Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, des centaines de collégiennes du pensionnat de Chibok, au nord-est du Nigéria, ont été réveillées par des coups de feu. En voyant des hommes en tenue de camouflage s’approcher de l’établissement, elles ont cru que des soldats venaient les sauver d’une attaque, ont expliqué des rescapées.
En fait, plus de 270 filles ont été capturées par les militants du groupe terroriste islamiste Boko Haram. Leur enlèvement a suscité l’indignation du monde entier, et une campagne visant à les faire libérer a popularisé le hashtag #BringBackOurGirls.
Dimanche 21 septembre marquera leur cinquième mois de détention. Voici ce qui s’est passé depuis cette nuit-là.
Quelques jours après leur enlèvement, 57 filles ont réussi à s’enfuir. Aucune de leurs camarades n’a pu s’échapper depuis.
En mai, un responsable militaire nigérian a déclaré savoir où les filles se trouvaient. Un mois plus tard, des avions de surveillance américains ont à leur tour repéré un groupe de personnes que les Etats-Unis pensaient être les otages.
Stephen Davis, un prêtre australien, a annoncé en juin que les négociations pour obtenir la libération des collégiennes avaient échoué par trois fois en un mois. Il a expliqué que des personnes influentes "personnellement impliquées" s’efforçaient de faire capoter l’accord, et accusé des hommes politiques nigérians de financer Boko Haram. Le gouvernement nigérian a défendu sa gestion de la crise et prévenu que toute tentative de libérer les jeunes filles risquait de se solder par la mort des otages.
D’après l’Associated Press, le Nigéria a hésité deux semaines avant d’accepter l’aide internationale pour retrouver les collégiennes.
Quand les autres pays ont été autorisés à participer aux recherches, ils ne sont pas allés bien loin. Fin mai, les Etats-Unis ont envoyé 80 soldats afin de coordonner une mission de recherche aéroportée depuis le Tchad voisin. Le Canada, la France, Israël et la Grande-Bretagne ont également dépêché des forces spéciales au Nigéria. Mais, six semaines plus tard, le porte-parole du Pentagone a annoncé que la mission américaine serait réduite : "Nous n’avons pas une idée plus précise de l’endroit où ces filles se trouvent qu’au début de cette opération".
Les troupes américaines sont toujours au Tchad, et les Etats-Unis envoient chaque semaine des avions en reconnaissance mais les services de renseignement hésitent à partager ce qu’ils savent de Boko Haram avec l’armée nigériane, étant donné ses violations répétées des droits de l’Homme.
Les habitants de Chibok sont sous la menace permanente d’une attaque terroriste. En juin, une offensive sur les villages voisins a permis à Boko Haram d’avancer jusqu’à moins de cinq kilomètres de la ville d’où les otages sont originaires.
Qui plus est, au moins 11 des parents des jeunes filles ont été tués par des militants, ou emportés par la maladie, depuis l’enlèvement.
Depuis le mois d’avril, Boko Haram affirme avoir pris le contrôle d’au moins cinq villes dans le nord-est du pays (l’armée nigériane prétend en avoir libéré plusieurs). L’organisation terroriste a également kidnappé trois autres groupes de jeunes filles, et des douzaines d’hommes et de garçons, dont certains ont été libérés depuis.
Les attaques de Boko Haram auraient fait plus de 2 100 victimes depuis le 14 avril, selon le Council on Foreign Relations. Et, en dix jours seulement, au mois d’août, 10 000 personnes ont fui les combats au nord-est du pays.
L’armée nigériane semble incapable de résoudre ce problème. Une quarantaine de soldats, se disant mal équipés, auraient refusé d’attaquer Boko Haram le mois dernier. Et, pendant les récentes attaques terroristes dans des villes frontières, quelque 600 soldats se seraient enfuis au Cameroun. L’armée a prétendu qu’il s’agissait d’une manœuvre tactique.
Les forces de sécurité nigérianes et les milices du gouvernement sont depuis longtemps montrées du doigt pour leurs atteintes aux droits de l’Homme (et notamment pour des kidnappings, des exécutions sommaires et l’usage de la torture). Suite à l’offensive la plus récente contre Boko Haram, des preuves de la torture et de l’exécution de dizaines de civils accusés d’appartenir au groupe terroriste ont été dévoilées.
Selon un rapport du congrès américain, remis en juin, le gouvernement nigérian aurait payé plus de 1,2 million de dollars à une société de relations publiques basée à Washington afin d’influer sur la manière dont les médias traitent de l’enlèvement des jeunes filles. Quant au président nigérian, Goodluck Jonathan, il a été violemment critiqué pour l’usage, par sa campagne de réélection, du hashtag #BringBackGoodluck2015, provoquant la consternation de ceux qui cherchent toujours à faire libérer les otages.
En fait, plus de 270 filles ont été capturées par les militants du groupe terroriste islamiste Boko Haram. Leur enlèvement a suscité l’indignation du monde entier, et une campagne visant à les faire libérer a popularisé le hashtag #BringBackOurGirls.
Dimanche 21 septembre marquera leur cinquième mois de détention. Voici ce qui s’est passé depuis cette nuit-là.
Pas une otage n’a été libérée
Quelques jours après leur enlèvement, 57 filles ont réussi à s’enfuir. Aucune de leurs camarades n’a pu s’échapper depuis.
Alors qu’elles sont censées avoir été localisées voilà déjà plusieurs mois
En mai, un responsable militaire nigérian a déclaré savoir où les filles se trouvaient. Un mois plus tard, des avions de surveillance américains ont à leur tour repéré un groupe de personnes que les Etats-Unis pensaient être les otages.
Stephen Davis, un prêtre australien, a annoncé en juin que les négociations pour obtenir la libération des collégiennes avaient échoué par trois fois en un mois. Il a expliqué que des personnes influentes "personnellement impliquées" s’efforçaient de faire capoter l’accord, et accusé des hommes politiques nigérians de financer Boko Haram. Le gouvernement nigérian a défendu sa gestion de la crise et prévenu que toute tentative de libérer les jeunes filles risquait de se solder par la mort des otages.
Les autres pays n’ont pas beaucoup avancé
D’après l’Associated Press, le Nigéria a hésité deux semaines avant d’accepter l’aide internationale pour retrouver les collégiennes.
Quand les autres pays ont été autorisés à participer aux recherches, ils ne sont pas allés bien loin. Fin mai, les Etats-Unis ont envoyé 80 soldats afin de coordonner une mission de recherche aéroportée depuis le Tchad voisin. Le Canada, la France, Israël et la Grande-Bretagne ont également dépêché des forces spéciales au Nigéria. Mais, six semaines plus tard, le porte-parole du Pentagone a annoncé que la mission américaine serait réduite : "Nous n’avons pas une idée plus précise de l’endroit où ces filles se trouvent qu’au début de cette opération".
Les troupes américaines sont toujours au Tchad, et les Etats-Unis envoient chaque semaine des avions en reconnaissance mais les services de renseignement hésitent à partager ce qu’ils savent de Boko Haram avec l’armée nigériane, étant donné ses violations répétées des droits de l’Homme.
En attendant, la ville d’où proviennent les otages est toujours en danger
Les habitants de Chibok sont sous la menace permanente d’une attaque terroriste. En juin, une offensive sur les villages voisins a permis à Boko Haram d’avancer jusqu’à moins de cinq kilomètres de la ville d’où les otages sont originaires.
Qui plus est, au moins 11 des parents des jeunes filles ont été tués par des militants, ou emportés par la maladie, depuis l’enlèvement.
Et la violence ne diminue pas
Depuis le mois d’avril, Boko Haram affirme avoir pris le contrôle d’au moins cinq villes dans le nord-est du pays (l’armée nigériane prétend en avoir libéré plusieurs). L’organisation terroriste a également kidnappé trois autres groupes de jeunes filles, et des douzaines d’hommes et de garçons, dont certains ont été libérés depuis.
Les attaques de Boko Haram auraient fait plus de 2 100 victimes depuis le 14 avril, selon le Council on Foreign Relations. Et, en dix jours seulement, au mois d’août, 10 000 personnes ont fui les combats au nord-est du pays.
L’armée nigériane est au bord de l’effondrement..
L’armée nigériane semble incapable de résoudre ce problème. Une quarantaine de soldats, se disant mal équipés, auraient refusé d’attaquer Boko Haram le mois dernier. Et, pendant les récentes attaques terroristes dans des villes frontières, quelque 600 soldats se seraient enfuis au Cameroun. L’armée a prétendu qu’il s’agissait d’une manœuvre tactique.
... et elle est accusée de graves violations des droits de l’Homme
Les forces de sécurité nigérianes et les milices du gouvernement sont depuis longtemps montrées du doigt pour leurs atteintes aux droits de l’Homme (et notamment pour des kidnappings, des exécutions sommaires et l’usage de la torture). Suite à l’offensive la plus récente contre Boko Haram, des preuves de la torture et de l’exécution de dizaines de civils accusés d’appartenir au groupe terroriste ont été dévoilées.
Le Nigéria est empêtré dans ses problèmes d’image
Selon un rapport du congrès américain, remis en juin, le gouvernement nigérian aurait payé plus de 1,2 million de dollars à une société de relations publiques basée à Washington afin d’influer sur la manière dont les médias traitent de l’enlèvement des jeunes filles. Quant au président nigérian, Goodluck Jonathan, il a été violemment critiqué pour l’usage, par sa campagne de réélection, du hashtag #BringBackGoodluck2015, provoquant la consternation de ceux qui cherchent toujours à faire libérer les otages.
LIRE AUSSI: Nigeria: Comment Boko Haram a touché les points sensibles de la communauté internationale
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.