Le voyage vers Mars ne fait que commencer. A 13h05 jeudi 4 décembre, une fusée Delta IV embarquant la capsule américaine Orion devait décoller de Cap Canaveral en Floride.
Jeudi matin, les prévisions météorologiques donnaient 70% de chances de conditions favorables au moment du tir. Mais le lancement a été retardé à 13h17 heure française à cause d'un bateau qui se trouvait dans la zone de lancement, puis à nouveau repoussé pour cause de vents trop forts avant qu'un problème dans des valves des fusées d'appoint du lanceur ne soit détecté. La fenêtre de tir courait jusqu'à 15h44 et le lancement a été reporté à ce vendredi 5 décembre, avec une nouvelle fenêtre de tir s'ouvrant à 13h05.
Le vaisseau spatial de la Nasa, qui pèse près de 9 tonnes et pourra embarquer quatre astronautes, doit voyager seulement quelques heures et sans occupant à son bord. Il a finalement décollé comme prévu vendredi à 13h05 (voir la vidéo en haut de cet article).
Ce premier vol d'essai est un test majeur pour l'agence spatiale américaine, dont le prochain objectif est d'envoyer des astronautes au-delà de l'orbite terrestre (une première depuis la mission Apollo 17 en 1972) puis de préparer les premiers vols habités qui pourraient emporter l'homme vers Mars dans les années 2030.
"Il s'agit d'une première étape dans notre voyage vers Mars", résumait en novembre un responsable de l'agence spatiale américaine, estimant que le vol d'essai d'Orion est "sans nul doute la chose la plus importante que la Nasa fera cette année".
Concrètement, ce vol est surtout destiné à tester le bouclier thermique du vaisseau, qui devra résister à des températures de quelque 2200 degrés, ainsi que ses parachutes et ses ordinateurs de bord (voir la vidéo en haut de cet article). Orion embarquera aussi quelque 1200 capteurs destinés à mesurer les vibrations, le niveau de bruit ainsi que la température.
Après avoir atteint l'orbite au terme d'une ascension de 17 minutes, la capsule doit effectuer deux tours de la Terre à 5800 km d'altitude, soit près de quatorze fois la distance qui sépare la Station spatiale internationale du sol terrien (420 km). Ce périple long de 4 heures et 24 minutes doit se conclure par un amerrissage dans l'océan Pacifique, à quelque 1000 km des côtes mexicaines de la Basse-Californie.
Une importance symbolique
Le lancement d'Orion est symbolique et tourné vers l'avenir. Comme l'a expliqué à l'AFP John Logsdon, ex-directeur du Space Policy Institute, Orion ne devrait pas voler plus que deux fois par an pour transporter jusqu'à quatre personnes pendant maximum 21 jours autour de la Lune, et effectuer des rendez-vous avec des modules habitables de plus grande capacité. Ce sont ces modules, encore à développer, qui permettront à terme des missions habitées de longue durée vers Mars.
Un programme qui concerne d'ailleurs l'Europe, puisque l'agence spatiale européenne (Esa) a été chargée avec Airbus de la maîtrise d'œuvre du futur module de service d'Orion. Comme l'explique Le Figaro, ce module européen "fournira la propulsion, l'alimentation électrique, la régulation de la température et les composants vitaux", c'est-à-dire l'eau, l'oxygène et l'azote nécessaires aux astronautes.
Fin 2018, Orion doit effectuer un deuxième vol d'essai non habité de sept jours avec ce module, au cours duquel le vaisseau réalisera une trajectoire circumlunaire. Cette fois, il sera lancé par le Space Launch System, fusée de nouvelle génération annoncée comme la plus puissante jamais construite.
Contraintes budgétaires
Un véhicule de lancement sur lequel compte la Nasa pour réaliser en 2021 le premier vol habité qui placera Orion et les quatre astronautes à son bord en orbite autour de la Lune pendant quelques jours. L'agence spatiale prévoit aussi d'en profiter pour étudier un astéroïde géocroiseur (c'est-à-dire passant près de la Terre) qui aura été "capturé" au préalable. Mais la destination espérée reste la planète rouge, même si un "amarsissage" paraît hautement improbable avant le milieu des années 2030.
» Le programme martien de la Nasa résumé en une infographie (cliquez sur l'image pour l'agrandir):
Comme l'explique l'analyste Marco Caceres au Washington Post, Mars reste encore loin, notamment parce que le programme spatial de la Nasa est limité par les contraintes budgétaires. "C'est le problème avec tout ce qui prend 20 ans - les gens ont une capacité d'attention limitée", explique-t-il, rappelant que les leviers de décisions sont nombreux, entre l'administration et le Congrès américains, et qu'"inévitablement quelqu'un va contourner, annuler ou réduire" ce programme.
"C'est comme ça", se résout l'ancien astronaute Robert Cabana interrogé par le Guardian, qui rappelle que la prochaine élection présidentielle américaine (en 2016) pourrait entraîner de nouvelles incertitudes, voire des retards dans le calendrier. "J'aimerais que cela aille plus vite, mais je pense que c'est un bon plan au vu de notre budget", affirme Mark Geyer, l'un des responsables d'Orion. Le coût du programme, avec le développement du Space Launch System, pourrait dépasser les 30 milliards de dollars.
En attendant, la Nasa est concurrencée par un autre programme, celui de Mars One. Cette fondation a pour but d'envoyer en 2024 une première équipe de quatre volontaires pour coloniser la planète rouge sans retour possible, après un voyage de sept mois. Plus de 200.000 personnes se sont portées volontaires pour faire partie de ce projet, dont la faisabilité et son financement - en partie via une émission de télé-réalité - suscitent de nombreux doutes.
L'Europe et la Russie n'ont pas non plus dit leur dernier mot, tandis que la Chine et l'Inde pointent déjà le bout de leur nez.
Jeudi matin, les prévisions météorologiques donnaient 70% de chances de conditions favorables au moment du tir. Mais le lancement a été retardé à 13h17 heure française à cause d'un bateau qui se trouvait dans la zone de lancement, puis à nouveau repoussé pour cause de vents trop forts avant qu'un problème dans des valves des fusées d'appoint du lanceur ne soit détecté. La fenêtre de tir courait jusqu'à 15h44 et le lancement a été reporté à ce vendredi 5 décembre, avec une nouvelle fenêtre de tir s'ouvrant à 13h05.
Le vaisseau spatial de la Nasa, qui pèse près de 9 tonnes et pourra embarquer quatre astronautes, doit voyager seulement quelques heures et sans occupant à son bord. Il a finalement décollé comme prévu vendredi à 13h05 (voir la vidéo en haut de cet article).
Liftoff! #Orion's flight test launches a critical step on our #JourneytoMars
Watch: http://t.co/6XtjOi1yJo
— NASA (@NASA) 5 Décembre 2014
Ce premier vol d'essai est un test majeur pour l'agence spatiale américaine, dont le prochain objectif est d'envoyer des astronautes au-delà de l'orbite terrestre (une première depuis la mission Apollo 17 en 1972) puis de préparer les premiers vols habités qui pourraient emporter l'homme vers Mars dans les années 2030.
The 1st human mission to Mars needs ingenuity. #Orion is the next step on the #JourneyToMars: http://t.co/Keo7CJviPW pic.twitter.com/pbclfAsHxF
— NASA (@NASA) 1 Décembre 2014
"Il s'agit d'une première étape dans notre voyage vers Mars", résumait en novembre un responsable de l'agence spatiale américaine, estimant que le vol d'essai d'Orion est "sans nul doute la chose la plus importante que la Nasa fera cette année".
Concrètement, ce vol est surtout destiné à tester le bouclier thermique du vaisseau, qui devra résister à des températures de quelque 2200 degrés, ainsi que ses parachutes et ses ordinateurs de bord (voir la vidéo en haut de cet article). Orion embarquera aussi quelque 1200 capteurs destinés à mesurer les vibrations, le niveau de bruit ainsi que la température.
Want a behind the scenes look at #Orion? Here's who to follow at today's #NASASocial: http://t.co/DyydsFmk8f pic.twitter.com/uxK4c0kqlU
— NASA (@NASA) 3 Décembre 2014
Après avoir atteint l'orbite au terme d'une ascension de 17 minutes, la capsule doit effectuer deux tours de la Terre à 5800 km d'altitude, soit près de quatorze fois la distance qui sépare la Station spatiale internationale du sol terrien (420 km). Ce périple long de 4 heures et 24 minutes doit se conclure par un amerrissage dans l'océan Pacifique, à quelque 1000 km des côtes mexicaines de la Basse-Californie.
Une importance symbolique
Le lancement d'Orion est symbolique et tourné vers l'avenir. Comme l'a expliqué à l'AFP John Logsdon, ex-directeur du Space Policy Institute, Orion ne devrait pas voler plus que deux fois par an pour transporter jusqu'à quatre personnes pendant maximum 21 jours autour de la Lune, et effectuer des rendez-vous avec des modules habitables de plus grande capacité. Ce sont ces modules, encore à développer, qui permettront à terme des missions habitées de longue durée vers Mars.
Un programme qui concerne d'ailleurs l'Europe, puisque l'agence spatiale européenne (Esa) a été chargée avec Airbus de la maîtrise d'œuvre du futur module de service d'Orion. Comme l'explique Le Figaro, ce module européen "fournira la propulsion, l'alimentation électrique, la régulation de la température et les composants vitaux", c'est-à-dire l'eau, l'oxygène et l'azote nécessaires aux astronautes.
Fin 2018, Orion doit effectuer un deuxième vol d'essai non habité de sept jours avec ce module, au cours duquel le vaisseau réalisera une trajectoire circumlunaire. Cette fois, il sera lancé par le Space Launch System, fusée de nouvelle génération annoncée comme la plus puissante jamais construite.
Contraintes budgétaires
Un véhicule de lancement sur lequel compte la Nasa pour réaliser en 2021 le premier vol habité qui placera Orion et les quatre astronautes à son bord en orbite autour de la Lune pendant quelques jours. L'agence spatiale prévoit aussi d'en profiter pour étudier un astéroïde géocroiseur (c'est-à-dire passant près de la Terre) qui aura été "capturé" au préalable. Mais la destination espérée reste la planète rouge, même si un "amarsissage" paraît hautement improbable avant le milieu des années 2030.
» Le programme martien de la Nasa résumé en une infographie (cliquez sur l'image pour l'agrandir):
Comme l'explique l'analyste Marco Caceres au Washington Post, Mars reste encore loin, notamment parce que le programme spatial de la Nasa est limité par les contraintes budgétaires. "C'est le problème avec tout ce qui prend 20 ans - les gens ont une capacité d'attention limitée", explique-t-il, rappelant que les leviers de décisions sont nombreux, entre l'administration et le Congrès américains, et qu'"inévitablement quelqu'un va contourner, annuler ou réduire" ce programme.
"C'est comme ça", se résout l'ancien astronaute Robert Cabana interrogé par le Guardian, qui rappelle que la prochaine élection présidentielle américaine (en 2016) pourrait entraîner de nouvelles incertitudes, voire des retards dans le calendrier. "J'aimerais que cela aille plus vite, mais je pense que c'est un bon plan au vu de notre budget", affirme Mark Geyer, l'un des responsables d'Orion. Le coût du programme, avec le développement du Space Launch System, pourrait dépasser les 30 milliards de dollars.
En attendant, la Nasa est concurrencée par un autre programme, celui de Mars One. Cette fondation a pour but d'envoyer en 2024 une première équipe de quatre volontaires pour coloniser la planète rouge sans retour possible, après un voyage de sept mois. Plus de 200.000 personnes se sont portées volontaires pour faire partie de ce projet, dont la faisabilité et son financement - en partie via une émission de télé-réalité - suscitent de nombreux doutes.
L'Europe et la Russie n'ont pas non plus dit leur dernier mot, tandis que la Chine et l'Inde pointent déjà le bout de leur nez.
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