Le Parlement libanais n'a pas réussi mercredi à élire un nouveau président de la République pour remplacer Michel Sleimane, dont la mandat se termine le 25 mai, et une nouvelle séance est prévue le 30 avril. Aucun favori n'avait émergé avant le vote en raison des profondes divisions de la classe politique sur l'arsenal du Hezbollah et le conflit en Syrie voisine.
Le chef des Forces Libanaises, une milice chrétienne qui s'est transformée en parti politique, Samir Geagea, soutenu par le "mouvement du 14 mars", coalition hostile au régime syrien et au Hezbollah, a obtenu 48 voix, contre 52 bulletins blancs et 16 au candidat centriste Henri Helou.
Un bulletin s'est porté sur l'ancien président Amine Gemayel et 7 bulletins ont été considérés comme nuls.
Au Liban, le président n'est pas élu au suffrage universel. C'est au Parlement - composé de 128 députés répartis à égalité entre chrétiens et musulmans - qu'incombe la tâche de choisir celui qui succèdera à Michel Sleimane. Selon un partage historique des pouvoirs entre communautés, la présidence libanaise revient traditionnellement à un chrétien maronite.
Le poids du conflit syrien sur le scrutin
Le scrutin qui s'est déroulé ce mercredi 23 avril, intervient alors que le Liban subit les lourdes conséquences de la guerre qui ravage depuis trois ans son ancienne puissance tutélaire: le Hezbollah, puissant mouvement chiite armé, combat les rebelles aux côtés du régime de Bachar al-Assad, et est accusé par ses détracteurs d'entraîner le pays dans le conflit.
Le Liban, habitué aux crises et aux affrontements ponctuels depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), accueille également plus d'un million de réfugiés syriens, sur une population de 4 millions.
Dans ce contexte, les tractations vont bon train au sein des deux camps rivaux: celui mené par le Hezbollah (coalition du 8 mars) qu'appuient le régime syrien et son allié iranien, et celui de la coalition du 14-Mars, dirigé par le sunnite Saad Hariri, soutenue par Washington et Ryad.
"Ce qui est presque certain, c'est qu'aucun président ne sera élu au premier tour" mercredi, avait affirmé à l'AFP Fadia Kiwane, directrice du département de sciences politiques à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.
Même si, depuis la fin de la guerre civile, le chef de l'État ne dispose plus d'un véritable pouvoir exécutif comme autrefois, l'enjeu du scrutin a toujours transcendé la sphère nationale.
"L'enjeu est régional. L’Arabie saoudite, l'Iran et la Syrie sont des votants, car le futur président doit donner le ton" concernant des dossiers comme les armes du Hezbollah, selon Mme Kiwane.
Le nom du président a d'ailleurs quasiment toujours été dicté par les puissances étrangères et notamment par le régime syrien, jusqu'en 2005, lorsque Damas a retiré ses troupes du Liban.
"Risque de vide présidentiel"
Parmi les postulants, Samir Geagea, ex-seigneur de la guerre civile et un ténor du 14-Mars, a été le premier à annoncer sa candidature. Mais même s'il bénéficie du soutien du chef de file de cette coalition l'ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri, "il n'a aucune chance au premier tour", selon Mme Kiwane, en raison de son refus de tout compromis avec le Hezbollah.
Des députés du Hezbollah l'ont d'emblée accusé d'être le "candidat de la division" et réclamé un président "qui défende le choix de la résistance". Le parti, qui prône la lutte armée contre Israël, est accusé par ses détracteurs d'imposer sa volonté politique au Liban, étant la seule formation politique à disposer d'un puissant arsenal.
Parmi les autres candidats du 14-Mars figurent Amine Gemayel, qui fut président durant la guerre civile, ou encore les députés Boutros Harb et Robert Ghanem.
Mais tous les pronostics tendent à donner perdants les candidats de ce camp, le régime de Damas ne voulant pas d'un président qui lui soit hostile en plein conflit, et Téhéran ne souhaitant pas que le Hezbollah, soit inquiété.
"La balance penche du côté du Hezbollah car après tout, le régime syrien a réussi à se maintenir en place", selon Mme Kiwane.
Et du côté des pays hostiles à l'axe Damas-Téhéran-Hezbollah, le climat n'est pas à la confrontation.
"Les Américains sont embêtés (...) car le scrutin se superpose à celui de la présidentielle syrienne", qui devrait aboutir à la réélection de Bachar al-Assad, selon Mme Kiwane.
Du côté du camp du Hezbollah, le principal allié du parti, Michel Aoun, et Sleimane Frangié, un proche de Bachar al-Assad, sont les principaux noms avancés, mais rejetés par le 14-Mars.
Dans ce contexte, "il est très probable qu'on aille vers des candidats qui ne sont pas encore dans la course", indique Mme Kiwane.
Sinon, ajoute-t-elle, "il y aura un véritable risque de vide présidentiel".
Dans ce contexte tendu et indécis, le faiseur de rois libanais, le chef druze Walid joumblatt, dont le groupe parlementaire charnière peut faire pencher la balance au Parlement, a décidé mardi de présenter un candidat de son groupe à la magistrature suprême.
Agé de 61 ans, fils du député Pierre Hélou et petit fils du penseur Michel Chiha, rédacteur de la Constitution libanaise de 1926, Henri Hélou appartient à un courant de pensée libéral et dit vouloir "restaurer le dialogue et le partenariat entre tous".
Le chef des Forces Libanaises, une milice chrétienne qui s'est transformée en parti politique, Samir Geagea, soutenu par le "mouvement du 14 mars", coalition hostile au régime syrien et au Hezbollah, a obtenu 48 voix, contre 52 bulletins blancs et 16 au candidat centriste Henri Helou.
Un bulletin s'est porté sur l'ancien président Amine Gemayel et 7 bulletins ont été considérés comme nuls.
Au Liban, le président n'est pas élu au suffrage universel. C'est au Parlement - composé de 128 députés répartis à égalité entre chrétiens et musulmans - qu'incombe la tâche de choisir celui qui succèdera à Michel Sleimane. Selon un partage historique des pouvoirs entre communautés, la présidence libanaise revient traditionnellement à un chrétien maronite.
Le poids du conflit syrien sur le scrutin
Le scrutin qui s'est déroulé ce mercredi 23 avril, intervient alors que le Liban subit les lourdes conséquences de la guerre qui ravage depuis trois ans son ancienne puissance tutélaire: le Hezbollah, puissant mouvement chiite armé, combat les rebelles aux côtés du régime de Bachar al-Assad, et est accusé par ses détracteurs d'entraîner le pays dans le conflit.
Le Liban, habitué aux crises et aux affrontements ponctuels depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), accueille également plus d'un million de réfugiés syriens, sur une population de 4 millions.
Dans ce contexte, les tractations vont bon train au sein des deux camps rivaux: celui mené par le Hezbollah (coalition du 8 mars) qu'appuient le régime syrien et son allié iranien, et celui de la coalition du 14-Mars, dirigé par le sunnite Saad Hariri, soutenue par Washington et Ryad.
"Ce qui est presque certain, c'est qu'aucun président ne sera élu au premier tour" mercredi, avait affirmé à l'AFP Fadia Kiwane, directrice du département de sciences politiques à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.
Même si, depuis la fin de la guerre civile, le chef de l'État ne dispose plus d'un véritable pouvoir exécutif comme autrefois, l'enjeu du scrutin a toujours transcendé la sphère nationale.
"L'enjeu est régional. L’Arabie saoudite, l'Iran et la Syrie sont des votants, car le futur président doit donner le ton" concernant des dossiers comme les armes du Hezbollah, selon Mme Kiwane.
Le nom du président a d'ailleurs quasiment toujours été dicté par les puissances étrangères et notamment par le régime syrien, jusqu'en 2005, lorsque Damas a retiré ses troupes du Liban.
"Risque de vide présidentiel"
Parmi les postulants, Samir Geagea, ex-seigneur de la guerre civile et un ténor du 14-Mars, a été le premier à annoncer sa candidature. Mais même s'il bénéficie du soutien du chef de file de cette coalition l'ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri, "il n'a aucune chance au premier tour", selon Mme Kiwane, en raison de son refus de tout compromis avec le Hezbollah.
Des députés du Hezbollah l'ont d'emblée accusé d'être le "candidat de la division" et réclamé un président "qui défende le choix de la résistance". Le parti, qui prône la lutte armée contre Israël, est accusé par ses détracteurs d'imposer sa volonté politique au Liban, étant la seule formation politique à disposer d'un puissant arsenal.
Parmi les autres candidats du 14-Mars figurent Amine Gemayel, qui fut président durant la guerre civile, ou encore les députés Boutros Harb et Robert Ghanem.
Mais tous les pronostics tendent à donner perdants les candidats de ce camp, le régime de Damas ne voulant pas d'un président qui lui soit hostile en plein conflit, et Téhéran ne souhaitant pas que le Hezbollah, soit inquiété.
"La balance penche du côté du Hezbollah car après tout, le régime syrien a réussi à se maintenir en place", selon Mme Kiwane.
Et du côté des pays hostiles à l'axe Damas-Téhéran-Hezbollah, le climat n'est pas à la confrontation.
"Les Américains sont embêtés (...) car le scrutin se superpose à celui de la présidentielle syrienne", qui devrait aboutir à la réélection de Bachar al-Assad, selon Mme Kiwane.
Du côté du camp du Hezbollah, le principal allié du parti, Michel Aoun, et Sleimane Frangié, un proche de Bachar al-Assad, sont les principaux noms avancés, mais rejetés par le 14-Mars.
Dans ce contexte, "il est très probable qu'on aille vers des candidats qui ne sont pas encore dans la course", indique Mme Kiwane.
Sinon, ajoute-t-elle, "il y aura un véritable risque de vide présidentiel".
Dans ce contexte tendu et indécis, le faiseur de rois libanais, le chef druze Walid joumblatt, dont le groupe parlementaire charnière peut faire pencher la balance au Parlement, a décidé mardi de présenter un candidat de son groupe à la magistrature suprême.
Agé de 61 ans, fils du député Pierre Hélou et petit fils du penseur Michel Chiha, rédacteur de la Constitution libanaise de 1926, Henri Hélou appartient à un courant de pensée libéral et dit vouloir "restaurer le dialogue et le partenariat entre tous".
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