Après-midi à haut risque samedi dans les rues de la capitale française où la préfecture, rappelant les graves violences lors d'un précédent rassemblement, a interdit une manifestation pro-palestinienne, dont les organisateurs appellent à braver l'interdiction.
Plusieurs des mouvements appelant à la manif -Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti des indigènes de la République, Union juive française- ont tenté d'obtenir en urgence devant le conseil d'Etat la levée de cette interdiction. Samedi en début d'après-midi, la plus haute juridiction administrative du pays a rendu son verdict: l'interdiction de manifester est maintenue.
Après la décision du Conseil d'Etat, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé samedi après-midi "pour la dernière fois" les organisateurs à "renoncer" à leur projet. Il s'est vu opposer une fin de non recevoir, le NPA appelant "l'ensemble des forces démocratiques, politiques, syndicales et associatives à s'élever contre cette interdiction et à converger place de la République (...). Et d'avertir que "le gouvernement (...) sera comptable de tout éventuel incident".
Les organisateurs arguent en effet que c'est précisément l'interdiction qui risque de causer des violences et qu'il faut au contraire permettre une protestation "encadrée", soulignant qu'une manifestation autorisée avait rassemblé sans incidents mercredi à Paris au moins 14.500 personnes.
D'après les premières estimations des journalistes sur place, les manifestants étaient environ 5000 à être regroupés place de la République vers 15h30, sans qu'il n'y aient de véritables débordements à l'exception de deux drapeaux israéliens brûlés malgré les sifflets de la foule. Vers 17h00, une quarantaine de personnes avaient cependant été interpellées. Parmi elles, une vingtaine de ces personnes avaient été placées garde à vue, selon ce premier bilan provisoire.
Un parcours au plus près de "lieux de culte"
Les pouvoirs publics ont jugé que le parcours proposé passait trop près de "lieux de culte", en clair de synagogues qui pourraient être la cible de casseurs antisémites, et que le service d'ordre n'était pas assez étoffé. Les organisateurs affirmaient que le parcours est négociable.
Le président François Hollande avait martelé le 14 juillet qu"il n'était pas question de laisser "s'importer" en France le conflit israélo-palestinien, mais la ligne diplomatique de la France a été critiquée par certaines voix dans le pays comme pro-israélienne.
Le Premier ministre Manuel Valls a en tout cas voulu adresser un message d'apaisement aux musulmans de France. Il s'est ainsi rendu vendredi soir à la mosquée d'Evry-Courcouronnes, une des plus grandes du pays, en banlieue parisienne, pour la rupture du jeûne du ramadan, assurant qu'il n'y avait pas "deux poids deux mesures" à leur détriment.
"Quand des casseurs se réclament d'une forme dévoyée de l'islam, ce sont les musulmans qui souffrent les premiers car ces actes nourrissent des amalgames insupportables", a-t-il justifié, car "ces groupes radicalisés s'en prennent à votre foi, à la noblesse du message de l'islam, à ses valeurs d'ouverture, de tolérance".
Selon des sources policières, les forces de l'ordre ont mobilisé plus de 1200 hommes et reçu des "consignes de fermeté" pour intervenir "très rapidement et interpeller" en cas de non-respect de l'interdiction de manifester ou de "slogans ou manifestations antisémites".
Des fourgons de CRS positionnés dans Paris avant et pendant la manifestation:
Les ONG Amnesty international et Human Rights Watch se sont toutes deux inquiétées des restrictions à la "liberté de réunion".
L'offensive israélienne à Gaza, qui en est à son 19e jour, a déjà fait plus de 980 morts côté palestinien et 39 côté israélien. Un cessez-le-feu de 12 heures est entré en vigueur samedi après d'intenses efforts d'acteurs internationaux qui se retrouvaient samedi à Paris pour tenter d'obtenir une trêve durable.
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Plusieurs des mouvements appelant à la manif -Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti des indigènes de la République, Union juive française- ont tenté d'obtenir en urgence devant le conseil d'Etat la levée de cette interdiction. Samedi en début d'après-midi, la plus haute juridiction administrative du pays a rendu son verdict: l'interdiction de manifester est maintenue.
Après la décision du Conseil d'Etat, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé samedi après-midi "pour la dernière fois" les organisateurs à "renoncer" à leur projet. Il s'est vu opposer une fin de non recevoir, le NPA appelant "l'ensemble des forces démocratiques, politiques, syndicales et associatives à s'élever contre cette interdiction et à converger place de la République (...). Et d'avertir que "le gouvernement (...) sera comptable de tout éventuel incident".
Les organisateurs arguent en effet que c'est précisément l'interdiction qui risque de causer des violences et qu'il faut au contraire permettre une protestation "encadrée", soulignant qu'une manifestation autorisée avait rassemblé sans incidents mercredi à Paris au moins 14.500 personnes.
MISE A JOUR : Vers 17h30 certains manifestants ont tenté de rejoindre la place de la Bastille mais les forces de l'ordre présentes avaient encerclé la place de la République. S'en est alors suivi des jets de projectiles et tirs de lacrymogènes. Des jeunes, certains cagoulés ou le visage masqué par des foulards, jetaient également divers projectiles, des pierres notamment, sur des vitrines de magasins.
French police setting up around, government banned, pro-Palestinian demonstrators in #Paris. Photos: @davidperrotin pic.twitter.com/udo00UvJhV
— ѕyndιcalιѕт (@syndicalisms) 26 Juillet 2014
D'après les premières estimations des journalistes sur place, les manifestants étaient environ 5000 à être regroupés place de la République vers 15h30, sans qu'il n'y aient de véritables débordements à l'exception de deux drapeaux israéliens brûlés malgré les sifflets de la foule. Vers 17h00, une quarantaine de personnes avaient cependant été interpellées. Parmi elles, une vingtaine de ces personnes avaient été placées garde à vue, selon ce premier bilan provisoire.
Un drapeau israélien brûlé. Une grande partie de la foule siffle, l'autre applaudit #ManifGaza pic.twitter.com/CUfog76XNY
— Dominique Albertini (@dom_albertini) 26 Juillet 2014
Les manifestants restent pour l'instant regroupés à scander des slogans #ManifGaza pic.twitter.com/Hm9IoIFElW
— Parrot Clément (@CParrot) 26 Juillet 2014
"Israel boycott" "Israel boycott" répondent les participants. Pas de heurts pour le moment. pic.twitter.com/uDSoEud8gE
— Fabrice Gil (@fabrice_gil) 26 Juillet 2014
Un parcours au plus près de "lieux de culte"
Les pouvoirs publics ont jugé que le parcours proposé passait trop près de "lieux de culte", en clair de synagogues qui pourraient être la cible de casseurs antisémites, et que le service d'ordre n'était pas assez étoffé. Les organisateurs affirmaient que le parcours est négociable.
Le président François Hollande avait martelé le 14 juillet qu"il n'était pas question de laisser "s'importer" en France le conflit israélo-palestinien, mais la ligne diplomatique de la France a été critiquée par certaines voix dans le pays comme pro-israélienne.
Le Premier ministre Manuel Valls a en tout cas voulu adresser un message d'apaisement aux musulmans de France. Il s'est ainsi rendu vendredi soir à la mosquée d'Evry-Courcouronnes, une des plus grandes du pays, en banlieue parisienne, pour la rupture du jeûne du ramadan, assurant qu'il n'y avait pas "deux poids deux mesures" à leur détriment.
"Quand des casseurs se réclament d'une forme dévoyée de l'islam, ce sont les musulmans qui souffrent les premiers car ces actes nourrissent des amalgames insupportables", a-t-il justifié, car "ces groupes radicalisés s'en prennent à votre foi, à la noblesse du message de l'islam, à ses valeurs d'ouverture, de tolérance".
Selon des sources policières, les forces de l'ordre ont mobilisé plus de 1200 hommes et reçu des "consignes de fermeté" pour intervenir "très rapidement et interpeller" en cas de non-respect de l'interdiction de manifester ou de "slogans ou manifestations antisémites".
Des fourgons de CRS positionnés dans Paris avant et pendant la manifestation:
Les forces de l'ordre sont massées sur chacune des entrées de la Place de la République #ManifGaza pic.twitter.com/jxYGusK21I
— Cédric Garrofé (@cedricgarrofe) 26 Juillet 2014
Et 13 cars rue de la Roquette #ManifGaza pic.twitter.com/vHNcUBjW8i
— Salomé Legrand (@Salome_L) 26 Juillet 2014
Les ONG Amnesty international et Human Rights Watch se sont toutes deux inquiétées des restrictions à la "liberté de réunion".
L'offensive israélienne à Gaza, qui en est à son 19e jour, a déjà fait plus de 980 morts côté palestinien et 39 côté israélien. Un cessez-le-feu de 12 heures est entré en vigueur samedi après d'intenses efforts d'acteurs internationaux qui se retrouvaient samedi à Paris pour tenter d'obtenir une trêve durable.
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