Juron très fréquent en Amérique latine, l'expression de "putain" s'est invitée dans une campagne controversée, lancée par des féministes en Equateur où les violences contre les femmes restent encore un fléau.
"Si être une putain, c'est être libre et maître de mon corps, alors je suis une putain... Et alors ?". L'inscription figure en grosses lettres sur des panneaux géants installés à Quito, où vivent quelque 2,5 millions d'habitants.
Le slogan "Plus Jamais ça", à côté d'une croix rose et la silhouette d'un visage féminin, complète le message diffusé dans la capitale du pays andin.
"Ne la catalogue pas comme putain parce qu'elle est libre. Ne la catalogue pas comme putain parce qu'elle dénonce un cas de violence contre une femme", ajoute l'élue, membre du parti d'opposition de droite Suma, qui se défend de vouloir lancer un "mouvement politique" et assure par ailleurs ne pas engager la municipalité.
En Equateur, les meurtres de femmes accompagnés de violences constituent un délit spécial, appelé "féminicide" et passible de 22 à 26 ans de prison.
Une centaine de femmes ont été tuées entre 2012 et 2014 dans la seule ville de Quito et 44% des cas relèvent du "féminicide", selon un rapport de l'Observatoire métropolitain de la sécurité.
La campagne féministe a suscité une "polémique" dans les rangs conservateurs, admet Mme Cevallos, tout en affirmant n'avoir pas reçu de plainte particulière. "Ils ont peur d'un mot, mais ils ne sont pas effrayés par la violence quotidienne contre les femmes", observe-t-elle.
"Je suis vierge... Et alors?"
Les réactions hostiles sont surtout venues du milieu religieux dans ce pays où plus de 90% de la population est catholique.
Plus virulente, Amparo Medina, une tonitruante activiste "pro-vie" en Equateur, a tenté de lancer sur internet un mouvement visant à interdire ce qu'elle considère comme une campagne "anti-chrétienne" qui "agresse les catholiques en Equateur".
"Nous avons été désagréablement surpris de voir que l'espace public de la ville a été utilisé pour une propagande qui ne respecte pas la communauté" et qui "viole les droits fondamentaux de la Constitution", a lancé Mme Medina, assurant parler au nom des familles.
Le gouvernement national n'a, jusqu'ici, pas réagi à la campagne féministe. Figure de la gauche radicale en Amérique latine, le président Rafael Correa s'affiche également comme un croyant fervent.
Pour le sociologue équatorien Eduardo Llumipanta, le fait de dire "je suis une putain" est une manière pour les femmes de revendiquer leurs droits. "Je suis ce que je suis. Et quoi qu'il en soit, je ne mérite pas la mort", tel est, selon lui, le message à décrypter.
Toutefois M. Llumipanta met en garde contre les risques de cette campagne. "Si on ne met pas le contexte ou qu'on ne développe par les intentions qui conduisent à employer ce mot, cela peut induire en erreur" et "générer un rejet", estime cet expert.
La campagne n'est en tout cas pas prête de s'arrêter. Elle doit même se poursuivre avec l'installation d'énormes croix roses sur une des principales avenues de Quito, ainsi qu'à l'endroit précis où le cadavre d'une jeune femme violentée a été retrouvée, dans une affaire qui avait ému le pays.
"Si être une putain, c'est être libre et maître de mon corps, alors je suis une putain... Et alors ?". L'inscription figure en grosses lettres sur des panneaux géants installés à Quito, où vivent quelque 2,5 millions d'habitants.
Le slogan "Plus Jamais ça", à côté d'une croix rose et la silhouette d'un visage féminin, complète le message diffusé dans la capitale du pays andin.
"L'idée est simplement de dire: il ne faut pas cataloguer une femme comme putain en raison de sa façon de s'habiller", explique à l'AFP Carla Cevallos, conseillère municipale de Quito, à l'initiative de cette campagne.
"Ne la catalogue pas comme putain parce qu'elle est libre. Ne la catalogue pas comme putain parce qu'elle dénonce un cas de violence contre une femme", ajoute l'élue, membre du parti d'opposition de droite Suma, qui se défend de vouloir lancer un "mouvement politique" et assure par ailleurs ne pas engager la municipalité.
En Equateur, les meurtres de femmes accompagnés de violences constituent un délit spécial, appelé "féminicide" et passible de 22 à 26 ans de prison.
Une centaine de femmes ont été tuées entre 2012 et 2014 dans la seule ville de Quito et 44% des cas relèvent du "féminicide", selon un rapport de l'Observatoire métropolitain de la sécurité.
La campagne féministe a suscité une "polémique" dans les rangs conservateurs, admet Mme Cevallos, tout en affirmant n'avoir pas reçu de plainte particulière. "Ils ont peur d'un mot, mais ils ne sont pas effrayés par la violence quotidienne contre les femmes", observe-t-elle.
"Je suis vierge... Et alors?"
Les réactions hostiles sont surtout venues du milieu religieux dans ce pays où plus de 90% de la population est catholique.
L'Observatoire catholique d'Equateur a répliqué à la campagne par un message teinté d'ironie, sur son compte Twitter: "si être vierge, c'est être libre et maître de son corps, alors je suis vierge... Et alors ?".
Plus virulente, Amparo Medina, une tonitruante activiste "pro-vie" en Equateur, a tenté de lancer sur internet un mouvement visant à interdire ce qu'elle considère comme une campagne "anti-chrétienne" qui "agresse les catholiques en Equateur".
"Nous avons été désagréablement surpris de voir que l'espace public de la ville a été utilisé pour une propagande qui ne respecte pas la communauté" et qui "viole les droits fondamentaux de la Constitution", a lancé Mme Medina, assurant parler au nom des familles.
Le gouvernement national n'a, jusqu'ici, pas réagi à la campagne féministe. Figure de la gauche radicale en Amérique latine, le président Rafael Correa s'affiche également comme un croyant fervent.
Pour le sociologue équatorien Eduardo Llumipanta, le fait de dire "je suis une putain" est une manière pour les femmes de revendiquer leurs droits. "Je suis ce que je suis. Et quoi qu'il en soit, je ne mérite pas la mort", tel est, selon lui, le message à décrypter.
Toutefois M. Llumipanta met en garde contre les risques de cette campagne. "Si on ne met pas le contexte ou qu'on ne développe par les intentions qui conduisent à employer ce mot, cela peut induire en erreur" et "générer un rejet", estime cet expert.
La campagne n'est en tout cas pas prête de s'arrêter. Elle doit même se poursuivre avec l'installation d'énormes croix roses sur une des principales avenues de Quito, ainsi qu'à l'endroit précis où le cadavre d'une jeune femme violentée a été retrouvée, dans une affaire qui avait ému le pays.
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