Deux policiers tunisiens ont été condamnés jeudi en appel à 15 ans de prison pour le viol en 2012 d'une jeune femme, un verdict salué comme "un grand pas" dans ce genre d'affaires par une avocate de la victime.
"Les accusés ont été condamnés à 15 ans de prison", a affirmé à l'AFP Me Monia Bousselmi. Les deux policiers avaient été condamnés en première instance en mars à sept ans de prison pour avoir violé la jeune femme à tour de rôle.
Un troisième policier qui avait extorqué de l'argent au petit ami de la victime s'était vu infliger une peine de deux ans de prison. D'après Me Bousselmi, il a écopé de cette même peine en appel.
"C'est un grand pas dans ce genre d'affaires", s'est-elle félicitée.
Le chef du comité de défense des trois policiers, Sami Rebaï, a lui dit à l'AFP juger ce verdict "excessif", sans pouvoir indiquer pour l'instant si ses clients allaient se pourvoir en cassation.
Le verdict de sept ans prononcé en première instance avait été dénoncé comme trop "clément" par les avocats de la jeune femme, et le Parquet avait fait appel en indiquant tenir "à la qualification des faits comme étant des rapports sexuels sous la contrainte avec menace d'usage de violence", crime passible de la peine capitale.
Un moratoire de fait sur les exécutions existe toutefois depuis le début des années 1990 en Tunisie.
Cette affaire avait fait scandale peu après l'arrestation des policiers, le Parquet ayant un temps voulu poursuivre la victime et son fiancé pour atteinte à la pudeur. Les agents avaient en effet affirmé avoir surpris le couple en train d'avoir des relations sexuelles dans une voiture.
Lundi, une confrontation avait été organisée à la cour entre les accusés et la victime.
"Elle s'est tenue face aux policiers et leur a dit: 'vous m'avez violée et toi, le troisième, tu as emmené mon fiancé au distributeur pour retirer de l'argent. Quand tu es revenu, tu as trouvé ton collègue en train de me violer dans la voiture, et tu n'as rien fait, et tu as empêché mon fiancé de me défendre' ", avait dit à l'AFP Me Bousselmi.
Devant le juge, les policiers avaient de nouveau nié le viol, accusant au contraire la jeune femme de leur avoir fait des avances.
"Ils m'ont tuée. Ma vie a été totalement bouleversée. J'avais des rêves, des projets, mais maintenant je ne pense qu'à ce que justice me soit rendue", a affirmé Meriem Ben Mohamed à l'AFP jeudi, peu avant l'annonce du verdict.
Agée de 27 ans au moment des faits, elle a publié en France un livre racontant son histoire sous le titre "Coupable d'avoir été violée".
Selon le rapport d'expertise psychologique joint au dossier et dont l'AFP a pu prendre connaissance, Meriem Ben Mohamed souffre de "dépression compliquant un état de stress post-traumatique".
"Les accusés ont été condamnés à 15 ans de prison", a affirmé à l'AFP Me Monia Bousselmi. Les deux policiers avaient été condamnés en première instance en mars à sept ans de prison pour avoir violé la jeune femme à tour de rôle.
Un troisième policier qui avait extorqué de l'argent au petit ami de la victime s'était vu infliger une peine de deux ans de prison. D'après Me Bousselmi, il a écopé de cette même peine en appel.
"C'est un grand pas dans ce genre d'affaires", s'est-elle félicitée.
La jeune femme, Meriem Ben Mohamed (un nom d'emprunt), a dit à l'AFP être "satisfaite que le tribunal ait aggravé la peine". "Mais elle reste à mes yeux insuffisante comparée au crime odieux qu'ils ont commis", a-t-elle toutefois ajouté.
Le chef du comité de défense des trois policiers, Sami Rebaï, a lui dit à l'AFP juger ce verdict "excessif", sans pouvoir indiquer pour l'instant si ses clients allaient se pourvoir en cassation.
Le verdict de sept ans prononcé en première instance avait été dénoncé comme trop "clément" par les avocats de la jeune femme, et le Parquet avait fait appel en indiquant tenir "à la qualification des faits comme étant des rapports sexuels sous la contrainte avec menace d'usage de violence", crime passible de la peine capitale.
Un moratoire de fait sur les exécutions existe toutefois depuis le début des années 1990 en Tunisie.
Cette affaire avait fait scandale peu après l'arrestation des policiers, le Parquet ayant un temps voulu poursuivre la victime et son fiancé pour atteinte à la pudeur. Les agents avaient en effet affirmé avoir surpris le couple en train d'avoir des relations sexuelles dans une voiture.
Lundi, une confrontation avait été organisée à la cour entre les accusés et la victime.
"Elle s'est tenue face aux policiers et leur a dit: 'vous m'avez violée et toi, le troisième, tu as emmené mon fiancé au distributeur pour retirer de l'argent. Quand tu es revenu, tu as trouvé ton collègue en train de me violer dans la voiture, et tu n'as rien fait, et tu as empêché mon fiancé de me défendre' ", avait dit à l'AFP Me Bousselmi.
Devant le juge, les policiers avaient de nouveau nié le viol, accusant au contraire la jeune femme de leur avoir fait des avances.
"Ils m'ont tuée. Ma vie a été totalement bouleversée. J'avais des rêves, des projets, mais maintenant je ne pense qu'à ce que justice me soit rendue", a affirmé Meriem Ben Mohamed à l'AFP jeudi, peu avant l'annonce du verdict.
Agée de 27 ans au moment des faits, elle a publié en France un livre racontant son histoire sous le titre "Coupable d'avoir été violée".
Selon le rapport d'expertise psychologique joint au dossier et dont l'AFP a pu prendre connaissance, Meriem Ben Mohamed souffre de "dépression compliquant un état de stress post-traumatique".
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