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Tunisie: Des médias épinglés pour avoir diffusé des aveux filmés par le ministère de l'Intérieur

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Plusieurs chaînes de télévision tunisiennes ont été épinglées par l'instance chargée de l'audiovisuel, qui leur a reproché mardi d'avoir "stigmatisé" trois hommes accusés d'avoir tué un policier en diffusant leurs aveux, filmés par le ministère de l'Intérieur.

"Nous sommes contre le fait de passer à la télévision les images de gens accusés, (de diffuser) leurs aveux pris dans le cadre d'un interrogatoire policier mais dont la culpabilité n'a pas été prouvée", a dit Nouri Lajmi, le président de cette instance (la Haica) à la radio privée Mosaïque FM.


La Haica a récemment interdit à cinq chaînes, dont la télévision nationale Wataniya et les chaînes privées Nessma et Hannibal, de rediffuser ces images.

Elle leur a également demandé de les retirer de leur site et de leurs pages sur les réseaux sociaux, jugeant que la vidéo portait atteinte "à la dignité humaine" et "incitait à la violence et à la haine".

Le ministère de l'Intérieur a tourné et distribué une vidéo de neuf minutes début janvier, dans laquelle trois hommes dont le visage n'est pas flouté avouent le meurtre d'un policier. Des images les montrent ensuite menottés, avant de gros plans sur des couteaux tachés de sang.

LIRE AUSSI: Un policier égorgé, le ministère de l'Intérieur accuse des "extrémistes" islamistes


Selon le porte-parole du ministère Mohamed Ali Aroui, qui s'exprime dans la vidéo, il s'agit de "montrer leur degré de sauvagerie" et même, selon lui, la "laideur (...) de leurs visages et de leur comportement".

M. Lajmi a dénoncé une atteinte à la présomption d'innocence, en appelant les médias à la prudence et en mettant en garde contre la "stigmatisation" et la "confusion des rôles".

"Vous me direz, ils ont fait des aveux. (Mais) combien d'accusés sont revenus sur leurs aveux?", a-t-il demandé. "Quand les médias font apparaître des gens comme ça, au lieu de rester accusés, ils deviennent des criminels, même s'ils passent devant un tribunal demain. Il y a un impact sur l'opinion publique".


M. Aroui a dit mardi à l'AFP qu'il n'était "pas concerné" par les remarques de la Haica sur la vidéo de son ministère. "Nous allons continuer à travailler et à combattre le terrorisme", a-t-il lancé.

LIRE AUSSI: La HAICA suspend deux émissions de la Radio Zitouna et la chaîne El Hiwar


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