Mais où sont passés les dirigeants d'Afrique du Nord? Sur cinq pays, seuls deux gouvernements peuvent se prévaloir de dirigeants ni malades, ni démissionnaires, ni affaiblis par des "coups d'Etat" à répétition.
Le Marocain Abdelilah Benkirane et le Tunisien Mehdi Jomâa sont les seuls survivants de deux ans d'hécatombe parmi les leaders de la région. La politique nord-africaine est reçue 2 sur 5.
Il n'a plus prononcé de vrai discours public depuis bientôt deux ans, rappelle Le Parisien. De président absent, le Président algérien Abdelaziz Bouteflika est pourtant passé candidat absent le 22 février.
"Le Premier ministre annonce la candidature officielle du président de la République aux prochaines élections", a annoncé la chaîne nationale algérienne.
Un familier du régime a raconté au Parisien: "Il ne parle plus ou très difficilement. Il a perdu l'usage d'un bras, ne se déplace quasiment pas et marche à grand-peine. Il a aussi des trous de mémoire. Disons que sa lucidité n'excède pas quelques heures dans la journée, au mieux. Bref, ce n'est pas brillant".
- Bouteflika concourt pour un quatrième mandat
- Con-COURT, vraiment?
- Oui, enfin, quelqu'un poussera son fauteuil roulant
- Et on fera parler son poster.
La presse algérienne ne fait pas dans la dentelle. Selon le journal arabophone El Khabar, "le gouvernement dirigé par Sellal (Abdelmalek, Premier ministre) et la Présidence dirigée par Saïd Bouteflika (frère cadet et conseiller du chef de l’Etat) ont pris la décision d’annoncer la candidature du président Bouteflika à sa place et peut-être à son insu".
Le frère et le Premier ministre s'activent en arrière-plan pour gérer à la fois le pays et la réélection.
Troisième homme de l'ombre: Toufik Médiene, le peu médiatisé chef des services de renseignement (DRS). A priori opposé à un quatrième mandat de Bouteflika, on croyait ce-dernier brouillé avec le pouvoir, qui l'aurait menacé d'une mise à la retraite. Mais le chef de l'Etat a finalement décidé de maintenir le général en poste.
Pour le moment, la machine du régime algérien continue à fonctionner pour donner l'illusion d'un président capable. En décembre, Le Petit Journal de Canal + dévoilait la technique de montage de la télévision algérienne pour transformer un Bouteflika quasiment amorphe en hyperprésident.
LIRE:
Premier ministre du gouvernement libyen depuis octobre 2012, Ali Zeidan n'a pas eu le quotidien facile.
"L'Etat libyen n'existe pas encore", affirmait-il en septembre 2013 à CNN. Difficile pour un chef d'Etat d'exister sans son Etat.
Deux semaines plus tard, le Premier ministre est enlevé par des milices pourtant affiliées au gouvernement. Emmené au ministère de l'Intérieur, il sera libéré quelques heures plus tard.
Le Premier ministre dénonce "une tentative de coup d'Etat".
Les milices s'étaient-elles trompées? Pas du tout. Dix jours après, Abdelmonem Essid, chef d'une cellule anti-criminelle libyenne, déclare devant la presse: "C'est moi qui ai arrêté Ali Zeidan. Et j'en suis fier".
"Les gens qui enlèvent un Premier ministre peuvent se promener librement et même en parler librement à la télévision... Ça n'arrive qu'en Libye"
Trois mois plus tard, où en est le chef du non-Etat libyen? Son gouvernement le déserte. Les islamistes du PJC, hostiles à son leadership, retirent officiellement leurs ministres le 21 janvier 2014.
Ce tweet humoristique mettant face à face Ali Zeidan et le général Heftar, auteur du faux coup d'Etat la semaine dernière, met en relief l'existence précaire du Premier ministre.
"Qui va m'arrêter? Zeidan? Il devrait d'abord éviter d'être lui-même arrêté ou kidnappé!
Le gouvernement égyptien ne pouvait pas assister à la déliquescence généralisée sans faire preuve de solidarité.
Lundi 24 février, le Premier ministre Hazem el Beblawi annonce la démission de son gouvernement à la surprise générale. Même le ministre du Travail n'en aurait pas été informé, affirme ce-dernier dans El Chourouk.
Plusieurs raisons sont avancées dans les médias. Pour le quotidien pro-régime Al Ahram, le gouvernement aurait tiré les conséquences de sa mauvaise gouvernance. Les grèves s'étaient multipliées au cours des dernières semaines, notamment dans les transports.
Le Monde pointe en revanche sur le contexte électoral. Le Maréchal Sissi, probable candidat et grand favori aux prochaines élections, se devait de démissionner de son poste de ministre de la Défense. "C'est peut-être un artifice pour rendre son départ moins visible", avance un diplomate européen au Monde.
S'appuyant sur une source proche d'El Beblawi, El Chourouk a avancé le 25 février que le président Adly Mansour aurait appelé le gouvernement a démissionner lors d'un entretien privé avec El Beblawi, peu avant l'annonce.
En allusion aux nombreux procès en cours en Egypte, de Mohamed Morsi aux journalistes d'Al Jazeera, la twittosphère prédit déjà à El Beblawi un funeste futur.
Beblawi sera poursuivi pour avoir volé un poulet et ne pas avoir applaudi assez longtemps après un discours de Sissi
En attendant la nomination du prochain Premier ministre - Ibrahim Mahlab, ancien membre du parti de Moubarak, serait pressenti - l'Egypte devra se débrouiller.
Le Marocain Abdelilah Benkirane et le Tunisien Mehdi Jomâa sont les seuls survivants de deux ans d'hécatombe parmi les leaders de la région. La politique nord-africaine est reçue 2 sur 5.
1. L'absent
Il n'a plus prononcé de vrai discours public depuis bientôt deux ans, rappelle Le Parisien. De président absent, le Président algérien Abdelaziz Bouteflika est pourtant passé candidat absent le 22 février.
"Le Premier ministre annonce la candidature officielle du président de la République aux prochaines élections", a annoncé la chaîne nationale algérienne.
Un familier du régime a raconté au Parisien: "Il ne parle plus ou très difficilement. Il a perdu l'usage d'un bras, ne se déplace quasiment pas et marche à grand-peine. Il a aussi des trous de mémoire. Disons que sa lucidité n'excède pas quelques heures dans la journée, au mieux. Bref, ce n'est pas brillant".
- #Bouteflika will run for 4th term.
- "run"! Are you sure?
- Well, his wheeling chair will be pushed in.
- And his poster will speak too...
— Baki 7our Mansour (@7our) February 22, 2014
- Bouteflika concourt pour un quatrième mandat
- Con-COURT, vraiment?
- Oui, enfin, quelqu'un poussera son fauteuil roulant
- Et on fera parler son poster.
La presse algérienne ne fait pas dans la dentelle. Selon le journal arabophone El Khabar, "le gouvernement dirigé par Sellal (Abdelmalek, Premier ministre) et la Présidence dirigée par Saïd Bouteflika (frère cadet et conseiller du chef de l’Etat) ont pris la décision d’annoncer la candidature du président Bouteflika à sa place et peut-être à son insu".
Le frère et le Premier ministre s'activent en arrière-plan pour gérer à la fois le pays et la réélection.
Troisième homme de l'ombre: Toufik Médiene, le peu médiatisé chef des services de renseignement (DRS). A priori opposé à un quatrième mandat de Bouteflika, on croyait ce-dernier brouillé avec le pouvoir, qui l'aurait menacé d'une mise à la retraite. Mais le chef de l'Etat a finalement décidé de maintenir le général en poste.
Pour le moment, la machine du régime algérien continue à fonctionner pour donner l'illusion d'un président capable. En décembre, Le Petit Journal de Canal + dévoilait la technique de montage de la télévision algérienne pour transformer un Bouteflika quasiment amorphe en hyperprésident.
LIRE:
2. L'affaibli
Premier ministre du gouvernement libyen depuis octobre 2012, Ali Zeidan n'a pas eu le quotidien facile.
"L'Etat libyen n'existe pas encore", affirmait-il en septembre 2013 à CNN. Difficile pour un chef d'Etat d'exister sans son Etat.
Deux semaines plus tard, le Premier ministre est enlevé par des milices pourtant affiliées au gouvernement. Emmené au ministère de l'Intérieur, il sera libéré quelques heures plus tard.
Le Premier ministre dénonce "une tentative de coup d'Etat".
Les milices s'étaient-elles trompées? Pas du tout. Dix jours après, Abdelmonem Essid, chef d'une cellule anti-criminelle libyenne, déclare devant la presse: "C'est moi qui ai arrêté Ali Zeidan. Et j'en suis fier".
People who kidnap a PM are able to roam freely and even speak about it on television...only in Libya.
— Nusiba (@NusibaB) October 20, 2013
"Les gens qui enlèvent un Premier ministre peuvent se promener librement et même en parler librement à la télévision... Ça n'arrive qu'en Libye"
Trois mois plus tard, où en est le chef du non-Etat libyen? Son gouvernement le déserte. Les islamistes du PJC, hostiles à son leadership, retirent officiellement leurs ministres le 21 janvier 2014.
Ce tweet humoristique mettant face à face Ali Zeidan et le général Heftar, auteur du faux coup d'Etat la semaine dernière, met en relief l'existence précaire du Premier ministre.
Heftr (sarcastically): Who is going to arrest me? #Zeidan? Well, he should stop himself from being kidnapped/arrested first! #Libya
— Mohamed Eljarh (@Eljarh) February 21, 2014
"Qui va m'arrêter? Zeidan? Il devrait d'abord éviter d'être lui-même arrêté ou kidnappé!
3. Le démissionnaire
Le gouvernement égyptien ne pouvait pas assister à la déliquescence généralisée sans faire preuve de solidarité.
Lundi 24 février, le Premier ministre Hazem el Beblawi annonce la démission de son gouvernement à la surprise générale. Même le ministre du Travail n'en aurait pas été informé, affirme ce-dernier dans El Chourouk.
Plusieurs raisons sont avancées dans les médias. Pour le quotidien pro-régime Al Ahram, le gouvernement aurait tiré les conséquences de sa mauvaise gouvernance. Les grèves s'étaient multipliées au cours des dernières semaines, notamment dans les transports.
Le Monde pointe en revanche sur le contexte électoral. Le Maréchal Sissi, probable candidat et grand favori aux prochaines élections, se devait de démissionner de son poste de ministre de la Défense. "C'est peut-être un artifice pour rendre son départ moins visible", avance un diplomate européen au Monde.
S'appuyant sur une source proche d'El Beblawi, El Chourouk a avancé le 25 février que le président Adly Mansour aurait appelé le gouvernement a démissionner lors d'un entretien privé avec El Beblawi, peu avant l'annonce.
En allusion aux nombreux procès en cours en Egypte, de Mohamed Morsi aux journalistes d'Al Jazeera, la twittosphère prédit déjà à El Beblawi un funeste futur.
Resigning PM of #Egypt,Hazem Beblawi, will be tried for stealing chicken from a fridge and not applauding long enough after #Sissi speech.
— Youssef Cherif (@Faiyla) February 24, 2014
Beblawi sera poursuivi pour avoir volé un poulet et ne pas avoir applaudi assez longtemps après un discours de Sissi
En attendant la nomination du prochain Premier ministre - Ibrahim Mahlab, ancien membre du parti de Moubarak, serait pressenti - l'Egypte devra se débrouiller.
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