Mardi 18 novembre, Sahbi Jouini, dirigeant d'un syndicat de police tunisien, a été condamné à 2 ans de prison pour "diffamation de l'armée" en conséquences de ses révélations sur l'attentat "terroriste" du 16 juillet 2014 contre des militaires. L'organisation Human Rights Watch a considéré qu'en condamnant Jouini, "les autorités tunisiennes tentent d'étouffer le débat public sur le comportement et les compétences du ministère de la Défense".
Le 16 juillet 2014, un attentat avait tué 14 militaires dans la région du mont Châambi, infligeant à l'armée tunisienne le bilan le plus lourd depuis l'indépendance, selon le ministère de la Défense.
Sahbi Jouini était intervenu sur Nessma TV ainsi que sur Ettounsiya TV pour déclarer que le ministère de la Défense avait reçu une semaine à l'avance des informations émanant des services de renseignement tunisiens. Malgré le fait que ces informations comprenaient la date et les détails du projet d'attaque, le ministère de la Défense n'avait pris aucune mesure pour protéger les soldats, assurait Jouini.
Suite à ces propos, "un procureur militaire a tout d'abord appelé Sahbi Jouini à comparaitre en tant que témoin. Ensuite ce procureur avait modifié son statut, le faisant passer de témoin à accusé, sans le lui notifier", a affirmé HRW.
L'organisation constate que les poursuites pénales contre Jouini constituent une violation de son droit à la liberté d'expression "qui est garanti par l'article 31 de la nouvelle Constitution tunisienne, et par l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), dont la Tunisie est un État partie".
Pour Eric Goldstein, membre de l'organisation de défense des droits de l'Homme , "la réponse appropriée des autorités aux accusations de Jouini serait d'enquêter à leur sujet".
"La manière dont les autorités l'ont traité pourrait bien donner davantage de crédibilité à ses allégations" poursuit-il.
Cette mise en cause de la juste militaire par une organisation de la société civile rappelle plusieurs autres affaires, comme celle de Ayoub Messaoudi en 2012.
Le tribunal militaire avait condamné cet ex-conseiller du président Moncef Marzouki, à 4 mois de prison avec sursis. Celui-ci avait révélé que le chef d'état-major des armées et le ministre de la Défense de l'époque étaient au courant de l'extradition de l'ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi vers la Libye, sans avoir prévenu Moncef Marzouki.
HRW déplorait, entre autres, le fait qu’un civil comme Messaoudi a été poursuivi devant un tribunal militaire. Ceci constituait, selon l'organisation, une violation du droit à un procès équitable et les garanties d’un procès en bonne et due forme.
Concernant le cas de Sahbi Jouini, Human Rights Watch recommande à l'Assemblée des représentants du peuple de réformer d'urgence toutes les lois qui prévoient des peines de prison pour diffamation et insultes à l'égard des institutions gouvernementales.
Le 16 juillet 2014, un attentat avait tué 14 militaires dans la région du mont Châambi, infligeant à l'armée tunisienne le bilan le plus lourd depuis l'indépendance, selon le ministère de la Défense.
Sahbi Jouini était intervenu sur Nessma TV ainsi que sur Ettounsiya TV pour déclarer que le ministère de la Défense avait reçu une semaine à l'avance des informations émanant des services de renseignement tunisiens. Malgré le fait que ces informations comprenaient la date et les détails du projet d'attaque, le ministère de la Défense n'avait pris aucune mesure pour protéger les soldats, assurait Jouini.
Suite à ces propos, "un procureur militaire a tout d'abord appelé Sahbi Jouini à comparaitre en tant que témoin. Ensuite ce procureur avait modifié son statut, le faisant passer de témoin à accusé, sans le lui notifier", a affirmé HRW.
L'organisation constate que les poursuites pénales contre Jouini constituent une violation de son droit à la liberté d'expression "qui est garanti par l'article 31 de la nouvelle Constitution tunisienne, et par l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), dont la Tunisie est un État partie".
Pour Eric Goldstein, membre de l'organisation de défense des droits de l'Homme , "la réponse appropriée des autorités aux accusations de Jouini serait d'enquêter à leur sujet".
"La manière dont les autorités l'ont traité pourrait bien donner davantage de crédibilité à ses allégations" poursuit-il.
Cette mise en cause de la juste militaire par une organisation de la société civile rappelle plusieurs autres affaires, comme celle de Ayoub Messaoudi en 2012.
Le tribunal militaire avait condamné cet ex-conseiller du président Moncef Marzouki, à 4 mois de prison avec sursis. Celui-ci avait révélé que le chef d'état-major des armées et le ministre de la Défense de l'époque étaient au courant de l'extradition de l'ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi vers la Libye, sans avoir prévenu Moncef Marzouki.
HRW déplorait, entre autres, le fait qu’un civil comme Messaoudi a été poursuivi devant un tribunal militaire. Ceci constituait, selon l'organisation, une violation du droit à un procès équitable et les garanties d’un procès en bonne et due forme.
Concernant le cas de Sahbi Jouini, Human Rights Watch recommande à l'Assemblée des représentants du peuple de réformer d'urgence toutes les lois qui prévoient des peines de prison pour diffamation et insultes à l'égard des institutions gouvernementales.
LIRE AUSSI: Médias et terrorisme: La difficile équation
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.