Quantcast
Viewing all articles
Browse latest Browse all 30776

Plutôt perroquet ou taille-crayon? Les drôles de symboles pour les illettrés aux élections afghanes

29 mars 2014, jour des élections présidentielle et aux conseils provinciaux en Afghanistan. Parachute ou ordinateur portable? Bouilloire ou jumelles? Les Afghans illettrés pourront toujours se raccrocher à la pittoresque collection de symboles personnalisant chaque candidat sur les bulletins de vote.

Huit postulants à la présidentielle et plusieurs milliers aux conseils provinciaux se disputeront les votes du troisième scrutin à la fois national et local dans le pays depuis la chute des talibans fin 2001, après ceux de 2004-2005 et 2009-2010.

Les symboles, placés à côté des noms et photos des candidats sur les bulletins de vote, ont été au départ proposés à chacun par la Commission électorale indépendante (IEC), organisatrice du scrutin.

Ils déclinent une collection diverse allant de l'humble bouilloire au sacro-saint tapis de prière en passant par la chaise de bureau, le lion féroce, le papillon délicat, des pinceaux, une galette de pain, une calculatrice, une échelle, des perroquets, un taille-crayon...

Les huit prétendants à la succession du président Hamid Karzai ont affiché à travers le pays des posters mettent largement en évidence leurs symboles.

La "radio", tout un symbole

L'un des trois favoris, l'ancien ministre des Affaires étrangères Zalmai Rassoul, considéré par nombre d'observateurs comme le candidat du président sortant, a choisi une radio.

"Nous avons choisi ce symbole car chaque famille afghane en a au moins une chez elle et que c'est la source d'information clé dans les villages", explique à l'AFP Javed Faisal, porte-parole du candidat. "Il montre que nous croyons dans la démocratie, la liberté de la presse et les médias".


Avant le début de la campagne début février, tous les candidats à la présidentielle se sont rassemblés à l'IEC pour choisir leurs symboles. M. Rassoul a alors eu le choix entre un parapluie et une radio.

Coran ou Bulldozer

Ashraf Ghani, un autre favori, a lui choisi de garder le symbole qu'il avait utilisé lors de sa précédente campagne, malheureuse, de 2009: un Coran, le livre sacré de l'islam, un symbole pas anodin dans un pays musulman aussi dévot que l'Afghanistan.

"Ce pays à un énorme respect pour le Coran", souligne Hamidullah Farooqi, un membre de l'équipe de campagne de M. Ghani, lui aussi ancien ministre, des Finances, de M. Karzaï.

Le candidat présidentiel qui semble le plus avoir prêté attention à ce sujet est Gul Agha Shirzai, qui a traduit en symbole son surnom, "le bulldozer", gagné en construisant des routes et autres infrastructures avec un caractère affirmé.

"Shirzai est le champion de la construction en Afghanistan", relève son porte-parole, Fraidoon Kakar, à propos du bulldozer jaune symbolisant son candidat.

Le contraste est saisissant avec Abdullah Abdullah, dauphin de M. Karzaï en 2009 et troisième favori du scrutin cette année avec MM. Ghani et Rassoul. Lui s'est satisfait du sobre symbole mêlant stylo et feuille de papier que lui a attribué l'IEC. "C'est un symbole de culture, de pensée, de compétence et de civilisation", explique le porte-parole de sa campagne, Sayed Fazil Sancharaki.

L'imagination au pouvoir

Chez les autres prétendants à la présidence, on note la paisible et rassurante lampe à huile de l'ancien chef de guerre à la brutale réputation Abdul Rassoul Sayyaf.

Ce scrutin semble plus ouvert que jamais avec le départ de M. Karzaï, le seul à avoir dirigé le pays depuis 2001.

Le deuxième tour, prévu le 28 mai, doit désigner celui qui aura la délicate tâche de guider le pays malgré les violences des rebelles talibans, qui menacent également la campagne et les élections de samedi, et le retrait à la fin de l'année des soldats de l'Otan qui soutiennent le fragile pouvoir de Kaboul.

D'autres pays utilisent le système des symboles électoraux, tels le Pakistan, l’Égypte, le Bangladesh et l'Inde, où carottes, jeux d'échecs et violons ont souvent été choisis pour tenter d'appâter l'électeur.

En Tunisie aussi, les symboles ont fleuri

Lors de l'élection de l'Assemblée nationale constituante le 23 octobre 2011, les symboles avaient également fleuri sur les bulletins de vote. Ce système avait été choisi pour permettre aux analphabètes de retrouver le candidat de leur choix, parmi une liste de plusieurs dizaines de candidats par circonscription.

Image may be NSFW.
Clik here to view.
bulletin de vote tunisie


Les principaux partis politiques n'ont pas fait preuve de la même imagination que les responsables afghans. Les symboles présentés correspondaient souvent au logo de leur formation, parfois simplifié.

Parmi les principaux partis, le CPR et Ettakatol ont décidé de se démarquer, leur logo ne suffisant pas à faire la différence. Les lunettes de l'actuel président de la République, Moncef Marzouki, deviendront le symbole de la campagne du CPR et le poisson celui d'Ettakatol.

Le débat sur les moyens à fournir aux personnes analphabètes pour leur permettre de voter correctement fait rage à l'Assemblée tunisienne, alors que la commission de législation générale a rendu son rapport final.

En effet, la possibilité pour un électeur illettré de se faire accompagner dans l'isoloir par un proche a été soulevée, ce qui a provoqué une vive polémique. Ce moyen a été proposé pour éviter que ces électeurs ne se trompent au moment du vote, comme cela est souvent arrivé lors des dernières élections.

L'accompagnement des électeurs est considéré par ses détracteurs, comme un moyen pouvant être utilisé pour l'achat et la falsification du vote. Ces derniers préconisent généralement de s'en tenir à ce qui a été fait pour les élections du 23 octobre 2011.

LIRE AUSSI: L'instance de contrôle de la constitutionnalité passera avant la loi électorale


Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.

Viewing all articles
Browse latest Browse all 30776

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>