Alger a donné son feu vert à une visite les 12 et 13 octobre en Algérie du juge français chargé de l'enquête sur l'assassinat des moines français de Tibéhirine en 1996, a annoncé mercredi à l'AFP le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh.
"Les autorités judiciaires ont donné leur feu vert à une visite les 12 et 13 octobre en Algérie" du juge français Marc Trévidic, a déclaré Tayeb Louh à l'AFP en marge d'une conférence de presse à la Cour d'Alger.
Déjà deux reports en 2014
Le 28 novembre 2013, Marc Trévidic avait obtenu en Algérie le feu vert pour autopsier en 2014 les têtes des moines de Tibéhirine, dans le cadre de son enquête sur leur assassinat en 1996, avait indiqué l'avocat de proches des religieux. Mais il n'avait en revanche pas obtenu l'autorisation de réaliser lors de sa prochaine visite une série d'auditions de témoins qu'il réclamait.
Le magistrat antiterroriste a dû reporter deux fois cette année cette visite, notamment faute d'avoir reçu l'invitation officielle d'Alger. Le 9 juillet, Marc Trévidic s'était montré excédé de ces reports: "il va falloir savoir si on se moque de nous", avait-il lancé sur la radio France Inter.
"La procédure d'expertise et d'autopsie sera assurée par des experts algériens", en présence du juge français, a précisé Tayev Louh. Selon le ministre, le magistrat algérien en charge de ce dossier doit, de son côté, se rendre en France le 21 octobre.
Des corps jamais retrouvés
Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé près de Medea (sud d'Alger), les religieux avaient été assassinés, un acte revendiqué par le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni. Les têtes des moines avaient été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne, mais leurs corps ne l'ont jamais été, soulevant l'hypothèse que cette absence de dépouille ait été destinée à masquer les causes de leur mort.
Après avoir suivi la thèse islamiste, l'enquête judiciaire s'est réorientée vers une possible bavure de l'armée algérienne depuis 2009 et le témoignage d'un ancien attaché de défense à Alger. Lors de sa visite en Algérie, Marc Trévidic a pu rencontrer le juge qui conduit l'enquête algérienne sur ces assassinats. Ce dernier sera présent lors des autopsies, qui pourraient intervenir dans les prochains mois, selon une source proche du dossier. Le magistrat algérien a indiqué au juge français qu'il lui communiquerait des éléments des auditions demandées.
Les proches des moines de Tibéhirine, qui demandaient de longue date que le juge puisse aller en Algérie, en ont plusieurs fois appelé à l'intervention de François Hollande, qui avait évoqué le sujet à Alger en décembre 2012 avec son homologue Abdelaziz Bouteflika. "L'intervention du président Hollande pourrait avoir été déterminante pour permettre au juge français de se rendre en Algérie et d'obtenir un début de coopération", a estimé Patrick Baudouin.
"Les autorités judiciaires ont donné leur feu vert à une visite les 12 et 13 octobre en Algérie" du juge français Marc Trévidic, a déclaré Tayeb Louh à l'AFP en marge d'une conférence de presse à la Cour d'Alger.
Déjà deux reports en 2014
Le 28 novembre 2013, Marc Trévidic avait obtenu en Algérie le feu vert pour autopsier en 2014 les têtes des moines de Tibéhirine, dans le cadre de son enquête sur leur assassinat en 1996, avait indiqué l'avocat de proches des religieux. Mais il n'avait en revanche pas obtenu l'autorisation de réaliser lors de sa prochaine visite une série d'auditions de témoins qu'il réclamait.
Le magistrat antiterroriste a dû reporter deux fois cette année cette visite, notamment faute d'avoir reçu l'invitation officielle d'Alger. Le 9 juillet, Marc Trévidic s'était montré excédé de ces reports: "il va falloir savoir si on se moque de nous", avait-il lancé sur la radio France Inter.
"La procédure d'expertise et d'autopsie sera assurée par des experts algériens", en présence du juge français, a précisé Tayev Louh. Selon le ministre, le magistrat algérien en charge de ce dossier doit, de son côté, se rendre en France le 21 octobre.
Des corps jamais retrouvés
Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé près de Medea (sud d'Alger), les religieux avaient été assassinés, un acte revendiqué par le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni. Les têtes des moines avaient été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne, mais leurs corps ne l'ont jamais été, soulevant l'hypothèse que cette absence de dépouille ait été destinée à masquer les causes de leur mort.
Après avoir suivi la thèse islamiste, l'enquête judiciaire s'est réorientée vers une possible bavure de l'armée algérienne depuis 2009 et le témoignage d'un ancien attaché de défense à Alger. Lors de sa visite en Algérie, Marc Trévidic a pu rencontrer le juge qui conduit l'enquête algérienne sur ces assassinats. Ce dernier sera présent lors des autopsies, qui pourraient intervenir dans les prochains mois, selon une source proche du dossier. Le magistrat algérien a indiqué au juge français qu'il lui communiquerait des éléments des auditions demandées.
Les proches des moines de Tibéhirine, qui demandaient de longue date que le juge puisse aller en Algérie, en ont plusieurs fois appelé à l'intervention de François Hollande, qui avait évoqué le sujet à Alger en décembre 2012 avec son homologue Abdelaziz Bouteflika. "L'intervention du président Hollande pourrait avoir été déterminante pour permettre au juge français de se rendre en Algérie et d'obtenir un début de coopération", a estimé Patrick Baudouin.
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