L'émission "Labes" diffusée sur la chaine de télévision privée Al Hiwar Ettounsi n'en finit pas de faire parler d'elle. En cause, la bande-annonce de l'émission où un agent de sécurité justifiait la torture contre des opposants de l'ancien régime. Après l'interdiction controversée du parquet et de la haute instance de l'audiovisuel (HAICA) de diffuser cet épisode, la polémique se poursuit.
"Avant, la censure se faisait par téléphone. Maintenant elle se fait par la loi" a-t-il déploré, insistant sur le fait qu'il n'y a eu aucun aveu de torture de la part du policier en question dans l'émission et que l'entretien était un exemple de "tolérance".
Le parquet a-t-il interdit l'entretien?
Abdelaziz Essid, représentant juridique d'Al-Hiwar Ettounsi, a assuré dans Midi Show que le procureur de la République avait décidé de retirer la décision de l'interdiction émise par le parquet.
Or Sofiène Selliti, porte-parole du parquet, a assuré au Huffpost Tunisie qu'aucune décision écrite d'interdiction n'a été faite par le procureur de la République:
"Ce n'était pas une interdiction car, juridiquement, le parquet n'a pas le pouvoir d'interdire une émission", a-t-il poursuivi.
M. Selliti ne nie toutefois pas que le parquet a contacté la HAICA:
L'Instance Vérité et Dignité a visionné l'entretien
L'entretien pose la question du traitement par les médias de la torture, largement pratiquée avant et après le régime de Ben Ali. La bande-annonce de l'émission montrait un agent de sécurité qui évoquait des tortures de prisonniers politiques islamistes et de gauche, en présence d'un ancien détenu ayant subi des actes de torture de la part de ce même agent.
Pour eux, le policier en question a bel et bien avoué plusieurs dépassements qu'il aurait accompli dans les années 1990.
"Il s'est vanté de plusieurs crimes", a-t-il dit.
Cela dit M. Krichi a déploré l'aspect "chaotique" et "désorganisé" d'un tel entretien et les dangers qu'il peut provoquer:
Pour M. Krichi, ce genre d'entretien devrait être conduit par des experts de l'écoute des tortionnaires et des victimes. Il a appelé ces "tortionnaires" à éviter de passer directement par les médias:
"Si vous avez des aveux ou des déclarations, venez les dire à l'IVD. Et nous vous garantirons le secret professionnel et les données personnelles. Tous vos droits seront garantis", a-t-il assuré.
L'affaire du policier de "Labes" est assez épineuse dans la mesure où elle touche à la fois à la liberté d'expression et la justice transitionnelle. L'interdiction de sa diffusion a été décidée par la HAICA sur la base d'une bande-annonce diffusée par la chaîne Al-Hiwar Ettounsi.
"Nous avons été face à deux interdictions: celle du parquet et celle de la HAICA", a affirmé mardi l'animateur de "Labes", Naoufel Ouertani sur Mosaïque FM. Irrité par ces deux interventions, il dénonce une censure.
"Avant, la censure se faisait par téléphone. Maintenant elle se fait par la loi" a-t-il déploré, insistant sur le fait qu'il n'y a eu aucun aveu de torture de la part du policier en question dans l'émission et que l'entretien était un exemple de "tolérance".
Le parquet a-t-il interdit l'entretien?
Abdelaziz Essid, représentant juridique d'Al-Hiwar Ettounsi, a assuré dans Midi Show que le procureur de la République avait décidé de retirer la décision de l'interdiction émise par le parquet.
Or Sofiène Selliti, porte-parole du parquet, a assuré au Huffpost Tunisie qu'aucune décision écrite d'interdiction n'a été faite par le procureur de la République:
"Nous avons simplement averti samedi le représentant juridique de la chaîne Al-Hiwar Ettounsi et nous lui avons dit que la diffusion de cet entretien pouvait être dangereuse dans la mesure où elle touchait à l'ordre public".
"Ce n'était pas une interdiction car, juridiquement, le parquet n'a pas le pouvoir d'interdire une émission", a-t-il poursuivi.
M. Selliti ne nie toutefois pas que le parquet a contacté la HAICA:
"Nous avons communiqué un avis à la Haute instance de l'audiovisuel (HAICA) pour lui exposer les conséquences dangereuses que pourrait avoir la diffusion d'un tel entretien. Et c'est l'Instance qui a émis l'interdiction".
L'Instance Vérité et Dignité a visionné l'entretien
L'entretien pose la question du traitement par les médias de la torture, largement pratiquée avant et après le régime de Ben Ali. La bande-annonce de l'émission montrait un agent de sécurité qui évoquait des tortures de prisonniers politiques islamistes et de gauche, en présence d'un ancien détenu ayant subi des actes de torture de la part de ce même agent.
L'Instance Vérité et Dignité dont la mission est de réaliser la justice transitionnelle, s'est exprimée sur ce sujet mardi. Khaled Krichi, membre de l'Instance, a révélé que les membres de l'Instance avaient visionné l'entretien en entier.
Pour eux, le policier en question a bel et bien avoué plusieurs dépassements qu'il aurait accompli dans les années 1990.
"Il s'est vanté de plusieurs crimes", a-t-il dit.
Cela dit M. Krichi a déploré l'aspect "chaotique" et "désorganisé" d'un tel entretien et les dangers qu'il peut provoquer:
"Nous avons voulu contacter (l'agent de sécurité) Kamel Mraihi mais nous n'avons pas trouvé sa trace. Il a disparu parce qu'il a peur d'éventuelles représailles. Et nous avons effectivement peur qu'il y ait des actes de vengeance contre lui".
Pour M. Krichi, ce genre d'entretien devrait être conduit par des experts de l'écoute des tortionnaires et des victimes. Il a appelé ces "tortionnaires" à éviter de passer directement par les médias:
"Si vous avez des aveux ou des déclarations, venez les dire à l'IVD. Et nous vous garantirons le secret professionnel et les données personnelles. Tous vos droits seront garantis", a-t-il assuré.
L'affaire du policier de "Labes" est assez épineuse dans la mesure où elle touche à la fois à la liberté d'expression et la justice transitionnelle. L'interdiction de sa diffusion a été décidée par la HAICA sur la base d'une bande-annonce diffusée par la chaîne Al-Hiwar Ettounsi.
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