Avec une fréquentation attendue de 1,8 million de visiteurs en 2014, le MuCEM à Marseille, devenu l'un des vingt musées les plus visités d'Europe, veut fidéliser son public, en lui proposant notamment deux temps forts en 2015, consacrés à la Tunisie puis à l'Algérie.
"Une chose est d'accueillir le public, une autre est de lui donner envie de revenir". Jean-François Chougnet, 57 ans, qui prend ce mardi ses fonctions de directeur du musée, évoque ce "grand chantier" qui l'attend au cours des cinq prochaines années: choisir "les bons sujets, les sujets pertinents" puis "trouver le bon angle d'attaque, le bon ou la bonne commissaire" d'expositions.
A la fin du printemps prochain, quatre ans après le début des printemps arabes, le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée présentera la nouvelle scène culturelle tunisienne dans toutes ses déclinaisons, danse, théâtre, musique... Une manière aussi de faire taire le reproche qui lui a été adressé de travailler "beaucoup trop" avec les artistes
de la diaspora, explique M. Chougnet.
Puis, fin 2015, il tentera de donner une vision différente de l'Algérie, de la conquête par France en 1830 jusqu'à l'après guerre d'indépendance.
M. Chougnet, qui fut patron de l'association ayant piloté "Marseille 2013, capitale européenne de la Culture", décrit des relations souvent complexes avec le monde culturel des pays de la rive sud de la Méditerranée mais il y voit aussi des signes encourageants d'ouverture.
"En Europe, aux Etats-Unis, on trouve des interlocuteurs, gouvernements ou autres grands musées pour qui la notion de coproduction en matière de culture est naturelle. Les pays du Sud de la Méditerranée ne sont pas organisés de cette manière-là. Les musées sont en général publics et pilotés en direct par les gouvernements et donc soumis aux aléas de la diplomatie. Beaucoup plus que nous", souligne-t-il.
Mais peu à peu, certains pays comme le Maroc ont su moderniser leur administration culturelle. "Une collaboration avec les institutions muséales marocaines est aujourd'hui plus facile", observe M. Chougnet. En Algérie, où la scène culturelle est "vivace", où des lieux de résidence d'artistes telles "aria", de l'artiste Zineb Sedira, ont vu le jour, des institutions culturelles nouent de plus en plus des relations directes avec l'extérieur, tel le nouveau Musée d'art contemporain d'Alger qui "commence à travailler avec le monde, hors des accords intergouvernementaux".
Aléas diplomatiques
Le MuCEM a récemment fait les frais de ces aléas diplomatiques dans une autre partie du monde. Une exposition prévue cet automne sur la ville portuaire d'Odessa a dû être annulée du fait de la crise ukrainienne. Elle a été remplacée par celle sur la couleur chez le photographe Raymond Depardon.
Après son passage au Grand Palais à Paris (novembre 2013-février 2014), elle ouvrira ses portes le 29 octobre au MuCEM jusqu'au 2 mars 2015.
L'autre grand chantier de M. Chougnet est celui de la mise en valeur des collections du musée consacrées aux arts et traditions populaires.
"Un musée, ce sont des collections, l'accueil du public, des expositions. On le réduit souvent au dernier point, à la partie événementielle. Le MuCEM est un musée très jeune. Il a focalisé l'attention sur la partie architecturale et événementielle, la plus visible. Le moment où j'ai la chance d'y arriver est un moment où il faut essayer de réunifier ses différentes facettes.
La partie Collections est un projet extrêmement important", affirme M. Chougnet.
Tout en reconnaissant que l'orientation vers la Méditerranée n'est pas forcément "syncro" avec quelque 35.000 objets, souvent issus de la ruralité de toutes les régions françaises. Ces collections avaient été transférées depuis le Musée national des arts et traditions populaires, situé au bois de Boulogne à Paris qui a fermé ses portes en 2005. "Il y a une articulation intelligente à trouver", assure le nouveau directeur, historien de formation.
Inauguré en juin 2013 par le président François Hollande après dix ans de gestation et quatre ans de travaux, le MuCEM a attiré quelque 1,6 million de visiteurs en 2013. "Le succès public est resté très important en 2014. D'après la projection des premiers mois, on devrait parvenir à 1,8 million de visiteurs sur le site, 600.000 personnes dans les expos", prédit M. Chougnet.
"Une chose est d'accueillir le public, une autre est de lui donner envie de revenir". Jean-François Chougnet, 57 ans, qui prend ce mardi ses fonctions de directeur du musée, évoque ce "grand chantier" qui l'attend au cours des cinq prochaines années: choisir "les bons sujets, les sujets pertinents" puis "trouver le bon angle d'attaque, le bon ou la bonne commissaire" d'expositions.
A la fin du printemps prochain, quatre ans après le début des printemps arabes, le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée présentera la nouvelle scène culturelle tunisienne dans toutes ses déclinaisons, danse, théâtre, musique... Une manière aussi de faire taire le reproche qui lui a été adressé de travailler "beaucoup trop" avec les artistes
de la diaspora, explique M. Chougnet.
Puis, fin 2015, il tentera de donner une vision différente de l'Algérie, de la conquête par France en 1830 jusqu'à l'après guerre d'indépendance.
M. Chougnet, qui fut patron de l'association ayant piloté "Marseille 2013, capitale européenne de la Culture", décrit des relations souvent complexes avec le monde culturel des pays de la rive sud de la Méditerranée mais il y voit aussi des signes encourageants d'ouverture.
"En Europe, aux Etats-Unis, on trouve des interlocuteurs, gouvernements ou autres grands musées pour qui la notion de coproduction en matière de culture est naturelle. Les pays du Sud de la Méditerranée ne sont pas organisés de cette manière-là. Les musées sont en général publics et pilotés en direct par les gouvernements et donc soumis aux aléas de la diplomatie. Beaucoup plus que nous", souligne-t-il.
Mais peu à peu, certains pays comme le Maroc ont su moderniser leur administration culturelle. "Une collaboration avec les institutions muséales marocaines est aujourd'hui plus facile", observe M. Chougnet. En Algérie, où la scène culturelle est "vivace", où des lieux de résidence d'artistes telles "aria", de l'artiste Zineb Sedira, ont vu le jour, des institutions culturelles nouent de plus en plus des relations directes avec l'extérieur, tel le nouveau Musée d'art contemporain d'Alger qui "commence à travailler avec le monde, hors des accords intergouvernementaux".
Aléas diplomatiques
Le MuCEM a récemment fait les frais de ces aléas diplomatiques dans une autre partie du monde. Une exposition prévue cet automne sur la ville portuaire d'Odessa a dû être annulée du fait de la crise ukrainienne. Elle a été remplacée par celle sur la couleur chez le photographe Raymond Depardon.
Après son passage au Grand Palais à Paris (novembre 2013-février 2014), elle ouvrira ses portes le 29 octobre au MuCEM jusqu'au 2 mars 2015.
L'autre grand chantier de M. Chougnet est celui de la mise en valeur des collections du musée consacrées aux arts et traditions populaires.
"Un musée, ce sont des collections, l'accueil du public, des expositions. On le réduit souvent au dernier point, à la partie événementielle. Le MuCEM est un musée très jeune. Il a focalisé l'attention sur la partie architecturale et événementielle, la plus visible. Le moment où j'ai la chance d'y arriver est un moment où il faut essayer de réunifier ses différentes facettes.
La partie Collections est un projet extrêmement important", affirme M. Chougnet.
Tout en reconnaissant que l'orientation vers la Méditerranée n'est pas forcément "syncro" avec quelque 35.000 objets, souvent issus de la ruralité de toutes les régions françaises. Ces collections avaient été transférées depuis le Musée national des arts et traditions populaires, situé au bois de Boulogne à Paris qui a fermé ses portes en 2005. "Il y a une articulation intelligente à trouver", assure le nouveau directeur, historien de formation.
Inauguré en juin 2013 par le président François Hollande après dix ans de gestation et quatre ans de travaux, le MuCEM a attiré quelque 1,6 million de visiteurs en 2013. "Le succès public est resté très important en 2014. D'après la projection des premiers mois, on devrait parvenir à 1,8 million de visiteurs sur le site, 600.000 personnes dans les expos", prédit M. Chougnet.
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.