nida Tounes.
A présent, il y a des chances, selon lui, que ceux qui se positionnent dans l'opposition soient accusés "de crimes et de salafisme jihadiste".
"Maintenant, ils parlent d'un gouvernement d'unité nationale. Mais celui qui en sortira et le critiquera sera traité d'ennemi de l'unité nationale. C'est un discours dictatorial", a-t-il estimé.
Pour lui, le rempart contre la dictature est l'opposition forte. Et à partir du moment où Ennahdha (69 sièges à l'Assemblée) deviendra l'allié de Nida Tounes, l'opposition disparaitra et personne "ne dira non" dans l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).
L'ancien premier ministre cite pour exemple l'affaire des archives de la Présidence, face à laquelle l'ARP est restée "silencieuse et passive".
"La question n'a pas été discutée à l'Assemblée. Après cela, des consignes vont être données pour que les archives ne soient pas livrées. Ensuite il faudra que Béji Caïd Essebsi daigne permettre à l'Instance de se procurer les archives", affirme-t-il.
Concernant sa relation avec Moncef Marzouki dans le cadre de la Troïka (coalition regroupant Ennahdha, CPR et Ettakatol), il avoue que lorsqu'il était Premier ministre, sa collaboration avec l'ancien président était "fatigante".
"Ceci ne veut pas dire qu'il était un tyran mais on n'avait pas d'influence sur lui. Il a dépassé ses prérogatives plus d'une fois".
M. Jebali prévoit d'autre part que Nida Tounes, parti vainqueur aux législatives, soit confronté aux mêmes difficultés vécues par la Troïka. Il s'interroge ainsi sur la légitimité des appels de Nida Tounes, aujourd'hui, à une trêve sociale:
"Nous (la Troïka) avons vécu une guerre sociale et l'histoire se rappellera de cela (...). Ils ne nous ont pas laissé respirer", a-t-il déploré.
M. Jebali, devenu Premier ministre en décembre 2011 après les premières élections libres de l'histoire du pays, remportées par Ennahdha, avait démissionné après la grave crise politique qui a suivi l'assassinat de Chokri Belaïd en février 2013. Son propre parti l'avait alors poussé à quitter ses fonctions, refusant sa proposition de former un gouvernement de technocrates.
Depuis, il ne cache pas ses désaccords avec le mouvement Ennahdha, jusqu'à sa démission du parti en décembre 2014 quelques jours avent le second tour de l'élection présidentielle opposant Béji Caïd Essebsi à Moncef Marzouki.
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