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Couverture de Charlie Hebdo: En Egypte, on parle de "provocation", les instances françaises appellent au calme

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A peine diffusée, la "une" du Charlie Hebdo du mercredi 14 janvier a fait réagir. Si elle suscite l'impatience en France et à l'étranger, où ce numéro exceptionnellement tiré à 3 millions d'exemplaires risque d'être rapidement épuisé, cette couverture a aussi reçu des critiques.

Dar al-Ifta en Egypte a ainsi "mis en garde" mardi contre la publication d'un nouveau dessin représentant le prophète Mohammed dans Charlie Hebdo. "Cette action est une provocation injustifiée pour les sentiments d'1,5 milliard de musulmans à travers le monde," a indiqué Dar al-Ifta dans un communiqué.

La "une" du numéro de Charlie à paraître mercredi représente le prophète Mohamed, une larme à l’œil, tenant une pancarte "Je suis Charlie" comme celles brandies par les millions de personnes qui ont manifesté en France pour défendre la liberté d'expression après les attentats. Le dessin est surmonté du titre "Tout est pardonné", une formule apaisante qui tranche avec la veine souvent féroce du journal.

"Garder son calme en évitant les réactions émotives"

En France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) et l'UOIF (proche des Frères musulmans) ont appelé la communauté musulmane "à garder son calme en évitant les réactions émotives". Ces organisations "appellent les musulmans de France à garder leur calme en évitant les réactions émotives (...) tout en respectant la liberté d'opinion", dans un communiqué envoyé par le CFCM.

Même son de cloche du côté de Tareq Oubrou, recteur de la Mosquée de Bordeaux. Selon l'imam, "une caricature c’est une caricature. Nous sommes dans un pays libre et c’est grâce à cette liberté que les musulmans peuvent s’exprimer et pratiquer, a-t-il estimé sur France Info. Il ne faut pas scier la branche sur laquelle tout le monde est assis. Tout le monde a le droit de s’exprimer."

"L’intention de ces caricatures c’est l’apaisement, c’est même un acte de gentillesse, a-t-il ajouté. Il faut voir la caricature au-delà du problème de la représentation du prophète en tant que tel", pour Tareq Oubrou, selon lequel "la France n’est pas un pays raciste". "Il ne faut pas dramatiser", a-t-il affirmé à propos de la multiplication des actes islamophobes ces derniers jours.

"Provocation", "huile sur le feu"

"Par respect pour la mémoire des victimes de Charlie Hebdo, nous ne ferons pas de commentaire à cette provocation. Ils sont restés dans la ligne habituelle", a confié à l'AFP le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie au sein du CFCM, Abdallah Zekri.

"Ça va mettre de l'huile sur le feu", a-t-il pourtant dit au Figaro.

"Je ne veux pas être désobligeant avec ces journalistes mais ils continuent la provocation", s'est-il indigné, ajoutant: "Mohamed, Mohamed, toujours Mohamed... Il est mort il y a 15 siècles !". "J'ai reçu beaucoup de réactions de musulmans qui sont indignés et je les comprends", a-t-il aussi assuré.

Représenter Mohamed est interdit en islam par un "hadith" (parole du prophète), et les moqueries le concernant sont jugées offensantes par plusieurs croyants.

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