Le prix Nobel de la paix a été conjointement attribué vendredi à l'adolescente pakistanaise Malala, plus jeune lauréate de l'Histoire, et à l'Indien Kailash Satyarthi pour leur combat contre l'oppression des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l'éducation.
Les enfants doivent aller à l'école et ne pas être financièrement exploités, a lancé le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland.
Bête noire des talibans incarnant le combat pour le droit des filles à l'éducation à travers le monde, Malala Youzafsai, à 17 ans seulement, est de loin la lauréate la plus jeune en 114 ans d'histoire du Nobel.
Depuis des années, elle milite pour le droit des filles à l'éducation, ce qui lui a valu d'être la cible d'une tentative d'assassinat qui a failli lui coûter la vie il y a deux ans presque jour pour jour, le 9 octobre 2012.
Moins connu du grand public et nettement plus âgé, 60 ans, Kailash Satyarthi a dirigé des manifestations contre l'exploitation des enfants, toutes non violentes dans la tradition de Gandhi comme l'a souligné le comité Nobel.
Après la médecine lundi, la physique mardi, la chimie mercredi et la littérature jeudi, le Nobel de la paix était décerné vendredi 10 octobre.
"Un syndicat (tunisien) pourrait damer le pion à Malala", titrait jeudi soir sur son site Internet la télévision publique norvégienne NRK, dont les pronostics Nobel ont souvent visé juste ces dernières années. "Mais elle compte cette année encore parmi les favoris pour le prix Nobel de la paix", ajoutait NRK, brouillant ainsi les cartes.
Attribué en 2013 à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (affiliée à l'ONU), le Nobel de la paix fait plutôt rarement l'unanimité, suscitant parfois des critiques plus ou moins acerbes.
En effet, contrairement aux autres prix Nobel, valorisant l'œuvre d'une vie dans un domaine d'excellence, le Nobel de la paix distingue bien souvent une action particulière sans que celle-ci ne soit forcément soumise à l'épreuve du temps. Exemple: une personne ou une organisation qui a résolu un conflit, élaboré un consensus pacifique, etc.
Rescapée des talibans propulsée star mondiale
La Pakistanaise Malala Yousafzaï, rescapée d'une agression sauvage en 2012 par des talibans qui viennent selon l'armée d'être arrêtés, est une militante pour le droit à l'éducation propulsée symbole mondial de la lutte contre l'extrémisme. Grièvement blessée par balles en 2012, Malala avait été soignée au Pakistan puis transférée au Royaume-Uni, où elle a poursuivi ses traitements et vit aujourd'hui, à 17 ans, avec sa famille à Birmingham.
Depuis son départ du Pakistan, elle a participé à plusieurs conférences internationales où elle a plaidé pour la paix et l'éducation des enfants, demandant notamment aux dirigeants mondiaux d'"envoyer des livres, pas des armes!" dans les pays pauvres. Lauréate l'an dernier du prix Sakharov de l'Union européenne pour les droits de l'homme, elle a été sélectionnée pour le Nobel de la paix.
Naissance d'une icône
Son combat commence en 2007, lorsque les talibans imposent leur loi dans la vallée de Swat, jusque-là paisible région touristique. Du haut de ses 11 ans, Malala, fille d'un militant pacifiste et directeur d'école et d'une mère illettrée, alimente un blog sur le site de la BBC en ourdou, la langue nationale. Sous le pseudonyme de Gul Makai, elle y décrit le climat de peur régnant dans sa vallée et sa privation d'école par les talibans.
Le nom de cette gamine pleine de sang-froid, amoureuse des livres et du savoir, commence à circuler à Swat, puis dans le reste du pays lorsqu'elle remporte le premier prix pakistanais pour la paix. Les talibans, délogés de la vallée par l'armée en 2009 décident alors d'éliminer celle qu'ils accusent de véhiculer "la propagande occidentale".
L'attaque contre l'écolière aura l'effet inverse : elle choque au Pakistan et à l'étranger, notamment en Occident où elle devient une star. Portrait exposé à la National Gallery de Londres, autobiographie, tee-shirts à vendre en ligne: un an après l'attaque, Malala est partout.
Mais son hyper-médiatisation ne plaît pas à tout le monde dans sa vallée déchirée par les violences et les soubresauts de l'Afghanistan voisin.
Cible des islamistes
Les cercles islamistes voient en elle un "agent des Etats-Unis" ou "de l'Occident", créé pour corrompre la jeunesse et propager une culture anti-islamique.
L'adolescente, dont le coin de la bouche demeure paralysé, répond avec dignité à ses détracteurs, affirmant, comme en été 2013 au siège de l'ONU, que "la plume est plus forte que l'épée" et qu'elle ne ressent "aucune haine envers le taliban" qui l'a attaquée.
Elle dit rêver de devenir un jour femme politique au Pakistan. Pour son discours à l'ONU, elle portait avec émotion un châle ayant appartenu à Benazir Bhutto, la seule femme à avoir été Premier ministre du Pakistan, où elle fut assassinée fin 2007 après son retour d'exil.
Les enfants doivent aller à l'école et ne pas être financièrement exploités, a lancé le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland.
Bête noire des talibans incarnant le combat pour le droit des filles à l'éducation à travers le monde, Malala Youzafsai, à 17 ans seulement, est de loin la lauréate la plus jeune en 114 ans d'histoire du Nobel.
Depuis des années, elle milite pour le droit des filles à l'éducation, ce qui lui a valu d'être la cible d'une tentative d'assassinat qui a failli lui coûter la vie il y a deux ans presque jour pour jour, le 9 octobre 2012.
Moins connu du grand public et nettement plus âgé, 60 ans, Kailash Satyarthi a dirigé des manifestations contre l'exploitation des enfants, toutes non violentes dans la tradition de Gandhi comme l'a souligné le comité Nobel.
Remis à l'Institut Nobel d'Oslo à 11h, ce plus prestigieux des Nobel a récompensé...... parmi une liste fournie de favoris, allant de la jeune Pakistanaise Malala au Président de la république Moncef Marzouki en passant par le syndicat général tunisien de l'UGTT.
Après la médecine lundi, la physique mardi, la chimie mercredi et la littérature jeudi, le Nobel de la paix était décerné vendredi 10 octobre.
"Malala has become a leading spokesperson for girls' rights to education" #nobelprize2014 http://t.co/GedgHhkxCI
— The Nobel Prize (@NobelPrize) 10 Octobre 2014
"Un syndicat (tunisien) pourrait damer le pion à Malala", titrait jeudi soir sur son site Internet la télévision publique norvégienne NRK, dont les pronostics Nobel ont souvent visé juste ces dernières années. "Mais elle compte cette année encore parmi les favoris pour le prix Nobel de la paix", ajoutait NRK, brouillant ainsi les cartes.
Attribué en 2013 à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (affiliée à l'ONU), le Nobel de la paix fait plutôt rarement l'unanimité, suscitant parfois des critiques plus ou moins acerbes.
En effet, contrairement aux autres prix Nobel, valorisant l'œuvre d'une vie dans un domaine d'excellence, le Nobel de la paix distingue bien souvent une action particulière sans que celle-ci ne soit forcément soumise à l'épreuve du temps. Exemple: une personne ou une organisation qui a résolu un conflit, élaboré un consensus pacifique, etc.
Pas moins de 278 individus et organisations étaient en lice cette année, un nombre record de candidatures alors même que l'actualité internationale a été tumultueuse, marquée par la crise ukrainienne, l'offensive jihadiste en Syrie et en Irak, l'intervention israélienne à Gaza et les violences dans de nombreux pays africains.
Rescapée des talibans propulsée star mondiale
La Pakistanaise Malala Yousafzaï, rescapée d'une agression sauvage en 2012 par des talibans qui viennent selon l'armée d'être arrêtés, est une militante pour le droit à l'éducation propulsée symbole mondial de la lutte contre l'extrémisme. Grièvement blessée par balles en 2012, Malala avait été soignée au Pakistan puis transférée au Royaume-Uni, où elle a poursuivi ses traitements et vit aujourd'hui, à 17 ans, avec sa famille à Birmingham.
Depuis son départ du Pakistan, elle a participé à plusieurs conférences internationales où elle a plaidé pour la paix et l'éducation des enfants, demandant notamment aux dirigeants mondiaux d'"envoyer des livres, pas des armes!" dans les pays pauvres. Lauréate l'an dernier du prix Sakharov de l'Union européenne pour les droits de l'homme, elle a été sélectionnée pour le Nobel de la paix.
BREAKING NEWS: The #nobelprize2014 in Peace is awarded to Indian Kailash Satyarthi and Pakistani Malala Yousafzay pic.twitter.com/W1K0rh9An6
— The Nobel Prize (@NobelPrize) 10 Octobre 2014
Naissance d'une icône
Son combat commence en 2007, lorsque les talibans imposent leur loi dans la vallée de Swat, jusque-là paisible région touristique. Du haut de ses 11 ans, Malala, fille d'un militant pacifiste et directeur d'école et d'une mère illettrée, alimente un blog sur le site de la BBC en ourdou, la langue nationale. Sous le pseudonyme de Gul Makai, elle y décrit le climat de peur régnant dans sa vallée et sa privation d'école par les talibans.
Le nom de cette gamine pleine de sang-froid, amoureuse des livres et du savoir, commence à circuler à Swat, puis dans le reste du pays lorsqu'elle remporte le premier prix pakistanais pour la paix. Les talibans, délogés de la vallée par l'armée en 2009 décident alors d'éliminer celle qu'ils accusent de véhiculer "la propagande occidentale".
L'attaque contre l'écolière aura l'effet inverse : elle choque au Pakistan et à l'étranger, notamment en Occident où elle devient une star. Portrait exposé à la National Gallery de Londres, autobiographie, tee-shirts à vendre en ligne: un an après l'attaque, Malala est partout.
Mais son hyper-médiatisation ne plaît pas à tout le monde dans sa vallée déchirée par les violences et les soubresauts de l'Afghanistan voisin.
Cible des islamistes
Les cercles islamistes voient en elle un "agent des Etats-Unis" ou "de l'Occident", créé pour corrompre la jeunesse et propager une culture anti-islamique.
L'adolescente, dont le coin de la bouche demeure paralysé, répond avec dignité à ses détracteurs, affirmant, comme en été 2013 au siège de l'ONU, que "la plume est plus forte que l'épée" et qu'elle ne ressent "aucune haine envers le taliban" qui l'a attaquée.
Elle dit rêver de devenir un jour femme politique au Pakistan. Pour son discours à l'ONU, elle portait avec émotion un châle ayant appartenu à Benazir Bhutto, la seule femme à avoir été Premier ministre du Pakistan, où elle fut assassinée fin 2007 après son retour d'exil.
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