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Tensions diplomatiques dans les pays du Golfe: Le Qatar paye le prix de son soutien aux Frères musulmans

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Mercredi 5 mars, l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Bahrein rappellent leurs ambassadeurs au Qatar, au lendemain d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des monarchies arabes du Golfe à Riyad. Une première dans les relations entre les pays arabes du Golfe. La pétro-monarchie est isolée par ses voisins.

Ce geste constitue "un premier échelon de crise", commente sur France 24 le politologue Karim Sader. "Il s’agit certes d’un évènement significatif, mais sûrement pas d’une crise majeure car l’histoire des relations de Doha avec ses voisins, précisément avec Riyad, a connu des périodes bien plus critiques, quand des litiges territoriaux avaient donné lieu, au début des années 1990, à des accrochages armés", rappelle-t-il. Mais ce coup de force, mené par l'Arabie Saoudite, est un message fort qui vise à mettre la pression sur Doha et "sanctionner" son soutien aux Frères musulmans.

Officiellement, le rappel des ambassadeurs des trois pays du Golfe intervient suite au non-respect par le Qatar des accords du Conseil de coopération du Golfe, "sur une politique unifiée (...) garantissant la non ingérence de façon directe ou indirecte dans les affaires internes de chacun des pays membres". Concrètement, le Qatar paye son soutien aux Frères musulmans en Égypte.

Car si la micro-monarchie s'était ouvertement rangée du côté des Frères musulmans qui ont été destitués par l'armée égyptienne en juillet 2013, les trois autres pays ont apporté un soutien massif au Général Al Sissi et le nouveau pouvoir en place.

"Il a été demandé au Qatar de ne soutenir aucune action de nature à menacer la sécurité et la stabilité des Etats membres", souligne un communiqué signé par l'Arabie saoudite, citant notamment les campagnes dans les médias. Allusion faite à la chaîne Al Jazeera, dont des journalistes sont en procès en Égypte.

"Les Saoudiens veulent que Doha prenne un virage clair dans sa position à l’égard de la Confrérie. Car à l’heure où l’Arabie saoudite est soumise à un certain nombre de changements géopolitiques dans la région, elle souhaite restaurer sa suprématie en créant un mouvement d’alignement autour de son leadership qui soit soudé face à l’Iran, l’éternel rival dont l’allié américain s’est rapproché ces derniers mois." explique encore Karim Sader.

En somme, Riyad n'apprécie pas la montée en puissance de Doha depuis le déclenchement des révoltes arabes il y a trois années, et veut reprendre la main.

Le Qatar "regrette"

"Le Qatar regrette et s'étonne" de la décision de l'Arabie saoudite, des Emirats Arabes Unis et de Bahreïn et "ne va pas retirer ses ambassadeurs dans ces pays", a indiqué un communiqué du Conseil des ministres. Accusé d' "ingérence", Doha estime que cette décision "n'a aucun lien avec les intérêts des peuples du Golfe, leur sécurité et leur stabilité", mais "concerne des divergences sur des questions hors des pays du Conseil de coopération du Golfe".

Succédant à son père en juin 2013, le Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, 33 ans, fait face à une première crise diplomatique. Réussira-t-il à se réconcilier avec le royaume wahabite et ses partenaires du Golfe?

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