Il y a deux jours, la ministère du Tourisme publiait son programme touristique ambitionné pour le Sud tunisien en 2014. Pour surfer sur le succès médiatique du festival des Dunes électroniques célébré à Nefta du 21 au 23 février, le ministère n'a pas perdu de temps pour assurer le service après-vente. Au menu de l'année: de la musique, Star Wars, et du golf, sport national par excellence.
Malgré les bons chiffres publiés hier par le gouvernorat de Médenine, les indicateurs du tourisme tunisien sont encore loin d'être au beau fixe.
Le HuffPost Maghreb a donc décidé de donner un coup de main à la nouvelle ministre du Tourisme Amel Karboul, avec quelques suggestions.
La saison des olives a été mauvaise. En novembre 2013, le ministère de l'Agriculture annonçait une baisse de 65% de la production, due principalement au manque de pluie.
Pour faire d'une pierre deux coups et allier le tourisme à l'économie, le HuffPost Maghreb propose d'organiser des séjours touristiques sous le signe de la cueillette d'olives. Un tourisme vert et productif susceptible d'attirer à la fois les étrangers et certains citadins tunisiens. Avec un peu de chance, cela permettra aux cueilleurs et cueilleuses de prendre des vacances.
En janvier 2011, le nombre de recherches Google sur la Tunisie avaient plus que doublé par-rapport aux mois précédents.
La révolution fait désormais intrinsèquement partie de l'histoire (récente) tunisienne, et il serait dommage de ne pas faire découvrir cette nouvelle facette à ceux intéressés par le pays. Une manière également de permettre aux Tunisiens de se replonger dans les évènements ayant mené au 14 janvier.
Un Musée de la Révolution, au Palais de Carthage ou à celui de Sidi Bou Saïd, pourrait associer tous types de médias et supports artistiques, participant par ailleurs à alimenter les premiers débat d'historiens autour de la révolution.
Option encore plus poussée: Un Parcours de la Révolution, de Redeyef à Tunis en passant par Sidi Bouzid, pour redécouvrir les endroits-clés, les acteurs locaux, et étendre ainsi le tourisme en Tunisie à des régions qui en profitent peu.
Le mauve ayant dominé la dictature monochrome de Zine el Abidine Ben Ali, rien n'empêche la Tunisie en transition démocratique de jouer sur la symbolique.
Au programme: Des couleurs, des couleurs, et encore des couleurs sur les murs des ministères et des bâtiments publics, à l'image du pluralisme politique et social. Pour la peinture, autant en profiter pour promouvoir un art en vogue en Tunisie: le graffiti.
Rénovation bon marché, attraction touristique, promotion artistique: tout le monde s'y retrouve.
Pour délocaliser le tourisme, rien de mieux que de prendre la diversité tunisienne du bon côté: celui de l'estomac.
Une fois par an pendant une semaine, les Journées culinaires des régions inciteraient, au moyen de cartes culinaires du pays et de cars spécialement affrétés entre les centres névralgiques, les touristes étrangers comme tunisiens à sillonner les régions pour le plaisir des papilles.
Avant-goût: le Borzgane du Kef, le Berkoukche et la Mtabga du Jérid, les Makroudhs de Kairouan, le Tchich au poulpe de Kerkennah, le riz jerbien, le couscous au fenouille de Sousse, le ftét de Béja...
Parce que pourquoi pas.
Ils font ça en Espagne et l'appellent "thérapie de la destruction". Les visiteurs payent pour avoir le droit de détruire des carcasses de voitures, d'appareils électroménagers ou autres à l'aide de pioches, de barres de fer ou encore de massues.
Bon pour le moral et la frustration, un tel évènement ne permettra peut-être pas d'attirer les touristes étrangers. Mais certains Tunisiens pourraient être tentés par l'expérience. Un concert adjacent - et pourquoi pas de Heavy Metal - saurait y apporter une touche culturelle.
Les frigidaires et machines à laver que même la rue Bab Souika ne saurait vendre atterriraient ainsi sur un terrain réservé, aux côtés des carcasses de voiture. Avec, en bonus, moins de délinquance.
Au final, la "thérapie de la destruction" n'a pas grand chose à voir avec le tourisme. Mais on aimait l'idée, et il fallait bien la caser quelque part.
La loi n°92-52 réprime fortement la consommation, la détention et le commerce du cannabis. Mais c'est ne pas voir le long-terme.
Au Maroc, "Sur la route du kif" propose aux touristes un parcours jonché de cannabis, au cours duquel ils dégustent du poulet aux grains de cannabis et vont faire leurs courses au cannashop de Chefchaouen. Le parcours de tourisme équitable - qui met la nature en avant - fait fureur parmi les Européens et profite de la légalisation dans la région du Rif (Nord) pour remplir les caisses de l'Etat (les taxes apportent 20 milliards de dihrams de revenus annuels, environ 4 milliards de dinars tunisiens).
Dans l'Etat américain du Colorado, on a récemment légalisé le cannabis. Les acteurs du tourisme se lèchent déjà les babines: "La nouveauté en elle-même attire les gens de toutes parts", explique Adam Raleigh, patron du fournisseur de cannabis Telluride Bud Company.
En bonus, les prisons devraient désengorger.
Le HuffPost Maghreb vous invite à partager vos propres suggestions à Amel Karboul dans le diaporama ci-dessous.
Malgré les bons chiffres publiés hier par le gouvernorat de Médenine, les indicateurs du tourisme tunisien sont encore loin d'être au beau fixe.
Le HuffPost Maghreb a donc décidé de donner un coup de main à la nouvelle ministre du Tourisme Amel Karboul, avec quelques suggestions.
Les lecteurs sont invités à publier leurs propres suggestions dans le diaporama en fin d'article. Les cent premières seront envoyées directement à la ministre.
1. Vis ma vie de cueilleuse d'olives
La saison des olives a été mauvaise. En novembre 2013, le ministère de l'Agriculture annonçait une baisse de 65% de la production, due principalement au manque de pluie.
Pour faire d'une pierre deux coups et allier le tourisme à l'économie, le HuffPost Maghreb propose d'organiser des séjours touristiques sous le signe de la cueillette d'olives. Un tourisme vert et productif susceptible d'attirer à la fois les étrangers et certains citadins tunisiens. Avec un peu de chance, cela permettra aux cueilleurs et cueilleuses de prendre des vacances.
2. Musée et parcours de la révolution
En janvier 2011, le nombre de recherches Google sur la Tunisie avaient plus que doublé par-rapport aux mois précédents.
La révolution fait désormais intrinsèquement partie de l'histoire (récente) tunisienne, et il serait dommage de ne pas faire découvrir cette nouvelle facette à ceux intéressés par le pays. Une manière également de permettre aux Tunisiens de se replonger dans les évènements ayant mené au 14 janvier.
Un Musée de la Révolution, au Palais de Carthage ou à celui de Sidi Bou Saïd, pourrait associer tous types de médias et supports artistiques, participant par ailleurs à alimenter les premiers débat d'historiens autour de la révolution.
Option encore plus poussée: Un Parcours de la Révolution, de Redeyef à Tunis en passant par Sidi Bouzid, pour redécouvrir les endroits-clés, les acteurs locaux, et étendre ainsi le tourisme en Tunisie à des régions qui en profitent peu.
3. Couvrir les ministères de graffiti en couleurs
Le mauve ayant dominé la dictature monochrome de Zine el Abidine Ben Ali, rien n'empêche la Tunisie en transition démocratique de jouer sur la symbolique.
Au programme: Des couleurs, des couleurs, et encore des couleurs sur les murs des ministères et des bâtiments publics, à l'image du pluralisme politique et social. Pour la peinture, autant en profiter pour promouvoir un art en vogue en Tunisie: le graffiti.
Rénovation bon marché, attraction touristique, promotion artistique: tout le monde s'y retrouve.
4. Journées de dégustation dans les régions
Pour délocaliser le tourisme, rien de mieux que de prendre la diversité tunisienne du bon côté: celui de l'estomac.
Une fois par an pendant une semaine, les Journées culinaires des régions inciteraient, au moyen de cartes culinaires du pays et de cars spécialement affrétés entre les centres névralgiques, les touristes étrangers comme tunisiens à sillonner les régions pour le plaisir des papilles.
Avant-goût: le Borzgane du Kef, le Berkoukche et la Mtabga du Jérid, les Makroudhs de Kairouan, le Tchich au poulpe de Kerkennah, le riz jerbien, le couscous au fenouille de Sousse, le ftét de Béja...
5. Daft Punk sur les ruines de Sbeitla
Parce que pourquoi pas.
6. Opération de destruction en masse
Ils font ça en Espagne et l'appellent "thérapie de la destruction". Les visiteurs payent pour avoir le droit de détruire des carcasses de voitures, d'appareils électroménagers ou autres à l'aide de pioches, de barres de fer ou encore de massues.
Bon pour le moral et la frustration, un tel évènement ne permettra peut-être pas d'attirer les touristes étrangers. Mais certains Tunisiens pourraient être tentés par l'expérience. Un concert adjacent - et pourquoi pas de Heavy Metal - saurait y apporter une touche culturelle.
Les frigidaires et machines à laver que même la rue Bab Souika ne saurait vendre atterriraient ainsi sur un terrain réservé, aux côtés des carcasses de voiture. Avec, en bonus, moins de délinquance.
Au final, la "thérapie de la destruction" n'a pas grand chose à voir avec le tourisme. Mais on aimait l'idée, et il fallait bien la caser quelque part.
7. Légaliser le cannabis
La loi n°92-52 réprime fortement la consommation, la détention et le commerce du cannabis. Mais c'est ne pas voir le long-terme.
Au Maroc, "Sur la route du kif" propose aux touristes un parcours jonché de cannabis, au cours duquel ils dégustent du poulet aux grains de cannabis et vont faire leurs courses au cannashop de Chefchaouen. Le parcours de tourisme équitable - qui met la nature en avant - fait fureur parmi les Européens et profite de la légalisation dans la région du Rif (Nord) pour remplir les caisses de l'Etat (les taxes apportent 20 milliards de dihrams de revenus annuels, environ 4 milliards de dinars tunisiens).
Dans l'Etat américain du Colorado, on a récemment légalisé le cannabis. Les acteurs du tourisme se lèchent déjà les babines: "La nouveauté en elle-même attire les gens de toutes parts", explique Adam Raleigh, patron du fournisseur de cannabis Telluride Bud Company.
En bonus, les prisons devraient désengorger.
Le HuffPost Maghreb vous invite à partager vos propres suggestions à Amel Karboul dans le diaporama ci-dessous.
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