POLITIQUE - L'annonce du nouveau gouvernement par Habib Essid ne laisse pas la société civile indifférente. Deux organisations, l'Association des magistrats tunisiens (AMT) et l'Observatoire de l'indépendance de la magistrature (OTIM), ont contesté la désignation de Najem Gharsalli au poste de ministre de l'Intérieur, parce qu'il aurait collaboré avec le régime de Ben Ali.
La juge Kalthoum Kannou avait débuté l'offensive sur sa page Facebook, pointant du doigt la désignation de M. Gharsalli à la tête du ministère de l'Intérieur. Elle l'avait décrit comme étant "le pire choix effectué par le chef du gouvernement", "un juge qui n'est pas indépendant" et qui a "harcelé ses collègues, les juges intègres".
Najem Gharsalli a démenti ces propos dans un entretien donné au quotidien "Echourouk" du 25 janvier 2015.
Se décrivant comme "un fils de l'Association des magistrats", il a affirmé qu'il y avait toujours défendu les juges contre les tentatives de contrôle du pouvoir en place.
Pour autant, l'AMT, bastion de la résistance des juges face à Ben Ali, et l'OTIM ont corroboré les propos de Mme. Kannou: Najem Gharsalli aurait été à l'époque, et contrairement à ce qu'il prétend, envoyé par le ministère de la Justice. Sa mission aurait consisté à infiltrer l'Association des magistrats et à renseigner le ministère sur les activités de ses membres.
Contacté par le Huffpost Tunisie, Ahmed Rahmouni, président de l'OTIM, s'est dit étonné que M. Essid n'ait pas consulté la société civile pour avoir un avis sur le passé du juge. D'autre part, selon lui, les informations mettant en cause M. Gharsalli sont "irréfutables" et se basent à la fois sur l'expérience des membres de son observatoire et sur des documents existants.
L'Association des magistrats tunisien a assuré que durant les années qui ont suivi ce putsch, il a été l'un des juges utilisés par le pouvoir dictatorial pour "rédiger des rapports discriminatoires et injustes" contre ses responsables, en vue de les marginaliser.
"Cela est prouvé par des rapports classés à l'Inspection générale du ministère de la justice", affirme l'AMT dans son communiqué.
Actuellement gouverneur de Mahdia, Mohamed Najem Gharsalli a été proposé pour faire parti du gouvernement par Habib Essid le 23 janvier.
Ce gouvernement ne pourrait entrer en fonction qu'après avoir obtenu le vote favorable d'au moins 109 députés sur les 217 membres de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), soit la majorité absolue. Mais face à l'opposition d'un grand nombre de partis représentés à l'Assemblée, le vote de confiance prévu mardi a été reporté à une date encore inconnue et des modifications dans la composition du gouvernement sont à prévoir.
La juge Kalthoum Kannou avait débuté l'offensive sur sa page Facebook, pointant du doigt la désignation de M. Gharsalli à la tête du ministère de l'Intérieur. Elle l'avait décrit comme étant "le pire choix effectué par le chef du gouvernement", "un juge qui n'est pas indépendant" et qui a "harcelé ses collègues, les juges intègres".
Najem Gharsalli a démenti ces propos dans un entretien donné au quotidien "Echourouk" du 25 janvier 2015.
Se décrivant comme "un fils de l'Association des magistrats", il a affirmé qu'il y avait toujours défendu les juges contre les tentatives de contrôle du pouvoir en place.
Pour autant, l'AMT, bastion de la résistance des juges face à Ben Ali, et l'OTIM ont corroboré les propos de Mme. Kannou: Najem Gharsalli aurait été à l'époque, et contrairement à ce qu'il prétend, envoyé par le ministère de la Justice. Sa mission aurait consisté à infiltrer l'Association des magistrats et à renseigner le ministère sur les activités de ses membres.
Présidant le Tribunal de première instance de Kasserine entre 1999 et 2011, "il a directement contribué au putsch contre le bureau légitime de l'association ainsi qu'à la poursuite de ses membres. Sur le plan régional, il était un instrument actif pour réaliser cela surtout durant la période où Béchir Tekkari était ministre de la justice (1999-2011)", a affirmé l'Observatoire des magistrats dans un communiqué.
Contacté par le Huffpost Tunisie, Ahmed Rahmouni, président de l'OTIM, s'est dit étonné que M. Essid n'ait pas consulté la société civile pour avoir un avis sur le passé du juge. D'autre part, selon lui, les informations mettant en cause M. Gharsalli sont "irréfutables" et se basent à la fois sur l'expérience des membres de son observatoire et sur des documents existants.
L'Association des magistrats tunisien a assuré que durant les années qui ont suivi ce putsch, il a été l'un des juges utilisés par le pouvoir dictatorial pour "rédiger des rapports discriminatoires et injustes" contre ses responsables, en vue de les marginaliser.
"Cela est prouvé par des rapports classés à l'Inspection générale du ministère de la justice", affirme l'AMT dans son communiqué.
Actuellement gouverneur de Mahdia, Mohamed Najem Gharsalli a été proposé pour faire parti du gouvernement par Habib Essid le 23 janvier.
Ce gouvernement ne pourrait entrer en fonction qu'après avoir obtenu le vote favorable d'au moins 109 députés sur les 217 membres de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), soit la majorité absolue. Mais face à l'opposition d'un grand nombre de partis représentés à l'Assemblée, le vote de confiance prévu mardi a été reporté à une date encore inconnue et des modifications dans la composition du gouvernement sont à prévoir.
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