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"Jihad féminin": Doutes sur la plaidoirie de l'avocate tunisienne récompensée à Caen

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Le Mémorial de Caen a demandé mercredi à l'avocate tunisienne, lauréate dimanche de son concours de plaidoiries avec une intervention sur le "jihad féminin", de lui prouver l'existence de la jeune fille dont elle a retracé le parcours, a indiqué jeudi le musée à l'AFP.

LIRE AUSSI: La Tunisienne Yasmine Attia lauréate du 25ème concours de plaidoiries du Mémorial de Caen


Demande de preuves

"J'ai envoyé un courrier (à l'avocate récompensée) en lui demandant de m'envoyer en urgence les preuves de l'existence de (la) jeune fille" qui, selon l'avocate, a été prostituée pour les combattants du jihad en Syrie, a indiqué le directeur du Mémorial de la Paix, Stéphane Grimaldi.

"Elle s'est engagée à me les apporter", a-t-il ajouté.

Le musée s'est en effet vu signaler mercredi un article du Nouvel Observateur du 9 novembre 2013 mettant en doute l'existence du "jihad du sexe" ainsi que les propos du ministre de l'Intérieur tunisien faisant état d'un tel phénomène. Pour l'hebdomadaire, il ne s'agit que de "rumeur" et de "montage" sur internet.

"Il y a aussi d'autres papiers qui ont dit le contraire", répond Stéphane Grimaldi.

D'après le règlement du concours, "les plaidoiries doivent être proposées sur un cas réel. On ne peut pas inventer un personnage", poursuit le directeur, expliquant que le concours repose sur "la confiance qu'on doit aux avocats".

Durcissement des règles

"Je fais confiance à cette jeune avocate. J'espère que cette confiance ne sera pas trahie. Si elle l'est, il n'y aura pas de premier prix cette année. Et je renforcerai considérablement (les règles du concours) en demandant (aux avocats) d'apporter des preuves de ce qu'ils avancent", a conclu M. Grimaldi.

Le 6 octobre, un haut responsable du ministère de l'Intérieur tunisien, interrogé par l'AFP, avait semblé nuancer les déclarations précédentes du gouvernement de ce pays sur le nombre de Tunisiennes enrôlées, selon le ministre tunisien de l'Intérieur, "au nom du jihad al-nikah ("la guerre sainte du sexe", ndlr)".

Selon cette source qui s'exprimait sous couvert d'anonymat, "au maximum une quinzaine de Tunisiennes sont allées en Syrie, la majorité dans le but de soigner des combattants ou de mener des actions sociales".

Mais toujours selon cette source, certaines d'entre elles, une fois sur place, ont été forcées à avoir des relations sexuelles avec les combattants islamistes : "quatre d'entre elles sont revenues de Syrie, et l'une est enceinte".

Ce haut responsable tunisien avait toutefois ajouté: "Il y a d'autres femmes qui font le jihad du sexe qui viennent de Tchétchénie, d'Égypte, d'Irak, de quelques pays du Maghreb. Il y a aussi des musulmanes venues de France ou d'Allemagne."

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