Pionniers de la téléphonie mobile, ils sont désormais à la traîne: le finlandais Nokia, l'américain Motorola et le canadien BlackBerry affichent leurs espoirs de reconquête au congrès mondial du secteur à Barcelone, mais les analystes sont pessimistes.
"Tous ces fabricants historiques de téléphones comme Nokia, Motorola et BlackBerry ont complètement raté le coche quand les smartphones sont arrivés", résume Bengt Nordstrom, patron du cabinet suédois de consultants Northstream.
L'état de leurs finances est un bon indicateur: ces trois acteurs ont fini 2013 dans le rouge.
La branche téléphones de Nokia, bientôt cédée à Microsoft, a essuyé une perte de 780 millions d'euros.
La même activité chez Motorola, que Google a vendu au chinois Lenovo, a affiché une perte de 1,029 milliard de dollars (750 millions d'euros).
BlackBerry, racheté par un consortium mené par le fonds Fairfax, accumulait une perte de 5,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) fin novembre (trois premiers trimestres de son exercice décalé).
"Nous sommes clairement là pour nous battre et regagner le terrain perdu", a clamé mardi son PDG John Chen, en dévoilant les deux premiers mobiles fabriqués par le taïwanais Foxconn, à qui il a confié la production de ses smartphones en décembre, dont le Q20 qui reste fidèle au clavier physique.
"Notre stratégie pour changer est de se concentrer sur le marché entreprises", a-t-il expliqué car le groupe, qui a construit sa réputation dans le monde professionnel avant de conquérir le grand public, a "toujours été connu comme le numéro un en sécurité".
Pourtant, c'est sur son cas que les analystes se montrent les plus sévères: "pour moi, c'est un cas désespéré", confie Bengt Nordstrom. "Ils ont essayé tant de choses par le passé, et rien n'a marché".
"Je ne vois pas BlackBerry rester présent très longtemps dans la fabrication de téléphones", dit Lawrence Lundy, analyste du cabinet de consultants Frost & Sullivan. "Ils ont raté l'étape du tactile, ils ont vraiment cru au clavier physique même en voyant le succès de l'iPhone" d'Apple.
Nokia, lui, reste le deuxième vendeur mondial de mobiles derrière Samsung avec 13,9% de part de marché en 2013, selon le cabinet Gartner, mais cette position repose surtout sur ses téléphones classiques car dans les smartphones, il n'est même pas présent dans le top 5.
Il a créé la surprise lundi en lançant une gamme de mobiles, Nokia X, fonctionnant avec Android, le système de Google concurrent de Windows Phone, la plateforme de Microsoft.
Nokia veut ainsi cibler les clients souhaitant un smartphone à moins de 150 euros: "le marché de l'entrée de gamme des smartphones est en pleine accélération", souligne Thierry Amarger, directeur général de Nokia France, et cette gamme "captera des segments de prix qu'on était incapable d'atteindre auparavant" grâce à Android, bien moins cher.
Selon Bengt Nordstrom, il faudra voir désormais ce qu'en fera Microsoft: "il va y avoir un exercice de redéfinition de la marque et ils vont dépenser beaucoup pour cela, mais il n'y aucune certitude qu'ils vont réussir à rattraper Apple et Samsung", qui ont pris une avance considérable. "Quand Nokia était numéro un, il était deux fois plus gros que le troisième acteur du marché. Désormais, Samsung est huit à dix fois plus gros que le troisième".
Pour Julian Jest, analyste chez Informa, il y a un peu plus d'espoir pour Motorola: son rachat par Lenovo, animé par une soif de conquête mondiale et disposant de finances suffisantes pour le faire, "change la dynamique", même si "cela va être dur pour Motorola d'être aussi innovant qu'avant" car Google, en revendant la marque, a gardé la plupart de ses brevets et créatifs.
Motorola, seul de ces trois fabricants à n'avoir lancé aucun produit au congrès de Barcelone, s'est voulu rassurant mardi: la marque "est assez forte dans certains régions, comme l'Amérique Latine ou l'Amérique du Nord", où elle est encore numéro trois, a souligné Rick Osterloh, directeur de la gestion de produits.
Et "la taille de Lenovo et sa position très importante dans les PC nous donnent accès à une technologie à laquelle Motorola n'avait pas accès" avant.
"Tous ces fabricants historiques de téléphones comme Nokia, Motorola et BlackBerry ont complètement raté le coche quand les smartphones sont arrivés", résume Bengt Nordstrom, patron du cabinet suédois de consultants Northstream.
L'état de leurs finances est un bon indicateur: ces trois acteurs ont fini 2013 dans le rouge.
La branche téléphones de Nokia, bientôt cédée à Microsoft, a essuyé une perte de 780 millions d'euros.
La même activité chez Motorola, que Google a vendu au chinois Lenovo, a affiché une perte de 1,029 milliard de dollars (750 millions d'euros).
BlackBerry, racheté par un consortium mené par le fonds Fairfax, accumulait une perte de 5,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) fin novembre (trois premiers trimestres de son exercice décalé).
"Nous sommes clairement là pour nous battre et regagner le terrain perdu", a clamé mardi son PDG John Chen, en dévoilant les deux premiers mobiles fabriqués par le taïwanais Foxconn, à qui il a confié la production de ses smartphones en décembre, dont le Q20 qui reste fidèle au clavier physique.
"Notre stratégie pour changer est de se concentrer sur le marché entreprises", a-t-il expliqué car le groupe, qui a construit sa réputation dans le monde professionnel avant de conquérir le grand public, a "toujours été connu comme le numéro un en sécurité".
Pourtant, c'est sur son cas que les analystes se montrent les plus sévères: "pour moi, c'est un cas désespéré", confie Bengt Nordstrom. "Ils ont essayé tant de choses par le passé, et rien n'a marché".
"Je ne vois pas BlackBerry rester présent très longtemps dans la fabrication de téléphones", dit Lawrence Lundy, analyste du cabinet de consultants Frost & Sullivan. "Ils ont raté l'étape du tactile, ils ont vraiment cru au clavier physique même en voyant le succès de l'iPhone" d'Apple.
Lire: Samsung et Apple: Retour sur des années d'inspiration et de procès
Nokia, lui, reste le deuxième vendeur mondial de mobiles derrière Samsung avec 13,9% de part de marché en 2013, selon le cabinet Gartner, mais cette position repose surtout sur ses téléphones classiques car dans les smartphones, il n'est même pas présent dans le top 5.
Il a créé la surprise lundi en lançant une gamme de mobiles, Nokia X, fonctionnant avec Android, le système de Google concurrent de Windows Phone, la plateforme de Microsoft.
Nokia veut ainsi cibler les clients souhaitant un smartphone à moins de 150 euros: "le marché de l'entrée de gamme des smartphones est en pleine accélération", souligne Thierry Amarger, directeur général de Nokia France, et cette gamme "captera des segments de prix qu'on était incapable d'atteindre auparavant" grâce à Android, bien moins cher.
Selon Bengt Nordstrom, il faudra voir désormais ce qu'en fera Microsoft: "il va y avoir un exercice de redéfinition de la marque et ils vont dépenser beaucoup pour cela, mais il n'y aucune certitude qu'ils vont réussir à rattraper Apple et Samsung", qui ont pris une avance considérable. "Quand Nokia était numéro un, il était deux fois plus gros que le troisième acteur du marché. Désormais, Samsung est huit à dix fois plus gros que le troisième".
Pour Julian Jest, analyste chez Informa, il y a un peu plus d'espoir pour Motorola: son rachat par Lenovo, animé par une soif de conquête mondiale et disposant de finances suffisantes pour le faire, "change la dynamique", même si "cela va être dur pour Motorola d'être aussi innovant qu'avant" car Google, en revendant la marque, a gardé la plupart de ses brevets et créatifs.
Motorola, seul de ces trois fabricants à n'avoir lancé aucun produit au congrès de Barcelone, s'est voulu rassurant mardi: la marque "est assez forte dans certains régions, comme l'Amérique Latine ou l'Amérique du Nord", où elle est encore numéro trois, a souligné Rick Osterloh, directeur de la gestion de produits.
Et "la taille de Lenovo et sa position très importante dans les PC nous donnent accès à une technologie à laquelle Motorola n'avait pas accès" avant.
LIRE AUSSI:
Facebook dépense 19 milliards de dollars pour l'application WhatsApp
Quelle est votre valeur sur les réseaux sociaux ?