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Tunisie, 17 décembre 2010 - 17 décembre 2013: Trois années en 5 chiffres

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Sidi Bouzid, le 17 décembre 2010. Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant de 26 ans, s’immole par le feu pour protester contre sa condition sociale. Ce fut l’acte déclencheur d’un mouvement de contestation contre le régime en place qui dépassera Sidi Bouzid, Tunis et la Tunisie pour toucher plusieurs pays du monde arabe. Al Huffington Post résume ces trois années en 5 chiffres-clés.

4 présidents de la République


Décembre 2010, la Tunisie est encore sous le régime de Ben Ali. La contestation s’étend à tout le pays et presque un mois plus tard, le 14 janvier 2011, Ben Ali quitte la Tunisie pour l’Arabie Saoudite. Son Premier ministre Mohamed Ghannouchi annonce dans une allocution télévisée la vacance provisoire du pouvoir et accède au poste de président de la République en vertu de l’article 56 de la Constitution. Cela durera moins de 24 heures. Samedi 15 janvier 2011, il annonce que le retour de Ben Ali en Tunisie n’est plus envisageable et la vacance du pouvoir n’est plus considérée comme provisoire. Passage donc à l’article 57 de la Constitution: Fouad Mbazaa, président du Parlement, devient président de la République.

Dix mois plus tard, des élections sont organisées. Le parti Ennahdha remporte une majorité relative et s’allie aux partis Ettakatol et le Congrès pour la République pour constituer une troïka et se partager le pouvoir. Moncef Marzouki devient alors président de la République.

6 gouvernements et 4 Premiers ministres


Les Tunisiens s’apprêtent aujourd'hui à connaître leur 7ème gouvernement en trois ans avec la désignation de Mehdi Jomâa samedi comme futur chef du gouvernement.

Depuis décembre 2010, le pays a vu le passage de 6 gouvernements. Le dernier gouvernement sous Ben Ali a été dirigé par Mohamed Ghannouchi. Tombé le 14 janvier 2011, le même Premier ministre a dirigé deux gouvernements dits d’union nationale sous Fouad Mbazaa, un premier cabinet fort contesté à cause de la présence de ministres du RCD du 15 au 17 janvier, et un second du 17 au 27 février, date à laquelle Mohamed Ghannouchi a été contraint de démissionner sous la pression populaire.

Béji Caïd Essebsi prend la relève et dirige un nouveau gouvernement du 27 février au 24 décembre. Hamadi Jebali, dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha, lui succède au lendemain des élections du 23 octobre.
Le 8 mars 2013, un mois après l’assassinat de Chokri Belaïd, Hamadi Jebali, qui n’arrive pas à former un gouvernement de technocrates, faisant face au veto de son parti, décide de démissionner. Le ministre de l’Intérieur Ali Laârayedh est alors nommé par Ennahdha pour remplacer Jebali.

2 assassinats politiques


Le 6 février 2013, l'un des leaders de l’opposition, Chokri Belaïd, est assassiné devant chez lui. Ce sera le premier assassinat politique depuis la chute de Ben Ali deux ans plus tôt. Cinq mois plus tard, le député d’opposition Mohamed Brahmi est abattu lui aussi devant son domicile. Le ministère de l’Intérieur attribue les deux assassinats à la mouvance jihadiste.

186 immolations par le feu


L’immolation par le feu, acte déclencheur des révolution arabes, s’est poursuivie durant les trois années suivant la chute de Ben Ali. Entre 2011 et 2013, il y aurait eu 186 immolations par le feu en Tunisie. C’est le chiffre avancé par l’hebdomadaire Assabah Al Osboui qui cite le ministère de l’Intérieur: 91 cas en 2011, 63 cas en 2012 et 32 cas en 2013. Au mois de mars dernier, les médias locaux faisaient état de 160 cas entre le 17 décembre 2010 et le 12 mars 2013, date à laquelle Adel Khadri, un jeune vendeur de cigarettes de 27 ans, est décédé après s’être immolé devant le théâtre municipal de Tunis.

16 jours de deuil national


Au moins 16 jours de deuil national ont été décrétés durant ces trois années, dont 13 rien qu'en 2013.

Le 20 janvier 2011, le gouvernement de Mohamed Ghannouchi décrète 3 jours de deuil national à la mémoire de ceux qui sont tombés au cours des évènements de la révolution, entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011.

Si l'année 2012 a été plutôt calme, l'année 2013, elle, est très agitée. Le nombre de jours de deuil national décrétés par Moncef Marzouki en témoigne: 3 jours suite à l'assassinat de Chokri Belaïd le 6 février et un jour après l'assassinat de Mohamed Brahmi le 25 juillet. Quatre jours plus tard, le 29 juillet, huit soldats sont victimes d'une embuscade au mont Chaâmbi: 3 jours de deuil sont décrétés. Le 18 octobre, deux agents de la Garde nationale sont tués par un groupe de terroristes présumés à Gbollat. Un jour de deuil est alors décrété. Trois autres suivront dans la même semaine après la mort, le 23 octobre, de six membres de la Garde nationale lors d'un affrontement avec des terroristes présumés à Sidi Ali Ben Aoun dans la région de Sidi Bouzid.

Le 3 novembre, Moncef Marzouki annonce un nouveau jour de deuil. Cette fois, il s'agit d'une journée à la mémoire des émigrés clandestins africains, victimes d'un tragique naufrage à Lampedusa le 3 octobre. Enfin, suite à la mort de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela le 6 décembre, la Tunisie décrète le 7 décembre un jour de deuil national, le 13ème de l'année.

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