L'élection présidentielle en Afghanistan s'orientait jeudi vers un second tour entre l'ex-ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, en tête avec 45% des voix au premier tour, et l'économiste Ashraf Ghani, selon des résultats publiés par les autorités électorales.
Cette élection, première passation de pouvoir entre deux présidents afghans démocratiquement élus, est considérée comme un test majeur pour ce pays pauvre, en partie contrôlé par les talibans, et qui plongera dans l'inconnu après le retrait des 51.000 soldats de l'Otan d'ici à la fin de l'année.
Le scrutin désignera le successeur de Hamid Karzaï, seul homme à avoir dirigé l'Afghanistan depuis la chute des talibans en 2001 et qui ne pouvait briguer un troisième mandat selon la Constitution.
"Après un examen approfondi (des résultats du premier tour), il est clair qu'aucun des candidats n'a été en mesure de réunir plus de 50% des voix et que l'élection donnera lieu à un second tour", a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la Commission électorale indépendante (IEC), Ahmad Yusuf Nuristani.
Selon les résultats définitifs du premier tour publiés jeudi, plus d'un mois après le vote, M. Abdullah a obtenu 45% des suffrages exprimés, soit plus de 13 points d'avance sur M. Ghani (31,6%).
Ces chiffres, censés tenir compte des nombreuses plaintes pour fraudes déposées par les candidats, confirment les résultats préliminaires publiés fin avril et placent M. Abdullah en position de force pour l'emporter à l'issue du second tour, prévu le 14 juin.
Abdullah, la victoire à portée de main
"Nous sommes en tête au premier tour, nous le serons également au second", a d'ailleurs réagi jeudi le principal intéressé. M. Abdullah, 53 ans, pourra compter sur le soutien de Zalmai Rassoul, un proche du président sortant arrivé troisième au premier tour (11,4%), et dont le ralliement pourrait lui permettre de ravir une partie de l'électorat pachtoune, la population la plus importante en Afghanistan.
Le candidat à la présidentielle afghane Abdullah Abdullah, le 26 avril 2014 à Kaboul
Une victoire aurait des airs de revanche pour Abdullah, qui, arrivé en deuxième position lors de la précédente présidentielle de 2009, s'était retiré en dénonçant des fraudes massives, entraînant la réélection de facto de M. Karzaï.
Ashraf Ghani, 64 ans, était, lui, arrivé en quatrième position en 2009, avec 2,94% des voix. Mais contrairement à ce scrutin, où il était apparu lisse, voire effacé, M. Ghani a mené une campagne énergique en prononçant des discours passionnés.
Combatif, il s'est dit jeudi convaincu de pouvoir l'emporter, malgré son retard sur son rival. "Nous sommes prêts (...) nous irons au second tour et, si dieu le veut, nous serons victorieux", a-t-il dit.
L'organisation d'un nouveau vote suscite toutefois des inquiétudes en Afghanistan. Si les talibans, qui ont lancé lundi leur offensive de printemps, n'ont pas réussi à perturber significativement le premier tour, ils pourraient redoubler d'efforts pour tenter de saboter le second.
Un vainqueur pourrait être désigné avant l'heure à l'issue de négociations entre MM. Ghani et Abdullah, mais ni l'un ni l'autre n'ont publiquement évoqué cette possibilité.
"Tout est envisageable, parce que nous ignorons ce qui se passe en coulisse", avance ainsi l'analyste Imtiaz Gul. "Il est tout à fait vraisemblable qu'ils travaillent à un accord (...) pour éviter un second tour qui présenterait de nombreux risques pour l'Afghanistan".
Saluant le résultat du premier tour, le représentant de l'ONU pour l'Afghanistan Jan Kubis a appelé les candidats à donner la consigne à leurs partisans de "s'abstenir de toute rhétorique belliqueuse, intimidations ou menaces".
Le futur président afghan devra, par ailleurs, mener le pays dans une ère nouvelle et incertaine en préparant le retrait des soldats de la Force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), qui fait craindre une flambée de violences.
La guerre contre les talibans "n'est pas encore finie", a souligné le numéro un des Affaires étrangères afghanes, Ershad Ahmadi, à l'ouverture jeudi d'une réunion à Tokyo du groupe de contact sur l'Afghanistan et le Pakistan. "Il est crucial que la communauté internationale maintienne son soutien et son engagement en Afghanistan", a-t-il ajouté.
Cette élection, première passation de pouvoir entre deux présidents afghans démocratiquement élus, est considérée comme un test majeur pour ce pays pauvre, en partie contrôlé par les talibans, et qui plongera dans l'inconnu après le retrait des 51.000 soldats de l'Otan d'ici à la fin de l'année.
Le scrutin désignera le successeur de Hamid Karzaï, seul homme à avoir dirigé l'Afghanistan depuis la chute des talibans en 2001 et qui ne pouvait briguer un troisième mandat selon la Constitution.
"Après un examen approfondi (des résultats du premier tour), il est clair qu'aucun des candidats n'a été en mesure de réunir plus de 50% des voix et que l'élection donnera lieu à un second tour", a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la Commission électorale indépendante (IEC), Ahmad Yusuf Nuristani.
Selon les résultats définitifs du premier tour publiés jeudi, plus d'un mois après le vote, M. Abdullah a obtenu 45% des suffrages exprimés, soit plus de 13 points d'avance sur M. Ghani (31,6%).
Ces chiffres, censés tenir compte des nombreuses plaintes pour fraudes déposées par les candidats, confirment les résultats préliminaires publiés fin avril et placent M. Abdullah en position de force pour l'emporter à l'issue du second tour, prévu le 14 juin.
Abdullah, la victoire à portée de main
"Nous sommes en tête au premier tour, nous le serons également au second", a d'ailleurs réagi jeudi le principal intéressé. M. Abdullah, 53 ans, pourra compter sur le soutien de Zalmai Rassoul, un proche du président sortant arrivé troisième au premier tour (11,4%), et dont le ralliement pourrait lui permettre de ravir une partie de l'électorat pachtoune, la population la plus importante en Afghanistan.
Le candidat à la présidentielle afghane Abdullah Abdullah, le 26 avril 2014 à Kaboul
Une victoire aurait des airs de revanche pour Abdullah, qui, arrivé en deuxième position lors de la précédente présidentielle de 2009, s'était retiré en dénonçant des fraudes massives, entraînant la réélection de facto de M. Karzaï.
Ashraf Ghani, 64 ans, était, lui, arrivé en quatrième position en 2009, avec 2,94% des voix. Mais contrairement à ce scrutin, où il était apparu lisse, voire effacé, M. Ghani a mené une campagne énergique en prononçant des discours passionnés.
Combatif, il s'est dit jeudi convaincu de pouvoir l'emporter, malgré son retard sur son rival. "Nous sommes prêts (...) nous irons au second tour et, si dieu le veut, nous serons victorieux", a-t-il dit.
L'organisation d'un nouveau vote suscite toutefois des inquiétudes en Afghanistan. Si les talibans, qui ont lancé lundi leur offensive de printemps, n'ont pas réussi à perturber significativement le premier tour, ils pourraient redoubler d'efforts pour tenter de saboter le second.
Un vainqueur pourrait être désigné avant l'heure à l'issue de négociations entre MM. Ghani et Abdullah, mais ni l'un ni l'autre n'ont publiquement évoqué cette possibilité.
"Tout est envisageable, parce que nous ignorons ce qui se passe en coulisse", avance ainsi l'analyste Imtiaz Gul. "Il est tout à fait vraisemblable qu'ils travaillent à un accord (...) pour éviter un second tour qui présenterait de nombreux risques pour l'Afghanistan".
Saluant le résultat du premier tour, le représentant de l'ONU pour l'Afghanistan Jan Kubis a appelé les candidats à donner la consigne à leurs partisans de "s'abstenir de toute rhétorique belliqueuse, intimidations ou menaces".
Le futur président afghan devra, par ailleurs, mener le pays dans une ère nouvelle et incertaine en préparant le retrait des soldats de la Force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), qui fait craindre une flambée de violences.
La guerre contre les talibans "n'est pas encore finie", a souligné le numéro un des Affaires étrangères afghanes, Ershad Ahmadi, à l'ouverture jeudi d'une réunion à Tokyo du groupe de contact sur l'Afghanistan et le Pakistan. "Il est crucial que la communauté internationale maintienne son soutien et son engagement en Afghanistan", a-t-il ajouté.
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