La Tunisie est appelée dimanche 21 décembre à choisir entre le président sortant Moncef Marzouki et Béji Caïd Essebsi, pour le second tour de la présidentielle, un scrutin qui doit achever quatre années de transition parfois chaotique.
M. Caïd Essebsi, arrivé en tête au premier tour avec 39,46%, fait figure de favori pour ce scrutin qui doit permettre aux Tunisiens d'élire pour la première fois librement leur chef de l'Etat.
Fort de la victoire de son parti Nida Tounes aux législatives d'octobre, devançant Ennahdha, il espère ainsi ravir à 88 ans pour cinq ans la présidence tandis que ses proches formeront le prochain gouvernement.
La campagne électorale s'est déroulée sans réels incidents, mais a été marquée par des échanges d'invectives continus entre les finalistes tant les deux hommes se méprisent. M. Caïd Essebsi a d'ailleurs refusé de débattre avec son concurrent qu'il qualifie d'"extrémiste".
Le président Marzouki, 64 ans, un médecin et militant des droits de l'Homme de la gauche longtemps exilé en France, n'a eu cesse de présenter son adversaire comme un tenant de l'ancien régime. M. Caïd Essebsi a servi comme ministre sous le régime de Habib Bourguiba puis au début des années 1990 comme président du Parlement de Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de 2011.
Il l'a même accusé d'orchestrer des fraudes, ce qui a valu au président un rappel à l'ordre de l'instance chargée d'organiser les élections (ISIE).
En réplique, Béji Caïd Essebsi se pose en candidat du retour du "prestige" de l'Etat qui a été miné selon lui par M. Marzouki, élu en 2011 par la Constituante avec l'appui d'Ennahdha, l'accusant d'être un "extrémiste" qui s'est compromis avec les islamistes et même de courtiser les jihadistes.
Dans ce bras de fer, Ennahdha, deuxième force du pays, a annoncé rester neutre, refusant de soutenir l'un ou l'autre des candidats et assurant être prêt à travailler avec Nida Tounes après les élections.
Néanmoins, certains parmi les faucons du mouvement islamiste, tels que Sadok Chourou et Habib Ellouz, ont appelé leurs partisans à voter en faveur de M. Marzouki.
"Une autre période transitoire"
Quel que soit le résultat du scrutin, qui doit être annoncé entre le 22 et le 24 décembre, les Tunisiens espèrent achever quatre ans de transition post-révolutionnaire sans basculer dans la guerre civile ou la répression comme le voisin libyen ou l'Egypte.
"Nous espérons que la transition va se terminer, que les élections seront transparentes et j'espère que tout le monde ira voter et que ça se passera bien", souligne ainsi Anissa Yahyaoui, une étudiante de 29 ans.
"Il y a eu beaucoup de secousses et d'instabilité (depuis la révolution), nous n'avons pas connu que de bonnes choses", relève Salem Zribi, un professeur à la retraite qui espère que ce scrutin marquera un retour à l'ordre.
La Tunisie a en effet connu une multitude de crises politiques et fait face à l'essor d'une mouvance jihadiste armée accusée par les autorités d'avoir tué des dizaines de militaires et assassiné deux opposants aux islamistes. Le pays reste néanmoins une référence pour la communauté internationale, les autres Etats du "Printemps arabe" ayant largement sombré dans la violence.
Mais l'analyste politique tunisien Ahmed Manaï rappelle que des causes profondes de la révolte de 2011 sont encore là, à commencer par la misère et le chômage qui minent toujours le pays.
Selon lui, il s'agira après la présidentielle du début d'une "autre période transitoire" pour rétablir la confiance des investisseurs, réformer et relancer une économie anémique et souffrant des mêmes maux que sous le régime déchu.
Le président, qui a vu ses prérogatives réduites dans la nouvelle Constitution afin d'éviter une dérive autoritaire, n'aura cependant à ce titre que peu de pouvoir. Son élection au suffrage universel lui confère néanmoins un poids politique important avec un rôle central en matière de diplomatie et de défense.
M. Caïd Essebsi, arrivé en tête au premier tour avec 39,46%, fait figure de favori pour ce scrutin qui doit permettre aux Tunisiens d'élire pour la première fois librement leur chef de l'Etat.
Fort de la victoire de son parti Nida Tounes aux législatives d'octobre, devançant Ennahdha, il espère ainsi ravir à 88 ans pour cinq ans la présidence tandis que ses proches formeront le prochain gouvernement.
La campagne électorale s'est déroulée sans réels incidents, mais a été marquée par des échanges d'invectives continus entre les finalistes tant les deux hommes se méprisent. M. Caïd Essebsi a d'ailleurs refusé de débattre avec son concurrent qu'il qualifie d'"extrémiste".
Le président Marzouki, 64 ans, un médecin et militant des droits de l'Homme de la gauche longtemps exilé en France, n'a eu cesse de présenter son adversaire comme un tenant de l'ancien régime. M. Caïd Essebsi a servi comme ministre sous le régime de Habib Bourguiba puis au début des années 1990 comme président du Parlement de Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution de 2011.
Il l'a même accusé d'orchestrer des fraudes, ce qui a valu au président un rappel à l'ordre de l'instance chargée d'organiser les élections (ISIE).
En réplique, Béji Caïd Essebsi se pose en candidat du retour du "prestige" de l'Etat qui a été miné selon lui par M. Marzouki, élu en 2011 par la Constituante avec l'appui d'Ennahdha, l'accusant d'être un "extrémiste" qui s'est compromis avec les islamistes et même de courtiser les jihadistes.
Dans ce bras de fer, Ennahdha, deuxième force du pays, a annoncé rester neutre, refusant de soutenir l'un ou l'autre des candidats et assurant être prêt à travailler avec Nida Tounes après les élections.
Néanmoins, certains parmi les faucons du mouvement islamiste, tels que Sadok Chourou et Habib Ellouz, ont appelé leurs partisans à voter en faveur de M. Marzouki.
"Une autre période transitoire"
Quel que soit le résultat du scrutin, qui doit être annoncé entre le 22 et le 24 décembre, les Tunisiens espèrent achever quatre ans de transition post-révolutionnaire sans basculer dans la guerre civile ou la répression comme le voisin libyen ou l'Egypte.
"Nous espérons que la transition va se terminer, que les élections seront transparentes et j'espère que tout le monde ira voter et que ça se passera bien", souligne ainsi Anissa Yahyaoui, une étudiante de 29 ans.
"Il y a eu beaucoup de secousses et d'instabilité (depuis la révolution), nous n'avons pas connu que de bonnes choses", relève Salem Zribi, un professeur à la retraite qui espère que ce scrutin marquera un retour à l'ordre.
La Tunisie a en effet connu une multitude de crises politiques et fait face à l'essor d'une mouvance jihadiste armée accusée par les autorités d'avoir tué des dizaines de militaires et assassiné deux opposants aux islamistes. Le pays reste néanmoins une référence pour la communauté internationale, les autres Etats du "Printemps arabe" ayant largement sombré dans la violence.
Mais l'analyste politique tunisien Ahmed Manaï rappelle que des causes profondes de la révolte de 2011 sont encore là, à commencer par la misère et le chômage qui minent toujours le pays.
"Sur le plan économique et social, (ce) sera plus difficile parce que les énormes problèmes socio-économiques prendront beaucoup de temps à être résolus et que le chômage et la hausse des prix va encore persister", dit-il.
Selon lui, il s'agira après la présidentielle du début d'une "autre période transitoire" pour rétablir la confiance des investisseurs, réformer et relancer une économie anémique et souffrant des mêmes maux que sous le régime déchu.
Le président, qui a vu ses prérogatives réduites dans la nouvelle Constitution afin d'éviter une dérive autoritaire, n'aura cependant à ce titre que peu de pouvoir. Son élection au suffrage universel lui confère néanmoins un poids politique important avec un rôle central en matière de diplomatie et de défense.
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