Face aux atrocités commises par les jihadistes de l'Etat islamique et leurs affiliés, les musulmans du monde sont appelés à s'excuser, à exprimer leurs profonds regrets.
"J'ai honte, en tant que musulman, de ce qui est arrivé à nos frères chrétiens" en Irak, a déclaré Moncef Marzouki, président de la République tunisienne, au Council on Foreign Relations, le 23 septembre à New-York. "Parce que les chrétiens d'Irak sont réellement arabes, parce que se sont des citoyens", a-t-il précisé.
Peu avant l'exécution du Britannique David Haines le 13 septembre, l'organisation Active Change Foundation a lancé la campagne internet #notinmyname (Pas en mon nom), incitant les musulmans britanniques à se désolidariser des actes terroristes. Sur Twitter, de nombreux musulmans se sont pris en photo avec une pancarte.
Dix jours plus tard, un journaliste du Figaro souligne également le lien entre terrorisme et musulmans.
Le lendemain, le site internet du quotidien français enfonce le clou avec sa "question du jour": Estimez-vous suffisante la condamnation des musulmans de France?
Levée de boucliers sur les réseaux sociaux, le Figaro retire son sondage pour cause de "mauvaise interprétation".
Le HuffPost Maghreb en a tout de même gardé une photo souvenir.
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"Il est maintenant un devoir de tout musulman de condamner fermement ces actions et dire non au terrorisme", avait auparavant tweeté le rappeur français Mokobé du groupe 113.
Mais le phénomène de responsabilisation des musulmans a fait tiquer. Alors que le Conseil français du culte musulman répète sa bonne volonté avec acharnement, le Collectif contre l'islamophobie en France ne le voit pas du même oeil. Jeudi 25 septembre, l'association dénonce la campagne #notinmyname, "un mot clé dont le but serait de se 'désolidariser' des crimes commis par le groupe terroriste Daesh et ses alliés".
"Il serait temps d'arrêter de culpabiliser les musulmans pour des actes dont ils ne sont pas responsables", ajoute le collectif.
L'impact médiatique des actes de l'Etat islamique a relancé une tendance enracinée depuis les attentats du 11 septembre 2001. Il y a trois ans, l'écrivain américain Aman Ali exprimait déjà son ras-le-bol, appelant sur CNN les musulmans à "arrêter de s'excuser pour le 11 septembre".
Dans un témoignage à Rue89, un musulman français explique lui aussi son désarroi.
Rue89 a d'ailleurs profité de la polémique autour du sondage du Figaro pour mettre en relief l'absurdité du phénomène de désolidarisation en utilisant le mot-clé #Onapasdemandé sur les réseaux sociaux.
"On n'a pas demandé aux poupées de se désolidariser de Chucky. (...) On n'a pas demandé aux philosophes de se désolidariser de Bernard-Henri Lévy", ironise la rédaction de Rue89 dans un article collectif. .
Une contre-tendance s'est mise en marche. Sur les réseaux sociaux, une nouvelle campagne vient concurrencer le mot-clé #notinmyname. Sous le sigle des #Muslimapologies ("Excuses musulmanes"), les internautes font preuve d'une folle imagination pour tourner en dérision les excuses demandées aux musulmans.
On s'y excuse d'avoir inventé "les montres", "l'algèbre", "les hôpitaux" ou encore que "la première université du monde ait été créé par une femme au Maroc".
A l'image du géant Atlas, condamné à porter la misère du monde sur son dos, on s'y excuse aussi pour tous les maux de la planète: les embouteillages, la crise économique, et la mort du père dans Le Roi Lion.
Désolé d'avoir de violents dictateurs soutenus par l'Occident démocratique "libre"
"J'ai honte, en tant que musulman, de ce qui est arrivé à nos frères chrétiens" en Irak, a déclaré Moncef Marzouki, président de la République tunisienne, au Council on Foreign Relations, le 23 septembre à New-York. "Parce que les chrétiens d'Irak sont réellement arabes, parce que se sont des citoyens", a-t-il précisé.
Peu avant l'exécution du Britannique David Haines le 13 septembre, l'organisation Active Change Foundation a lancé la campagne internet #notinmyname (Pas en mon nom), incitant les musulmans britanniques à se désolidariser des actes terroristes. Sur Twitter, de nombreux musulmans se sont pris en photo avec une pancarte.
British Muslims are using #NotInMyName to rally against Islamic State. (Photo: PA) http://t.co/u5ljCkUTJx pic.twitter.com/j9APJLgCFt
— Elana Zak (@elanazak) September 18, 2014Dix jours plus tard, un journaliste du Figaro souligne également le lien entre terrorisme et musulmans.
L'assassinat d'#HerveGourdel incitera-t-il les musulmans de France à descendre enfin dans la rue pour dénoncer les barbares? #NotInMyName
— Ivan Rioufol ن (@ivanrioufol) September 24, 2014Le lendemain, le site internet du quotidien français enfonce le clou avec sa "question du jour": Estimez-vous suffisante la condamnation des musulmans de France?
Levée de boucliers sur les réseaux sociaux, le Figaro retire son sondage pour cause de "mauvaise interprétation".
Le HuffPost Maghreb en a tout de même gardé une photo souvenir.
"Il est maintenant un devoir de tout musulman de condamner fermement ces actions et dire non au terrorisme", avait auparavant tweeté le rappeur français Mokobé du groupe 113.
Mais le phénomène de responsabilisation des musulmans a fait tiquer. Alors que le Conseil français du culte musulman répète sa bonne volonté avec acharnement, le Collectif contre l'islamophobie en France ne le voit pas du même oeil. Jeudi 25 septembre, l'association dénonce la campagne #notinmyname, "un mot clé dont le but serait de se 'désolidariser' des crimes commis par le groupe terroriste Daesh et ses alliés".
"Il serait temps d'arrêter de culpabiliser les musulmans pour des actes dont ils ne sont pas responsables", ajoute le collectif.
L'impact médiatique des actes de l'Etat islamique a relancé une tendance enracinée depuis les attentats du 11 septembre 2001. Il y a trois ans, l'écrivain américain Aman Ali exprimait déjà son ras-le-bol, appelant sur CNN les musulmans à "arrêter de s'excuser pour le 11 septembre".
"Je n'en peux plus de ces gens qui me demandent mon opinion à propos du 11 septembre. Sérieusement, que voulez-vous que je dise? Voulez-vous que je réponde 'C'était un plan génial, mouhahaha!' et que je m'enfuie sur mon tapis volant?"
Dans un témoignage à Rue89, un musulman français explique lui aussi son désarroi.
"Parfois, avec mon frère, il m’arrive d’aller faire mon jogging dans un coin huppé de Roubaix. Les gens nous regardent avec un air effarouché, presque choqué. Sans parano, il y a un côté 'ils doivent certainement s’entraîner pour le jihad'. En fait, on veut juste perdre quelques kilos.
Rue89 a d'ailleurs profité de la polémique autour du sondage du Figaro pour mettre en relief l'absurdité du phénomène de désolidarisation en utilisant le mot-clé #Onapasdemandé sur les réseaux sociaux.
"On n'a pas demandé aux poupées de se désolidariser de Chucky. (...) On n'a pas demandé aux philosophes de se désolidariser de Bernard-Henri Lévy", ironise la rédaction de Rue89 dans un article collectif. .
Une contre-tendance s'est mise en marche. Sur les réseaux sociaux, une nouvelle campagne vient concurrencer le mot-clé #notinmyname. Sous le sigle des #Muslimapologies ("Excuses musulmanes"), les internautes font preuve d'une folle imagination pour tourner en dérision les excuses demandées aux musulmans.
On s'y excuse d'avoir inventé "les montres", "l'algèbre", "les hôpitaux" ou encore que "la première université du monde ait été créé par une femme au Maroc".
A l'image du géant Atlas, condamné à porter la misère du monde sur son dos, on s'y excuse aussi pour tous les maux de la planète: les embouteillages, la crise économique, et la mort du père dans Le Roi Lion.
Sorry for having brutal dictators supported by the 'Free' democratic West #MuslimApologies pic.twitter.com/MHt7mrnMFv
— Hani Ali (@AlWardHQ) September 26, 2014Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.