Ça gronde à Gabès. Les travailleurs du secteur maritime (marins, pêcheurs et aquaculteurs) ont protesté jeudi 11 décembre contre la dégradation de la situation du secteur maritime dans la région.
Le président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche (URAP) de Gabès, Imed El Béji, a indiqué à la TAP que "les marins et pêcheurs de la région étaient dans une situation délicate, en raison de la pêche anarchique (sans autorisation) et de la pollution marine qui a rendu le bassin de Gabès, impraticable à cause du phosphogypse (engrais phosphatés). Cette mer était une pépinière de poissons par le passé".
À travers un communiqué, l'URAP a donné quelques mesures à prendre pour permettre aux travailleurs d'exercer leur métier avec plus de sérénité:
Depuis de nombreuses années, le gouvernorat de Gabès souffre de la dégradation de la qualité de son eau, de son air et de son sol. La population, la faune et la flore sont affectés par la pollution du Groupe Chimique Tunisien (GCT) et les habitants ainsi que la société civile se mobilisent pour trouver une solution à cette catastrophe écologique.
"La situation est extrême ici et tout le monde s'en fiche"
Dans les années 1960, Gabès était décrite par ses habitants et ses visiteurs comme une zone aux belles plages ensoleillées propices à la baignade avec des eaux riches en poissons de différentes espèces. Mais depuis plusieurs années, la baignade est interdite, la mer est trop polluée pour l'autoriser.
Les accusations visent le Groupe Chimique Tunisien (GCT), son activité, qui a débuté dans les années 70, consiste à transformer et valoriser le phosphate brut, il compte aujourd'hui 4 pôles industriels, à Sfax, M’dhilla, Gabès et Shkira.
La mer, à proximité du GCT est aujourd'hui de couleur ocre, des carcasses de poissons la parsèment. La santé des habitants est aussi fortement affectée par la pollution du groupe. En effet, parallèlement à la destruction de l’environnement, il y a une infertilité grandissante chez les Gabésiennes selon le site Al Jazeera et les avortements involontaires spontanés sont fréquents.
Contactée par le HuffPost Tunisie, Rim, jeune étudiante de 24 ans originaire à Gabès ne comprend toujours pas "que les autorités délaissent autant de personnes sans se remettre en question".
"Je vis à Gabès depuis toujours, je n'ai jamais vu un soutien des autorités... La situation est extrême ici et tout le monde s'en fiche" a-t-elle déploré.
"Se baigner dans une mer d'huile toxique, être atteint du cancer à cause des institutions... Tout ceci est criminelle! Ce n'est plus un appel à l'aide des habitants de la région, c'est une opération de sauvetage qui est nécessaire" a-t-elle ajouté
Plusieurs associations environnementales à Gabès avaient invoqué l'article 45 de la Constitution
En début d'année déjà, plusieurs représentants d'associations opérant dans le domaine de l'environnement à Gabès avaient formulé l'espoir de voir la nouvelle Constitution, de mettre fin à la situation environnementale en constante dégradation depuis l'installation, il y a une quarantaine d'années, des industries chimiques.
Foued Kraiem, président de l'association tunisienne de l'environnement et de la nature à Gabès avait insisté sur la nécessité de mettre fin de manière définitive à la pollution dans la région, conformément aux dispositions de la Constitution.
L'article 45 stipule:
Aucun constituant n'avait voté contre l'adoption de l'article!
La lutte contre la pollution du bassin de Gabès se poursuit jusqu'à ce jour.
Voici les photos des inondations qu'avaient subit Gabès et ses alentours l'an dernier
Le président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche (URAP) de Gabès, Imed El Béji, a indiqué à la TAP que "les marins et pêcheurs de la région étaient dans une situation délicate, en raison de la pêche anarchique (sans autorisation) et de la pollution marine qui a rendu le bassin de Gabès, impraticable à cause du phosphogypse (engrais phosphatés). Cette mer était une pépinière de poissons par le passé".
À travers un communiqué, l'URAP a donné quelques mesures à prendre pour permettre aux travailleurs d'exercer leur métier avec plus de sérénité:
- Sanctionner ceux qui font de la pêche à la traîne ( technique de pêche dans laquelle on laisse traîner le leurre ou le vif au fond des eaux avec un bateau en mouvement)
- Contrôler et sévir les personnes qui enfreignent les règles
- Le Groupe chimique Tunisien implanté à Gabès et les autres industries ne doivent plus être autorisés à polluer librement la mer et devront également dédommager les pêcheurs pour les pertes subies, à cause de leur pollution.
- Accorder des compensations aux marins et pêcheurs qui sont lésés par cette activité, notamment au niveau sanitaire.
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Depuis de nombreuses années, le gouvernorat de Gabès souffre de la dégradation de la qualité de son eau, de son air et de son sol. La population, la faune et la flore sont affectés par la pollution du Groupe Chimique Tunisien (GCT) et les habitants ainsi que la société civile se mobilisent pour trouver une solution à cette catastrophe écologique.
"La situation est extrême ici et tout le monde s'en fiche"
Dans les années 1960, Gabès était décrite par ses habitants et ses visiteurs comme une zone aux belles plages ensoleillées propices à la baignade avec des eaux riches en poissons de différentes espèces. Mais depuis plusieurs années, la baignade est interdite, la mer est trop polluée pour l'autoriser.
Les accusations visent le Groupe Chimique Tunisien (GCT), son activité, qui a débuté dans les années 70, consiste à transformer et valoriser le phosphate brut, il compte aujourd'hui 4 pôles industriels, à Sfax, M’dhilla, Gabès et Shkira.
La mer, à proximité du GCT est aujourd'hui de couleur ocre, des carcasses de poissons la parsèment. La santé des habitants est aussi fortement affectée par la pollution du groupe. En effet, parallèlement à la destruction de l’environnement, il y a une infertilité grandissante chez les Gabésiennes selon le site Al Jazeera et les avortements involontaires spontanés sont fréquents.
Contactée par le HuffPost Tunisie, Rim, jeune étudiante de 24 ans originaire à Gabès ne comprend toujours pas "que les autorités délaissent autant de personnes sans se remettre en question".
"Je vis à Gabès depuis toujours, je n'ai jamais vu un soutien des autorités... La situation est extrême ici et tout le monde s'en fiche" a-t-elle déploré.
"Se baigner dans une mer d'huile toxique, être atteint du cancer à cause des institutions... Tout ceci est criminelle! Ce n'est plus un appel à l'aide des habitants de la région, c'est une opération de sauvetage qui est nécessaire" a-t-elle ajouté
Plusieurs associations environnementales à Gabès avaient invoqué l'article 45 de la Constitution
En début d'année déjà, plusieurs représentants d'associations opérant dans le domaine de l'environnement à Gabès avaient formulé l'espoir de voir la nouvelle Constitution, de mettre fin à la situation environnementale en constante dégradation depuis l'installation, il y a une quarantaine d'années, des industries chimiques.
Foued Kraiem, président de l'association tunisienne de l'environnement et de la nature à Gabès avait insisté sur la nécessité de mettre fin de manière définitive à la pollution dans la région, conformément aux dispositions de la Constitution.
L'article 45 stipule:
La contribution à la préservation du climat et le droit à un environnement sain et équilibré sont garantis. L’Etat doit fournir les moyens nécessaires pour lutter contre la pollution.
Aucun constituant n'avait voté contre l'adoption de l'article!
La lutte contre la pollution du bassin de Gabès se poursuit jusqu'à ce jour.
Voici les photos des inondations qu'avaient subit Gabès et ses alentours l'an dernier
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