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Tunisie: Ce que Moncef Marzouki a fait (et dit) lors de sa visite aux Etats-Unis

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En tournée aux Etats-Unis depuis plusieurs jours, Moncef Marzouki fait parler de lui. A deux mois de l'élection qui le verra briguer un nouveau mandat, le président tunisien a revisité de vieux discours devant l'Assemblée générale de l'ONU et le World Leaders Forum de l'Université Columbia. Mais il a aussi participé à une discussion au Council on Foreign Relations, où il a contredit Mehdi Jomâa et salué l'Algérie. Il a par ailleurs justifié d'éventuelles violations aux droits des Tunisiens, perpétrées par les forces de l'ordre, ne voulant pas critiquer les forces de sécurité tunisiennes.

La responsabilité des grandes puissances

A l'ONU jeudi, Moncef Marzouki a mis en garde contre la montée des groupes terroristes dans la région et dénoncé les complots des "forces du mal" contre la Tunisie.

Préoccupé par la crise libyenne et les violences perpétrées par les jihadistes, il a également souligné que les "grandes puissances" avaient "appuyé des dictatures des décennies durant et fait fi des revendications des élites pour la consécration des liberté et des droits".



Deux jours plus tôt, au World Leaders Forum, le président tunisien avait déjà dénoncé la "lourde responsabilité" de "l'Occident" dans la "tragédie" qu'a été le régime de Ben Ali. "Pour l'Occident, seule la stabilité importe", s'est-il offusqué.

"Il a essayé de blâmer l'Occident pour ce qui s'est passé", a réagi le professeur Kamel Jdidi dans le Columbia Spectator, précisant que les pays devaient assumer leurs situations.

Marzouki justifie les dépassements des forces de sécurité

Entre les deux grands rendez-vous, Moncef Marzouki s'est retrouvé le 23 septembre au Council on Foreign Relations pour une discussion ouverte et pour un résultat nettement moins lisse.

Le président a commencé par relancer la joute autour du "modèle tunisien". "La Tunisie joue un rôle important dans la région, car elle pourrait être le modèle que le monde arabe recherche".

Pour Marzouki, "le défi principal n'est pas la sécurité - même si c'est important" mais "l'économie". Cette déclaration contraste de fait avec les propos du chef du gouvernement Mehdi Jomâa qui, dans un entretien le même jour avec CNN, annonçait que "la sécurité était le plus gros défi" de la Tunisie.

En termes de sécurité, justement, Marzouki remercie avant tout les Algériens: "Heureusement, nous avons le soutien de nos frères algériens, donc nous n'avons pas à travailler sur deux frontières".

Le président souligne par ailleurs l'importance de "la stabilité de l'Algérie". Pourtant, la veille à l'université Columbia, il avait tenu un discours fustigeant la primauté donnée à la stabilité.

"Pour moi en tant qu'activiste des droits de l'Homme vivant depuis plus de 50 ans sous ce genre de "stabilité" [en référence au régime de Ben Ali], que peut bien vouloir dire ce mot?"


Côté sécurité intérieure, l'activiste des droits de l'Homme s'est fait tout aussi nuancé. A une intervention sur le manque de justice appliqué aux forces de sécurité tunisiennes, il a hésité puis répondu qu'il "fallait accepter que certaines personnes aient violé les droits des Tunisiens".

"Pour le moment, je dois faire très attention en ce qui concerne les forces de sécurité", a-t-il ajouté.

"Essayez de me comprendre, je ne suis pas en train de trahir mes principes. Je dis juste que dans certaines circonstances, il faut être très prudent", s'est-il justifié.

Retour sur l'élection présidentielle qui "mettront fin dans deux mois à la période de transition". Lors de la discussion, Marzouki a annoncé qu'il y avait un "code d'honneur" pour que les candidats ne s"attaquent pas les uns les autres. "Je pense que tout le monde s'y tiendra".

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