Le projet d'observatoire de l'Assemblée "Marsad" initié par l'ONG Al Bawsala a publié récemment le "Mercato des partis politiques de l'Assemblée constituante", illustrant les transferts de députés d'une formation politique à une autre, entre le 23 octobre 2011 et aujourd'hui.
La déliquescence des partis
Ce schéma illustre explicitement la perte de vitesse de la grande majorité des partis politiques. Avec 29 députés au lendemain des élections, le CPR n'en compte plus que 11.
Les députés de La pétition populaire, listes indépendantes de Hechmi Hamdi, ont connu une longue période de flottement, allant d'une formation à une autre. Le chant des sirènes de Larbi Nasra a finalement eu raison de 11 d'entres eux, loin des 26 de départ et les "transferts" risquent d'être encore fréquents.
Si Ettakatol caracole en deuxième place des partis politiques à l'Assemblée, grâce à une perte moins importante que les deux précédentes formations citées, le parti de Mustapha Ben Jaâfar ne déroge pas non plus à la règle, avec 7 députés perdus en cours de route.
Le mouvement Ennahdha, quant à lui, reste inébranlable. 88 au départ, 88 à l'arrivée.
Pour l'opposition, le passage du PDP au Joumhouri s'est révélé être un pari perdant, coûtant au parti d'Ahmed Néjib Chebbi plus de la moitié de ses députés. Nida Tounes, qui n'existait pas au moment des élections, avait démarré par l'acquisition de plus d'une dizaine de députés... il n'en reste à présent plus que 7. Les récents problèmes internes de la formation créée par Béji Caïd Essebsi pourraient générer d'autres démissions.
Al Massar, seule exception à la règle
Le seul parti politique avec une courbe ascendante et plus d'élus à l'arrivée qu'au départ est Al Massar. En effet, avec seulement 5 députés élus sur les listes du Pôle démocratique moderniste, devenues aujourd'hui membres d'Al Massar, le parti d'Ahmed Brahim a presque doublé sa mise, récupérant lentement -mais sûrement- 4 déçus d'Ettakatol.
Ainsi, Ahmed Brahim, Samir Taïeb, Fadhel Moussa, Nadia Chaâbane et Selma Baccar ont accueilli dans leurs rangs Karima Souid, Selma Mabrouk, Ali Bechrifa et Abdelkader Ben Khmis.
Un rôle d'arbitre
Même s'il ne dépasse pas 1% d'intentions de vote dans les différents sondages d'opinion, Al Massar garde une certaine visibilité, en jouant un rôle d'arbitre au sein des différentes coalitions de l'opposition dite "démocratique" et en adoptant un discours rassembleur.
Quand Al Joumhouri règle ses comptes avec Nida Tounes ou quand les militants de Nida Tounes se plaisent à envoyer des "tirs amis" en direction de leur allié rebelle, les responsables d'Al Massar bronchent rarement. Au contraire, malgré ces querelles incessantes entre les différents partis de l'opposition, qui ont contribué à l'affaiblir d'avantage, le parti d'Ahmed Brahim prend position en faveur de l'union de la "famille démocratique".
Lors du dernier Conseil Central du parti, réuni les 21 et 22 décembre 2013, Al Massar a en effet appelé à la transformation du Front du salut national en un "front politique et électoral fondé sur un programme unique".
Une communication continue
Karima Souid aime que l'on parle d'elle est ne s'en cache pas. Voici son voeu à nouveau exaucé. En bien ou mal, l'essentiel est de générer des réactions, voire de susciter la polémique. Disponible, avec une communication continue sur les réseaux sociaux, parfois agressive, la députée ne laisse rien passer. Et cela fonctionne souvent, avec une visibilité médiatique accrue au fil des mois...
Sur les réseaux sociaux, la stratégie est également agressive, avec un flux d'informations continu, entre communiqués, déclarations ou annonces de rendez-vous médiatiques. Que ce soit les photos des conférences, les vidéos ou les déclarations, tout est frappé du sceau d'Al Massar.
La petite équipe d'Al Massar se complète. En plus de la communication dévolue principalement à Karima Souid, Selma Mabrouk prend en charge les questions relatives à la Constitution.
D'abord membre de la commission Droits et Libertés puis de la commission des consensus au sein de l'Assemblée, ses déclarations, depuis la polémique sur l'inscription de la complémentarité entre les hommes et les femmes en août 2012 passent de moins en moins inaperçues. Très peu visible lorsqu'elle était encore à Ettakatol, la jeune femme se prête à présent aisément au jeu médiatique.
Quand Nadia Chaâbane s'attaque aux problématiques sociales et économiques, Fadhel Moussa bénéficie toujours de son statut de doyen de la Faculté des Sciences juridiques de Tunis et Samir Taïeb préfère les arènes politiques, entre les réunions du dialogue national et les plateaux de télévision.
Surmédiatisé par rapport à son poids réel, Al Massar ne décolle pourtant pas dans les sondages, avec une image qui lui colle à la peau, à tort ou à raison, celle d'un parti élitiste et "progressiste" qui ne répond pas aux aspirations d'une majorité de la population. Bulle médiatique ou réel potentiel, reste pour ce petit parti, qui monte, à se doter d'une base électorale solide.
La déliquescence des partis
Ce schéma illustre explicitement la perte de vitesse de la grande majorité des partis politiques. Avec 29 députés au lendemain des élections, le CPR n'en compte plus que 11.
Les députés de La pétition populaire, listes indépendantes de Hechmi Hamdi, ont connu une longue période de flottement, allant d'une formation à une autre. Le chant des sirènes de Larbi Nasra a finalement eu raison de 11 d'entres eux, loin des 26 de départ et les "transferts" risquent d'être encore fréquents.
Si Ettakatol caracole en deuxième place des partis politiques à l'Assemblée, grâce à une perte moins importante que les deux précédentes formations citées, le parti de Mustapha Ben Jaâfar ne déroge pas non plus à la règle, avec 7 députés perdus en cours de route.
Le mouvement Ennahdha, quant à lui, reste inébranlable. 88 au départ, 88 à l'arrivée.
Pour l'opposition, le passage du PDP au Joumhouri s'est révélé être un pari perdant, coûtant au parti d'Ahmed Néjib Chebbi plus de la moitié de ses députés. Nida Tounes, qui n'existait pas au moment des élections, avait démarré par l'acquisition de plus d'une dizaine de députés... il n'en reste à présent plus que 7. Les récents problèmes internes de la formation créée par Béji Caïd Essebsi pourraient générer d'autres démissions.
Al Massar, seule exception à la règle
Le seul parti politique avec une courbe ascendante et plus d'élus à l'arrivée qu'au départ est Al Massar. En effet, avec seulement 5 députés élus sur les listes du Pôle démocratique moderniste, devenues aujourd'hui membres d'Al Massar, le parti d'Ahmed Brahim a presque doublé sa mise, récupérant lentement -mais sûrement- 4 déçus d'Ettakatol.
Ainsi, Ahmed Brahim, Samir Taïeb, Fadhel Moussa, Nadia Chaâbane et Selma Baccar ont accueilli dans leurs rangs Karima Souid, Selma Mabrouk, Ali Bechrifa et Abdelkader Ben Khmis.
Un rôle d'arbitre
Même s'il ne dépasse pas 1% d'intentions de vote dans les différents sondages d'opinion, Al Massar garde une certaine visibilité, en jouant un rôle d'arbitre au sein des différentes coalitions de l'opposition dite "démocratique" et en adoptant un discours rassembleur.
Quand Al Joumhouri règle ses comptes avec Nida Tounes ou quand les militants de Nida Tounes se plaisent à envoyer des "tirs amis" en direction de leur allié rebelle, les responsables d'Al Massar bronchent rarement. Au contraire, malgré ces querelles incessantes entre les différents partis de l'opposition, qui ont contribué à l'affaiblir d'avantage, le parti d'Ahmed Brahim prend position en faveur de l'union de la "famille démocratique".
Lors du dernier Conseil Central du parti, réuni les 21 et 22 décembre 2013, Al Massar a en effet appelé à la transformation du Front du salut national en un "front politique et électoral fondé sur un programme unique".
"Le Front du Salut est un acquis national qu’il est nécessaire de consolider et d’élargir et qu'il convient également de transformer en un front politique et électoral fondé sur un programme unique que soutiendra la société civile et une large base populaire. Ainsi constitué, ce front politique et électoral assurera la victoire de la famille démocratique, lors des élections, et permettra la réalisation effective des objectifs de la Révolution : la liberté, la dignité et la justice sociale".
Une communication continue
- Karima Souid, assesseur chargée de la communication à l'ANC
@Ons_Ba je ne gère pas les absences @MoniaBH @Halloul_M , un podcast ? J adore quand on parle de moi :)) décidément je dérange :)
— Karima Souid (@KarimaSouid) 8 Novembre 2012
Karima Souid aime que l'on parle d'elle est ne s'en cache pas. Voici son voeu à nouveau exaucé. En bien ou mal, l'essentiel est de générer des réactions, voire de susciter la polémique. Disponible, avec une communication continue sur les réseaux sociaux, parfois agressive, la députée ne laisse rien passer. Et cela fonctionne souvent, avec une visibilité médiatique accrue au fil des mois...
Sur les réseaux sociaux, la stratégie est également agressive, avec un flux d'informations continu, entre communiqués, déclarations ou annonces de rendez-vous médiatiques. Que ce soit les photos des conférences, les vidéos ou les déclarations, tout est frappé du sceau d'Al Massar.
- A chacun son rôle
La petite équipe d'Al Massar se complète. En plus de la communication dévolue principalement à Karima Souid, Selma Mabrouk prend en charge les questions relatives à la Constitution.
D'abord membre de la commission Droits et Libertés puis de la commission des consensus au sein de l'Assemblée, ses déclarations, depuis la polémique sur l'inscription de la complémentarité entre les hommes et les femmes en août 2012 passent de moins en moins inaperçues. Très peu visible lorsqu'elle était encore à Ettakatol, la jeune femme se prête à présent aisément au jeu médiatique.
Quand Nadia Chaâbane s'attaque aux problématiques sociales et économiques, Fadhel Moussa bénéficie toujours de son statut de doyen de la Faculté des Sciences juridiques de Tunis et Samir Taïeb préfère les arènes politiques, entre les réunions du dialogue national et les plateaux de télévision.
Surmédiatisé par rapport à son poids réel, Al Massar ne décolle pourtant pas dans les sondages, avec une image qui lui colle à la peau, à tort ou à raison, celle d'un parti élitiste et "progressiste" qui ne répond pas aux aspirations d'une majorité de la population. Bulle médiatique ou réel potentiel, reste pour ce petit parti, qui monte, à se doter d'une base électorale solide.
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