Des vieux rafiots rouillés comme ceux interceptés la semaine dernière par la marine italienne avec des centaines de clandestins à bord, se négocient pour seulement quelques centaines de milliers de dollars sur des marchés parallèles, "aussi facilement qu'une voiture d'occasion", soulignent les experts maritimes.
Le trafic de migrants touche en particulier l'Italie, confrontée depuis plusieurs années à un afflux croissant de clandestins qui tentent de gagner l'Europe par la mer au péril de leur vie.
Les autorités italiennes ont annoncé vendredi avoir pris le contrôle de l'Ezadeen, bâtiment en panne et abandonné par son équipage avec 360 migrants à bord au large de la Calabre (sud). Quelques jours avant, la marine italienne avait déjà réussi à ramener à bon port le Blue Sky M, autre cargo transportant près de 800 migrants abandonnés en pleine mer Adriatique.
Les deux bateaux, de vieux rafiots navigant depuis 48 ans pour le premier, 37 pour le second, n'avaient pas de certificat de navigabilité à jour, et n'ont, en tout état de fait, "aucune valeur marchande, à part pour les ferrailleurs", explique Simon Ward, directeur de Ursa Shipbrokers, courtier en transport maritime basé dans le port grec du Pirée.
Même dans les casses spécialisées de Turquie, les deux bateaux n'auraient guère été vendus plus de 250.000 dollars. Sachant que les coûts de transport de ces épaves peuvent atteindre les 100.000 dollars, certains propriétaires peu scrupuleux préfèrent parfois céder leur bien en fermant les yeux sur l'identité des acheteurs.
Acheter un bateau de seconde main est "aussi facile que d'acheter une voiture d'occasion", explique un autre négociant, basé à Londres sous couvert d'anonymat. Et pour les trafiquants, acheter ces vieux navires "pour des cacahuètes et mettre des migrants à bord" peut constituer une source de profits substantielle.
Selon des responsables italiens, les passagers sur l'Ezadeen ont ainsi payé entre 4.000 et 8.000 dollars pour traverser la Méditerranée, soit l'équivalent pour les trafiquants d'une manne comprise entre 1,44 million et 2,88 millions de dollars.
'Vendus sur des sites internet'
Bien qu'il reste encore à déterminer comment les trafiquants se sont retrouvés à la barre des deux navires, rien n'indique, à ce stade, que les bateaux proviennent d'un circuit de revente illégal.
Les registres du Bureau maritime international sont vierges de toute trace de vol et le système de traçage automatique était opérationnel sur les deux navires.
"Il est parfaitement légal de vendre un bateau d'occasion partout dans le monde", souligne David Olsen, un expert du journal maritime Lloyd's List.
"Ils sont vendus sur des sites internet et même sur Ebay", relève-t-il. "Et je vois bien des gens se retrouver autour d'une bière pour se mettre d'accord sur un prix" sans se préoccuper des détails de l'opération, "juste pour pouvoir s'en débarrasser facilement".
Les ventes de ces rafiots de seconde main se font toutefois "en dehors des principaux marchés traditionnels", où les vendeurs réputés ne hasardent pas, explique un négociant londonien.
L'Ezadeen avait été inspecté pour la dernière fois en juin 2014 au Liban, et le Blue Sky M en Roumanie en avril 2014. Mais les navires n'étaient pas en règle lorsqu'ils ont été saisis, souligne Simon Ward.
Selon lui, l'Ezadeen "pourrait avoir été acheté dans le cadre d'un accord de ferrailleurs, ou vendu par des propriétaires pensant qu'il rejoindrait la casse, mais un tiers a pu s'immiscer dans l'affaire pour prendre le contrôle du bateau".
La construction et l'équipement des bateaux font l'objet de règles strictes posées par l'Organisation maritime internationale, une institution des Nations unies comptant quelque 170 pays.
Ces dispositions sont renforcées pays par pays, mais également au niveau des ports. Mais certaines administrations sont moins vigilantes que, par exemple, celles des membres de l'Union européenne.
L'Ezadeen battait pavillon sierra-léonais, et le Blue Sky M, moldave, à l'instar de sept navires figurant parmi un groupe de vingt bateaux interdits par l'organisation Entente de Paris sur le contrôle des navires (Paris MOU), qui regroupes 27 administrations maritimes d'Europe et d'Amérique du Nord.
Le trafic de migrants touche en particulier l'Italie, confrontée depuis plusieurs années à un afflux croissant de clandestins qui tentent de gagner l'Europe par la mer au péril de leur vie.
Les autorités italiennes ont annoncé vendredi avoir pris le contrôle de l'Ezadeen, bâtiment en panne et abandonné par son équipage avec 360 migrants à bord au large de la Calabre (sud). Quelques jours avant, la marine italienne avait déjà réussi à ramener à bon port le Blue Sky M, autre cargo transportant près de 800 migrants abandonnés en pleine mer Adriatique.
Les deux bateaux, de vieux rafiots navigant depuis 48 ans pour le premier, 37 pour le second, n'avaient pas de certificat de navigabilité à jour, et n'ont, en tout état de fait, "aucune valeur marchande, à part pour les ferrailleurs", explique Simon Ward, directeur de Ursa Shipbrokers, courtier en transport maritime basé dans le port grec du Pirée.
Même dans les casses spécialisées de Turquie, les deux bateaux n'auraient guère été vendus plus de 250.000 dollars. Sachant que les coûts de transport de ces épaves peuvent atteindre les 100.000 dollars, certains propriétaires peu scrupuleux préfèrent parfois céder leur bien en fermant les yeux sur l'identité des acheteurs.
Acheter un bateau de seconde main est "aussi facile que d'acheter une voiture d'occasion", explique un autre négociant, basé à Londres sous couvert d'anonymat. Et pour les trafiquants, acheter ces vieux navires "pour des cacahuètes et mettre des migrants à bord" peut constituer une source de profits substantielle.
Selon des responsables italiens, les passagers sur l'Ezadeen ont ainsi payé entre 4.000 et 8.000 dollars pour traverser la Méditerranée, soit l'équivalent pour les trafiquants d'une manne comprise entre 1,44 million et 2,88 millions de dollars.
'Vendus sur des sites internet'
Bien qu'il reste encore à déterminer comment les trafiquants se sont retrouvés à la barre des deux navires, rien n'indique, à ce stade, que les bateaux proviennent d'un circuit de revente illégal.
Les registres du Bureau maritime international sont vierges de toute trace de vol et le système de traçage automatique était opérationnel sur les deux navires.
"Il est parfaitement légal de vendre un bateau d'occasion partout dans le monde", souligne David Olsen, un expert du journal maritime Lloyd's List.
"Ils sont vendus sur des sites internet et même sur Ebay", relève-t-il. "Et je vois bien des gens se retrouver autour d'une bière pour se mettre d'accord sur un prix" sans se préoccuper des détails de l'opération, "juste pour pouvoir s'en débarrasser facilement".
Les ventes de ces rafiots de seconde main se font toutefois "en dehors des principaux marchés traditionnels", où les vendeurs réputés ne hasardent pas, explique un négociant londonien.
L'Ezadeen avait été inspecté pour la dernière fois en juin 2014 au Liban, et le Blue Sky M en Roumanie en avril 2014. Mais les navires n'étaient pas en règle lorsqu'ils ont été saisis, souligne Simon Ward.
Selon lui, l'Ezadeen "pourrait avoir été acheté dans le cadre d'un accord de ferrailleurs, ou vendu par des propriétaires pensant qu'il rejoindrait la casse, mais un tiers a pu s'immiscer dans l'affaire pour prendre le contrôle du bateau".
La construction et l'équipement des bateaux font l'objet de règles strictes posées par l'Organisation maritime internationale, une institution des Nations unies comptant quelque 170 pays.
Ces dispositions sont renforcées pays par pays, mais également au niveau des ports. Mais certaines administrations sont moins vigilantes que, par exemple, celles des membres de l'Union européenne.
L'Ezadeen battait pavillon sierra-léonais, et le Blue Sky M, moldave, à l'instar de sept navires figurant parmi un groupe de vingt bateaux interdits par l'organisation Entente de Paris sur le contrôle des navires (Paris MOU), qui regroupes 27 administrations maritimes d'Europe et d'Amérique du Nord.
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