CHARLIE HEBDO - En Turquie, la une de Charlie Hebdo ne passe pas. Un tribunal turc a en effet ordonné mercredi 14 janvier le blocage des pages des sites internet qui publient la caricature du prophète Mahomet en "une" du journal satirique français Charlie Hebdo paru après l'attentat qui a décimé sa rédaction, a rapporté l'agence gouvernementale Anatolie.
Ce dessin a suscité la colère dans le monde musulman. Il représente un Mahomet la larme à l'oeil tenant une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des millions des manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait 17 morts en trois jours à Paris.
"Coupables de provocation"
La décision de blocage a été prise par un tribunal de Diyarbakir (sud-est) et vise "l'accès aux pages des sites internet qui publient aujourd'hui la première page de Charlie Hebdo", a précisé l'agence Anatolie. "Ceux qui méprisent les valeurs sacrées des musulmans en publiant des dessins représentant soi-disant notre prophète sont clairement coupables de provocation", a par ailleurs réagi sur Twitter l'un des vice-Premiers ministres du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara, Yalcın Akdogan.
Seul dans les pays musulmans, le quotidien d'opposition turc Cumhuriyet a bravé les mises en garde et les pressions en publiant dans son édition papier du jour la caricature qui fait la première page de Charlie Hebdo. Après un contrôle de police nocturne, Cumhuriyet, ennemi juré du président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, a distribué un encart de quatre pages en turc reprenant l'essentiel du nouveau numéro de Charlie Hebdo.
La direction de Cumhuriyet a longtemps hésité avant de défier ces interdits. Le journal devait initialement publier l'intégralité du nouveau numéro mais s'est finalement contenté, après un vif débat interne, d'un encart de quatre pages. "Dans ces pages, il n'y a pas de contenus susceptibles d'offenser quelque croyance que ce soit, qu'il s'agisse de celles des musulmans, des chrétiens ou des juifs", a estimé le rédacteur en chef du quotidien, Utku Cakirözer, dans un entretien à l'AFPTV. "Nous avons agi de manière très précautionneuse, par exemple en ne publiant pas la couverture de Charlie Hebdo" à la "une" du journal, a-t-il ajouté.
"Le terrorisme est un crime contre l'Humanité"
Dans son billet, l'éditorialiste politique de Cumhuriyet Hikmet Cetinkaya a accompagné la reproduction de la caricature de quelques mots en forme d'éditorial: "le terrorisme est un crime contre l'Humanité, quelle que soit son origine. C'est pour cela qu'il (le prophète) tient dans sa main une pancarte 'Je suis Charlie'".
Fondé en 1924 par un proche du fondateur de la Turquie moderne et laïque Mustafa Kemal Atatürk, Cumhuriyet ("La République" en turc) a fait l'objet ces dernières années de nombreux procès et a été la cible d'attentats qui ont coûté la vie à plusieurs de ses journalistes. D'autres ont été emprisonnés. Utku Cakirözer a indiqué à l'AFP être depuis mardi la cible de menaces téléphoniques.
La police turque a fait une descente dans la nuit à l'imprimerie du journal à Istanbul pour examiner son contenu avant de donner son feu vert à sa distribution. Des forces de l'ordre ont été déployées autour du siège de Cumhuriyet à Istanbul et de sa rédaction à Ankara. Dans la capitale, un petit groupe d'étudiants pro-islam a défilé devant le journal sans incident, selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie.
Ce dessin a suscité la colère dans le monde musulman. Il représente un Mahomet la larme à l'oeil tenant une pancarte "Je suis Charlie", le slogan des millions des manifestants qui ont défilé en France et à l'étranger pour condamner les attaques jihadistes qui ont fait 17 morts en trois jours à Paris.
"Coupables de provocation"
La décision de blocage a été prise par un tribunal de Diyarbakir (sud-est) et vise "l'accès aux pages des sites internet qui publient aujourd'hui la première page de Charlie Hebdo", a précisé l'agence Anatolie. "Ceux qui méprisent les valeurs sacrées des musulmans en publiant des dessins représentant soi-disant notre prophète sont clairement coupables de provocation", a par ailleurs réagi sur Twitter l'un des vice-Premiers ministres du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara, Yalcın Akdogan.
Seul dans les pays musulmans, le quotidien d'opposition turc Cumhuriyet a bravé les mises en garde et les pressions en publiant dans son édition papier du jour la caricature qui fait la première page de Charlie Hebdo. Après un contrôle de police nocturne, Cumhuriyet, ennemi juré du président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, a distribué un encart de quatre pages en turc reprenant l'essentiel du nouveau numéro de Charlie Hebdo.
La direction de Cumhuriyet a longtemps hésité avant de défier ces interdits. Le journal devait initialement publier l'intégralité du nouveau numéro mais s'est finalement contenté, après un vif débat interne, d'un encart de quatre pages. "Dans ces pages, il n'y a pas de contenus susceptibles d'offenser quelque croyance que ce soit, qu'il s'agisse de celles des musulmans, des chrétiens ou des juifs", a estimé le rédacteur en chef du quotidien, Utku Cakirözer, dans un entretien à l'AFPTV. "Nous avons agi de manière très précautionneuse, par exemple en ne publiant pas la couverture de Charlie Hebdo" à la "une" du journal, a-t-il ajouté.
"Le terrorisme est un crime contre l'Humanité"
Dans son billet, l'éditorialiste politique de Cumhuriyet Hikmet Cetinkaya a accompagné la reproduction de la caricature de quelques mots en forme d'éditorial: "le terrorisme est un crime contre l'Humanité, quelle que soit son origine. C'est pour cela qu'il (le prophète) tient dans sa main une pancarte 'Je suis Charlie'".
Fondé en 1924 par un proche du fondateur de la Turquie moderne et laïque Mustafa Kemal Atatürk, Cumhuriyet ("La République" en turc) a fait l'objet ces dernières années de nombreux procès et a été la cible d'attentats qui ont coûté la vie à plusieurs de ses journalistes. D'autres ont été emprisonnés. Utku Cakirözer a indiqué à l'AFP être depuis mardi la cible de menaces téléphoniques.
La police turque a fait une descente dans la nuit à l'imprimerie du journal à Istanbul pour examiner son contenu avant de donner son feu vert à sa distribution. Des forces de l'ordre ont été déployées autour du siège de Cumhuriyet à Istanbul et de sa rédaction à Ankara. Dans la capitale, un petit groupe d'étudiants pro-islam a défilé devant le journal sans incident, selon l'agence de presse gouvernementale Anatolie.
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