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Récit d'un débat entre jeunes représentants de la campagne de Moncef Marzouki et ceux de Béji Caïd Essebsi

"À la télé, on ne voit pas de jeunes comme nous dans les débats. On ne voit pas de jeunes qui parlent comme nous. On ne voit personne qui nous parlent, à nous".

Campée au milieu de la scène du cinéma Le Parnasse, sur l’avenue Bourguiba de Tunis, la modératrice a fixé le ton.

Organisé par une coalition d’associations (IWatch, Sawti, Gov et l’Observatoire national de la jeunesse) mercredi 17 décembre, le débat s’annonçait prometteur. Deux jeunes représentants de la campagne de Moncef Marzouki feraient face à leurs homologues de celle de Béji Caïd Essebsi.

"Ce soir, on va parler la langue des jeunes", s’enflamme la modératrice.

Tout a été organisé pour y donner une touche moderne : les questions du public seront posées en ligne par la plateforme Gov et le débat sera retransmis en direct sur internet.

Une centaine de ces jeunes se sont réunis devant la scène, organisée à la manière d’une émission télévisée : pupitres à gauche, à droite, et au centre.

Des caméras, des reflets lumineux: Tout est prêt pour une soirée à la gloire des jeunes, grands abstentionnistes des derniers scrutins.

Un jeune homme est venu de Kairouan, bonnet sur la tête, pour y assister.

Mais sur scène, le pupitre de droite est vide. Les représentants de la campagne du parti Nida Tounes ne sont pas venus. Une députée a été retenue en commission à l’Assemblée du peuple, explique un membre de l’organisation IWatch.

L’autre représentant "est malade, et ne répond pas au téléphone".

Nida Tounes a prévenu 30 minutes avant le début du débat et promis un remplaçant.

Deux heures après, toujours rien.

Entre temps, le "débat" a commencé en sens unique.

Les représentants de Moncef Marzouki louent la basse moyenne d’âge du cabinet du président sortant et abordent des "sujets jeunes" comme les visas ou encore les échanges universitaires.

Mais le public, qui s’attendait à une opposition entre les deux courants, semble de plus en plus déçu.

À l’image de nombreux autres, le jeune de Kairouan se dirige déjà vers la porte.

L’organisation a prévu de montrer la vidéo d’un micro-trottoir de jeunes Tunisiens. La projection est lancée, mais personne ne semble savoir éteindre la lumière.

L’image est trop claire. Au bout d’un quart d’heure, des altercations s’engagent entre les jeunes du public. Les déçus semblent en vouloir aux supporters de Béji Caïd Essebsi, pourtant dépités eux aussi.

La scène est chaotique. La soirée est interrompue. Les jeunes n’auront pas leur débat.



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