Ils dessinent contre la guerre. Depuis trois ans et le début du conflit syrien, les habitants de la petite ville de Kafr Nabl (Nord), favorables aux rebelles, font de la résistance à leur manière. Une fois par semaine, ils font circuler leurs dessins satiriques, et occasionnellement des pancartes manuscrites, sur les réseaux sociaux.
Longtemps aux mains du régime, le mouvement "Occupied Kafranbel" est devenu "Liberated Kafranbel" après la prise de la ville par les rebelles. Aujourd'hui, ils sont la cible des jihadistes de l'EIIL, qui ont saccagé leurs locaux le 30 décembre dernier. Mais les activistes persévèrent.
Le bon marketing: Des dessins drôles et adaptés au public occidental
Les caricatures parfois hilarantes des habitants sont spécifiquement destinées aux internautes occidentaux. Les dessins jouent ainsi avec des références occidentales, et toujours en anglais.
"Il est très important que le monde comprenne notre message", explique Raed Fares, coordinateur du mouvement, à Foreign Policy. "Et l'anglais est la langue du public".
Kafr Nabl s'est logiquement transformé en Kafranbel, jugé plus accessible.
L'article se poursuite après le diaporama
Ancien membre du parti Baathiste, Raed Fares est à 40 ans directeur du centre médias de la ville, craint que les dessins de la communauté, bien que vastement diffusés, aient perdu leur impact.
"C'est devenu classique. A l'étranger, ils continuent à regarder nos affiches tous les vendredis. mais c'est devenu une routine. Nous avions besoin de réveiller le monde".
Au début, les habitants se cachaient des soldats de l'armée pour diffuser leurs dessins. La situation était alors particulièrement difficile. Raed Fares a raconté à Human Rights Watch comment les soldats utilisaient à l'époque les civils comme boucliers humains, contre les incursions des rebelles. Les activistes avaient alors fourni une vidéo pour étayer leur propos. Tournées le 28 février 2012, les images montrent quatre hommes en civil accompagnés d'un soldat. Ils marchent à l'avant d'un petit régiment. Non menottés, ils ne s'agit visiblement pas de prisonniers, note alors Human Rights Watch.
Un message politique résolument interventionniste
Pendant les longues semaines qui ont suivi l'attaque chimique du 21 août 2013, les activistes de Kafranbel, favorables à une intervention, ont participé aux pressions lobbyistes exercées sur les élus américains.
Ils ont notamment envoyé une vidéo au Congrès. Entre deux citations de Ronald Reagan et de Martin Luther King, des enfants de la ville y implore les décisionnaires de Washington de prendre des mesures concrètes.
Peu après, les activistes de Kafr Nabl ont entrepris une seconde vidéo, destinée à tout le monde, clamant expliquer "la révolution syrienne en trois minutes". Mettant en scène des hommes préhistoriques, les différentes scènes s'y moquent principalement des hésitations américaines lors de la crise des armes chimiques.*
"La révolution syrienne a prouvé qu'il n'y avait plus d'humanité", explique Raed Fares au Global Post. "Alors l'âge de pierre était parfait, parce qu'à l'époque ils n'avaient pas encore d'humanité".
A noter que le chiffre de 150,000 morts donné à la fin du spot n'est pas officiel.
Au-delà de tout message politique, l'activisme de Kafranbel est avant tout la résistance du crayon et de l'humour face à l'horreur des armes. Depuis que la menace des jihadistes de l'EIIL pèsent sur eux, les habitants, désormais cagoulés pour se protéger des raids, ont publié un nouveau dessin. L'EIIL y est amalgamé à une émanation du monstre d'Alien.
Longtemps aux mains du régime, le mouvement "Occupied Kafranbel" est devenu "Liberated Kafranbel" après la prise de la ville par les rebelles. Aujourd'hui, ils sont la cible des jihadistes de l'EIIL, qui ont saccagé leurs locaux le 30 décembre dernier. Mais les activistes persévèrent.
Le bon marketing: Des dessins drôles et adaptés au public occidental
Les caricatures parfois hilarantes des habitants sont spécifiquement destinées aux internautes occidentaux. Les dessins jouent ainsi avec des références occidentales, et toujours en anglais.
"Il est très important que le monde comprenne notre message", explique Raed Fares, coordinateur du mouvement, à Foreign Policy. "Et l'anglais est la langue du public".
Kafr Nabl s'est logiquement transformé en Kafranbel, jugé plus accessible.
L'article se poursuite après le diaporama
Ancien membre du parti Baathiste, Raed Fares est à 40 ans directeur du centre médias de la ville, craint que les dessins de la communauté, bien que vastement diffusés, aient perdu leur impact.
"C'est devenu classique. A l'étranger, ils continuent à regarder nos affiches tous les vendredis. mais c'est devenu une routine. Nous avions besoin de réveiller le monde".
Au début, les habitants se cachaient des soldats de l'armée pour diffuser leurs dessins. La situation était alors particulièrement difficile. Raed Fares a raconté à Human Rights Watch comment les soldats utilisaient à l'époque les civils comme boucliers humains, contre les incursions des rebelles. Les activistes avaient alors fourni une vidéo pour étayer leur propos. Tournées le 28 février 2012, les images montrent quatre hommes en civil accompagnés d'un soldat. Ils marchent à l'avant d'un petit régiment. Non menottés, ils ne s'agit visiblement pas de prisonniers, note alors Human Rights Watch.
Un message politique résolument interventionniste
Pendant les longues semaines qui ont suivi l'attaque chimique du 21 août 2013, les activistes de Kafranbel, favorables à une intervention, ont participé aux pressions lobbyistes exercées sur les élus américains.
Ils ont notamment envoyé une vidéo au Congrès. Entre deux citations de Ronald Reagan et de Martin Luther King, des enfants de la ville y implore les décisionnaires de Washington de prendre des mesures concrètes.
Peu après, les activistes de Kafr Nabl ont entrepris une seconde vidéo, destinée à tout le monde, clamant expliquer "la révolution syrienne en trois minutes". Mettant en scène des hommes préhistoriques, les différentes scènes s'y moquent principalement des hésitations américaines lors de la crise des armes chimiques.*
"La révolution syrienne a prouvé qu'il n'y avait plus d'humanité", explique Raed Fares au Global Post. "Alors l'âge de pierre était parfait, parce qu'à l'époque ils n'avaient pas encore d'humanité".
A noter que le chiffre de 150,000 morts donné à la fin du spot n'est pas officiel.
Au-delà de tout message politique, l'activisme de Kafranbel est avant tout la résistance du crayon et de l'humour face à l'horreur des armes. Depuis que la menace des jihadistes de l'EIIL pèsent sur eux, les habitants, désormais cagoulés pour se protéger des raids, ont publié un nouveau dessin. L'EIIL y est amalgamé à une émanation du monstre d'Alien.
#ISIS is menacing free syrian activists for their last cartoon today in #Kafranbel / show it another time : pic.twitter.com/xDCg9iLCGO
— The Arab Chronicle (@ced_lab) January 3, 2014
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