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Etats-Unis: Un rapport explosif du Sénat accuse la CIA d'avoir menti sur l'étendue de ses méthodes brutales

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Le rapport, publié ce mardi par le Sénat, a conclu que les techniques renforcées d'interrogatoire de la CIA, exercées entre 2002 et 2006 contre des détenus d'Al Qaïda et d'autres captifs à travers le monde et autorisées secrètement sous la présidence de George W. Bush, "n'ont pas été efficaces".

"A aucun moment les techniques d'interrogatoire renforcées de la CIA n'ont permis de recueillir des renseignements relatifs à des menaces imminentes, tels que des informations concernant d'hypothétiques -bombes à retardement- dont beaucoup estimaient qu'elles justifiaient ces techniques", a déclaré dans un résumé la présidente de la commission, la démocrate Dianne Feinstein.

La version, rendue publique par le Sénat, explique que les techniques utilisées ont été plus brutales que ce que l'agence d'espionnage avait reconnu jusqu'à présent. Le rapport accuse aussi la CIA d'avoir menti, non seulement au grand public mais aussi au Congrès et la Maison Blanche, sur l'efficacité du programme, notamment en affirmant que ces techniques avaient permis de "sauver des vies".

"Ce document examine les conditions secrètes de détention de la CIA à l'étranger d'au moins 119 personnes, et l'utilisation de techniques d'interrogations coercitives - dans certains cas s'apparentants à de la torture," a rajouté Dianne Feinstein lors de son discours.

Des méthodes brutales

Pour preuve, le rapport donne plusieurs exemples détaillés des méthodes brutales utilisées par les agents de la CIA, comme la mort d'hypothermie d'un détenu en 2002, qui avait été exposé partiellement nu et enchaîné à un plancher en béton dans une prison secrète de la CIA.

D'après le rapport, certains détenus ont également été privés de sommeil jusqu'à 180 heures, parfois avec leurs mains enchaînées au-dessus de leur tête. Des séances d'alimentation et d'hydratation rectale ont également été exercées sans documentation médicale. La technique du waterboarding, des simulacres de noyade, a notamment été utilisée à plus de 83 occasions sur le prisonnier Abu Zubaydah. Des postures en suspension sur des membres du corps déjà cassés ou brisés ont été imposées.

Le rapport fait également état des prisons secrètes de la CIA, dont les emplacements exacts sont encore inconnus, où les prisonniers étaient détenus dans l'obscurité la plus totale, constamment enchaînés dans des cellules isolées, bombardés avec des bruits sourds ou de musique, et où seul un seau était mis à disposition pour se soulager.

"Ces techniques ont fortement terni la réputation de l'Amérique dans le monde", a indiqué de son côté Barack Obama dans un communiqué après la publication du rapport, promettant de tout faire pour que ces méthodes ne soient plus jamais utilisées. "Aucune nation n'est parfaite mais une des forces de l'Amérique est notre volonté d'affronter ouvertement notre passé", a-t-il ajouté.

Des responsables républicains ont immédiatement dénoncé un rapport partisan, une "réécriture d'événements historiques", selon un communiqué de Mitch McConnell, chef des sénateurs républicains, et du vice-président républicain de la commission du Renseignement, Saxby Chambliss.

Etat d'alerte avancée

Fruit de plus de trois ans d'enquête (2009-2012), le rapport de la commission sur un programme vieux de plus d'une décennie, et arrêté dans ses aspects les plus secrets depuis 2006, a relancé un débat jamais tranché aux Etats-Unis: la torture après le 11-Septembre était-elle justifiée?

Les hommes au pouvoir sous la présidence de George W. Bush, notamment le vice-président Dick Cheney, et d'anciens chefs de la CIA, disent assumer et ont multiplié les interventions ces derniers jours pour défendre leurs décisions.

Mais au-delà du débat, de nombreux républicains disent craindre que la transparence ne donne du grain à moudre aux "ennemis" de l'Amérique, et suscite des représailles, similaires à la période ayant suivi les révélations sur les abus dans la prison irakienne d'Abou Ghraib en 2004.

Le secrétaire à la Défense Chuck Hagel a demandé aux commandants militaires américains dans le monde de se mettre en "état d'alerte avancée", bien qu'aucune menace spécifique n'ait été identifiée.

Avant la publication, Barack Obama s'était entretenu par téléphone avec la Première ministre polonaise, Ewa Kopacz, pour réaffirmer les liens entre les deux pays. La Pologne a vraisemblablement abrité l'une des prisons secrètes de la CIA, bien qu'elle nie officiellement.

Aucun pays ayant collaboré avec la CIA n'est nommé dans le rapport.

Après les attentats du 11 septembre 2001, George W. Bush a secrètement chargé la CIA de capturer et interroger des hauts responsables d'Al-Qaïda dans le monde. Au cours des années suivantes, en secret, l'agence d'espionnage a emprisonné les détenus de plus grande valeur dans des sites secrets, où ses interrogateurs usaient des méthodes "renforcées", hors de toute procédure judiciaire.

Quand le secret a été éventé, à partir de 2005, George W. Bush a fermé les centres de détention secrets, en 2006, mais le "programme" d'interrogatoire a continué jusqu'à l'arrivée au pouvoir de Barack Obama en janvier 2009.

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