Les codes établis par les rappeurs les plus en vue de la scène tunisienne sont rejetés. Le verdict est sans appel. La rupture est consommée. C’est ce que viennent exprimer et affirmer Katybon et Zinga avec “Nuff Violence”. Il s’agit du premier album d’Afghan Project, formation créée par ces deux artistes depuis presque un an.
C’est sur Bandcamp, plateforme de musique en ligne dédiée aux artistes indépendants que le premier né discographique du duo a vu le jour. Disponible gratuitement en streaming et téléchargeable à partir de cinq euros, “Nuff Violence” propose sept morceaux où le rappeur Katybon s’aventure sur la large palette des musiques concoctées avec son acolyte Zinga et allant de la drum’n’bass à la jungle.
Pourquoi est-ce “l’album de la rupture”? Afghan Project s’y fraye une troisième voie, échappant ainsi à la polarisation old school vs. new school. Ils y boudent ces deux camps opposant les adeptes de l’attachement puritain aux vieux beats et au sampling, aux partisans d’une adhésion systématique aux nouvelles tendances de l’industrie du rap telles que le crunk, le trap et autres émanations du dirty south.
A travers leur union, Katybon et Zinga choisissent une configuration incarnant un retour aux origines de la culture hip hop en optant pour une collaboration étroite entre un rappeur et un beatmaker. Contrairement à la majorité des rappeurs tunisiens, Katybon ne s’est pas contenté d’adopter ce que le web lui offre comme compositions en téléchargement libre, ni ce que d’autres beatmakers lui fourniraient comme “instrumentals” concoctés conformément aux préceptes de l’orthodoxie du rap tunisien. Et Zinga ne s’est pas satisfait de s’inviter dans l’univers de Katybon caractérisé par son flow surprenant et ses mélopées empruntées au raggamuffin. Le duo d’Afghan Project se risque sur les chemins arides de la bass driven music, invoque des sonorités inexplorées et cherchent à les dompter.
La rupture se manifeste également par l’audacieux choix de reléguer les lyrics (paroles) au second plan. Katybon refuse dans “Nuff Violence” de se plier à la règle attestant que le rap est une musique à texte par excellence. Ses lyrics sont un délire d’un cynisme rare et mordant plutôt qu’une poésie de rue avec un message clair et cru. L’approche d’Afghan Project consiste surtout à créer un univers sonore plutôt qu’un pamphlet musical, tout en cultivant un groove entrainant et un goût prononcé pour la transgression.
“Nuff Violence”, un album résolument expérimental, vient questionner le rap tunisien sur son avenir, ses capacités à s’innover et surtout à se remettre en question. Toutefois, en tournant le dos à la consistance des lyrics du rap, en alternant arabe dialectal et anglais dans les paroles et en faisant abstraction de certaines balises de la musique hip hop, les Afghan Project, sauront-ils développer la troisième voie qu’ils ont trouvée ou se suffiraient-ils à dessiner son draft ?
C’est sur Bandcamp, plateforme de musique en ligne dédiée aux artistes indépendants que le premier né discographique du duo a vu le jour. Disponible gratuitement en streaming et téléchargeable à partir de cinq euros, “Nuff Violence” propose sept morceaux où le rappeur Katybon s’aventure sur la large palette des musiques concoctées avec son acolyte Zinga et allant de la drum’n’bass à la jungle.
Pourquoi est-ce “l’album de la rupture”? Afghan Project s’y fraye une troisième voie, échappant ainsi à la polarisation old school vs. new school. Ils y boudent ces deux camps opposant les adeptes de l’attachement puritain aux vieux beats et au sampling, aux partisans d’une adhésion systématique aux nouvelles tendances de l’industrie du rap telles que le crunk, le trap et autres émanations du dirty south.
A travers leur union, Katybon et Zinga choisissent une configuration incarnant un retour aux origines de la culture hip hop en optant pour une collaboration étroite entre un rappeur et un beatmaker. Contrairement à la majorité des rappeurs tunisiens, Katybon ne s’est pas contenté d’adopter ce que le web lui offre comme compositions en téléchargement libre, ni ce que d’autres beatmakers lui fourniraient comme “instrumentals” concoctés conformément aux préceptes de l’orthodoxie du rap tunisien. Et Zinga ne s’est pas satisfait de s’inviter dans l’univers de Katybon caractérisé par son flow surprenant et ses mélopées empruntées au raggamuffin. Le duo d’Afghan Project se risque sur les chemins arides de la bass driven music, invoque des sonorités inexplorées et cherchent à les dompter.
La rupture se manifeste également par l’audacieux choix de reléguer les lyrics (paroles) au second plan. Katybon refuse dans “Nuff Violence” de se plier à la règle attestant que le rap est une musique à texte par excellence. Ses lyrics sont un délire d’un cynisme rare et mordant plutôt qu’une poésie de rue avec un message clair et cru. L’approche d’Afghan Project consiste surtout à créer un univers sonore plutôt qu’un pamphlet musical, tout en cultivant un groove entrainant et un goût prononcé pour la transgression.
“Nuff Violence”, un album résolument expérimental, vient questionner le rap tunisien sur son avenir, ses capacités à s’innover et surtout à se remettre en question. Toutefois, en tournant le dos à la consistance des lyrics du rap, en alternant arabe dialectal et anglais dans les paroles et en faisant abstraction de certaines balises de la musique hip hop, les Afghan Project, sauront-ils développer la troisième voie qu’ils ont trouvée ou se suffiraient-ils à dessiner son draft ?
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