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Les hôteliers marocains creusent le filon des offres halal pour le ramadan

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TOURISME - A l’approche du Ramadan, le halal a le vent en poupe. Cette année, le mois sacré sera à cheval sur le mois de juin et de juillet, moment de grande affluence des touristes étrangers. Alors, pour anticiper la baisse des réservations, les hôteliers marocains s’adaptent en proposant des offres "spécial ramadan" qui s’étalent du premier jour du jeûne à l’Aid El Fitr.

Les hôtels à l'heure du halal

Premier établissement à ouvrir le bal, le Mazagan Beach Hotel. Le palace 5 étoiles situé près d'El Jadida propose un "pack familial" comprenant une chambre double pour 2 adultes et 2 enfants de moins de 12 ans, avec en prime un accès gratuit aux aires de loisirs de l’hôtel. L’offre inclut aussi un buffet f’tour. Les hôtels du groupe Kenzi proposent, quant à eux, un pack comprenant un f’tour et un s'hour avec boissons (non-alcoolisées, faut-il rappeler) en chambre double. Toutefois, un tour d’horizon sur les sites de plusieurs établissements hôteliers montre que, bien que diversifiées, les offres ramadanesques ne diffèrent pas beaucoup d’un hôtel à un autre. La plupart des établissements, en plus de s’engouffrer dans la brèche des packs spéciaux pour le mois du jeûne, misent surtout sur les buffets f’tour.

Dans le coeur de cible des palaces étoilés, la clientèle huppée des pays du Golfe. "Plus les fréquentations en provenance des pays du Golfe augmentent d’année en année, plus nos offres deviennent tentantes. Ces deux dernières années ont été marquées par la venue d’un grand nombre de familles en provenances de ces pays, qui préfèrent le cadre qu'offre le Maroc par rapport à d'autres destinations européennes, et qui constituent l'écrasante majorité de notre clientèle durant cette période", expliquait le manager du Mazagan, Scott Lundahl, à Trade Arabia.

Dans le viseur des hôtels également, les Marocains résidant à l’étranger (MRE) qui peuvent obtenir un séjour 2 en 1: passer des vacances dans leur pays d’origine et vivre l’ambiance familiale qui caractérise le ramadan au Maroc, auprès des leurs.

Des offres qui cachent l’inquiétude des hôteliers marocains

L’envers du décor est, néanmoins, bien loin de concorder avec le discours optimiste de certains professionnels du secteur. Car la multiplication des offres ramadanesques cache aussi l'angoisse des professionnels. Et pour cause. Les atomes crochus entre ramadan et haute saison touristique n’ont jamais été de bon augure pour le secteur touristique, les nuitées enregistrant un recul considérable en cas d’alignement des deux périodes.

Pendant le mois sacré, plusieurs commerces n’ouvrent qu’après le f’tour, tandis que la plupart des bars et des restaurants ferment boutique. Autant de facteurs qui font que les touristes occidentaux rechignent à choisir le Maroc pour leurs vacances, lorsque celles-ci coïncident avec le ramadan.

"Le ramadan, c’est la plus basse saison pour les hôteliers", s’alarme Lahcen Zelmat, manager du Palm Plaza de Marrakech. Même s'il propose deux offres spécialement conçues pour le mois de ramadan, ce n’est pas encore le grand rush. Selon lui, les offres ramadanesques souffrent d’un "manque de visibilité" qui fait baisser les réservations. D'où son "inquiétude" quant à l’entame de la saison touristique avec le ramadan où, généralement, "l’activité se tasse".

Le ramadan affecte également le tourisme intérieur. Les hôtels ont beau casser les prix, proposer des animations, mettre en avant des offres alléchantes, offrir la gratuité pour les enfants, ils ne parviennent que difficilement à séduire la clientèle marocaine. Et si les Marocains rechignent à investir les hôtels et les stations balnéaires, les MRE, eux, réfléchissent deux fois avant de venir passer un mois de jeûne sous la chaleur.

Après la pluie, le beau temps?

"Chaque année, nous gagnons 10 jours de plus sur la saison touristique car la période du ramadan recule", se réjouit néanmoins Lahcen Zelmat. Selon lui, la fin du ramadan, qui devrait se situer vers le 5 juillet, est bénéfique car elle devrait permettre de basculer vers une période de rush. Malgré tout, Lahcen Zelmat tempère, et rappelle qu'en cas d'attaque terroriste en Europe, le tourisme au Maroc en pâtira: "Il faut surveiller l’Euro 2016, qui se tient du 10 juin au 10 juillet 2016. S’il se déroule bien, s'il n'est émaillé par aucun incident, cela pourrait être bénéfique pour l’activité".

Le Maroc a récemment fait son entrée dans le top 10 de l’Indice du tourisme halal 2016. Réalisé par Crescentrating, un site de voyage basé à Singapour, en partenariat avec MasterCard, cet indice a classé le Maroc 9e meilleure destination touristique halal du monde, sur 130 pays. Même s’il se place derrière la Malaisie, les Emirats-Arabes-Unis, la Turquie, l’Indonésie, le Qatar, l’Arabie Saoudite, Oman et Singapour, le royaume peut exploiter cette nouvelle niche pourvoyeuse de touristes dans une période où la destination Maroc est de plus en plus boudée.


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