SYRIE - Les négociations entre opposition et régime syriens, qui se sont tenues durant dix jours en Suisse, n'ont abouti à aucun résultat concret, mais pour la première fois en trois ans de conflit, les ennemis se sont parlés.
A première vue, cette rencontre inédite a été un échec, comme l'a affirmé sans ambages le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem.
En dépit d'une pression permanente tant de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi, que des "parrains" des négociations, les États-Unis et la Russie, les deux délégations n'ont trouvé aucun terrain d'entente.
Aucun cessez-le-feu n'a été proclamé, la mise sur pied d'un gouvernement transitoire n'a pas été abordée et même l'acheminement d'une aide alimentaire aux assiégés de la Vieille ville de Homs, dans le centre de la Syrie, a fait long feu.
Le chef de la Coalition de l'opposition Ahmad Jarba a accusé le régime de ne pas avoir fait montre d'un "engagement sérieux" dans les négociations.
"Les discussions n'ont manifestement pas été un succès et c'est décevant de constater que même sur une question humanitaire, cela n'a pas abouti", note Salman Shaikh, directeur du Brookings Center de Doha.
L'incapacité à offrir un accès humanitaire fut l'une des principales déceptions, car beaucoup espéraient que le gouvernement allégerait, en signe de bonne volonté, le siège de la Vieille ville de Homs. Il n'en a rien été. Le régime a seulement autorisé les femmes et enfants à quitter la cité mais pour le moment le convoi humanitaire n'a pu s’approcher des assiégés.
Et dans ce qui semble être un pied de nez aux négociations, le régime a autorisé jeudi et vendredi l'acheminement de nourriture aux Palestiniens du camp Yarmouk à Damas, alors que ce sujet n'avait pas été évoqué à Genève. De même, les pourparlers n'ont pas ralenti la machine de guerre. Durant les négociations, près de 1.900 personnes ont été tuées à travers le pays, soit 208 par jour.
"Un début sur lequel on peut construire"
Une seconde session a été proposée pour le 10 février mais M. Mouallem a déclaré qu'il ne pouvait confirmer la participation du régime sans consultation préalable avec le président Bachar al-Assad.
Et le ton de la presse syrienne samedi était loin d'être conciliant.
"A Genève, la délégation (gouvernementale) syrienne a fait valoir les droits des Syriens", assurait le quotidien gouvernemental As-Saoura.
Malgré tout, M. Brahimi a estimé que ces premiers pourparlers constituaient "un début sur lequel on peut construire", ajoutant qu'il avait noté "quelques points de convergence" entre les deux parties. Il est attendu samedi à Munich pour des consultations avec le secrétaire général de l'ONU et les chefs de la diplomatie américaine et russe.
M. Jarba a annoncé de son côté que l'opposition assisterait à la prochaine réunion de négociations.
Pour Volker Perthes, directeur de l'Institut allemand de politique étrangère et des questions de sécurité basé à Berlin, "c'est une premier pas vers un possible succès". "Au moins, chaque partie reconnaît l'autre comme étant la partie avec laquelle elle devra négocier. Ce n'est pas grand-chose, mais on ne pouvait pas espérer mieux", dit l'auteur de "la Syrie de Bachar".
En effet, malgré les déclarations à l'emporte-pièce, les menaces et les conditions posées, les protagonistes sont non seulement venus aux négociations mais sont restés jusqu'à la fin.
Et les rapports faisant état d'un accord secret du Congrès américain pour reprendre les livraisons d'armes aux factions rebelles "modérées" montrent que l'opposition a eu à gagner en venant à Genève.
Massoud Akko, membre de l'équipe technique de la délégation de l'opposition, reconnaît que peu de progrès ont été réalisés mais assure que l'opposition a remporté des victoires symboliques. "Nous avons poussé le régime à négocier avec le peuple syrien. C'est la première fois qu’il a accepté de discuter de l'avenir de la Syrie avec les Syriens, c'est ce que nous avons au moins gagné", a-t-il dit à l'AFP.
A première vue, cette rencontre inédite a été un échec, comme l'a affirmé sans ambages le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem.
"J'ai le regret de vous dire que nous n'avons abouti à aucun résultat cette semaine", a-t-il ainsi déclaré à la presse vendredi, à la clôture des pourparlers dans les villes helvétiques de Montreux et de Genève.
En dépit d'une pression permanente tant de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi, que des "parrains" des négociations, les États-Unis et la Russie, les deux délégations n'ont trouvé aucun terrain d'entente.
Aucun cessez-le-feu n'a été proclamé, la mise sur pied d'un gouvernement transitoire n'a pas été abordée et même l'acheminement d'une aide alimentaire aux assiégés de la Vieille ville de Homs, dans le centre de la Syrie, a fait long feu.
Le chef de la Coalition de l'opposition Ahmad Jarba a accusé le régime de ne pas avoir fait montre d'un "engagement sérieux" dans les négociations.
"Les discussions n'ont manifestement pas été un succès et c'est décevant de constater que même sur une question humanitaire, cela n'a pas abouti", note Salman Shaikh, directeur du Brookings Center de Doha.
L'incapacité à offrir un accès humanitaire fut l'une des principales déceptions, car beaucoup espéraient que le gouvernement allégerait, en signe de bonne volonté, le siège de la Vieille ville de Homs. Il n'en a rien été. Le régime a seulement autorisé les femmes et enfants à quitter la cité mais pour le moment le convoi humanitaire n'a pu s’approcher des assiégés.
Et dans ce qui semble être un pied de nez aux négociations, le régime a autorisé jeudi et vendredi l'acheminement de nourriture aux Palestiniens du camp Yarmouk à Damas, alors que ce sujet n'avait pas été évoqué à Genève. De même, les pourparlers n'ont pas ralenti la machine de guerre. Durant les négociations, près de 1.900 personnes ont été tuées à travers le pays, soit 208 par jour.
"Un début sur lequel on peut construire"
Une seconde session a été proposée pour le 10 février mais M. Mouallem a déclaré qu'il ne pouvait confirmer la participation du régime sans consultation préalable avec le président Bachar al-Assad.
Et le ton de la presse syrienne samedi était loin d'être conciliant.
"A Genève, la délégation (gouvernementale) syrienne a fait valoir les droits des Syriens", assurait le quotidien gouvernemental As-Saoura.
"Elle a parlé avec son cœur", ajoutait le journal qui accusait en revanche l'opposition de s'être exprimée "selon les ordres donnés sur un morceau de papier par son maître", les États-Unis. "Ils (l'opposition) ont donné l'image d'un esclave servile et d'un agent docile", martelait le journal.
Malgré tout, M. Brahimi a estimé que ces premiers pourparlers constituaient "un début sur lequel on peut construire", ajoutant qu'il avait noté "quelques points de convergence" entre les deux parties. Il est attendu samedi à Munich pour des consultations avec le secrétaire général de l'ONU et les chefs de la diplomatie américaine et russe.
M. Jarba a annoncé de son côté que l'opposition assisterait à la prochaine réunion de négociations.
Pour Volker Perthes, directeur de l'Institut allemand de politique étrangère et des questions de sécurité basé à Berlin, "c'est une premier pas vers un possible succès". "Au moins, chaque partie reconnaît l'autre comme étant la partie avec laquelle elle devra négocier. Ce n'est pas grand-chose, mais on ne pouvait pas espérer mieux", dit l'auteur de "la Syrie de Bachar".
En effet, malgré les déclarations à l'emporte-pièce, les menaces et les conditions posées, les protagonistes sont non seulement venus aux négociations mais sont restés jusqu'à la fin.
Et les rapports faisant état d'un accord secret du Congrès américain pour reprendre les livraisons d'armes aux factions rebelles "modérées" montrent que l'opposition a eu à gagner en venant à Genève.
Massoud Akko, membre de l'équipe technique de la délégation de l'opposition, reconnaît que peu de progrès ont été réalisés mais assure que l'opposition a remporté des victoires symboliques. "Nous avons poussé le régime à négocier avec le peuple syrien. C'est la première fois qu’il a accepté de discuter de l'avenir de la Syrie avec les Syriens, c'est ce que nous avons au moins gagné", a-t-il dit à l'AFP.
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