Sa première visite en Turquie a donné lieu à un dialogue de sourds politique entre le pape François, avocat de l'alliance des religions contre le terrorisme, et les autorités d'Ankara, qui ont insisté sur la dénonciation de l'islamophobie, relèvent les analystes.
Sous les ors du nouveau et très controversé palais présidentiel turc, le contraste était saisissant. Tous deux crispés en dépit des amabilités d'usage et des sourires de rigueur, le souverain pontife et son hôte turc Recep Tayyip Erdogan ont chacun récité leur partition, sans véritable échange.
"Le pape s'exprimait dans une perspective pastorale, tandis que le président a fait un discours très politique", a résumé très diplomatiquement pour la presse le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.
Le discours de François a été courtois mais ferme. Il a souligné sa place de "pont naturel" de la Turquie entre l'Occident et l'Orient et insisté sur le rôle de modèle qu'elle devait jouer en matière de dialogue entre les cultures.
Le pape argentin a aussi dénoncé la situation juridique de la minuscule communauté chrétienne, à peine 80.000 membres dans une Turquie à écrasante majorité musulmane, tolérée mais toujours privée de statut officiel.
En choisissant dans son discours de parler au nom de "nous, chrétiens et musulmans", il a employé "une formule très forte", a noté le père Lombardi.
Comme il l'avait déjà évoqué en Jordanie en mai, le pape a plaidé pour le dialogue entre les confessions comme contre-feu au fondamentalisme, à l'heure où les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) recrutent de nombreux jeunes radicalisés et occupent des pans entiers des territoires irakien et syrien, aux portes de la Turquie.
Réquisitoire contre l'islamophobie
"Le pape est très convaincu du rôle politique des religions", a indiqué à l'AFP le père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite Civilta Cattolica, "il aime toucher les conflits et les situations difficiles".
Dans un tout autre registre, M. Erdogan s’est livré à un implacable réquisitoire contre la montée de l'islamophobie, l'oppression des musulmans en Occident et le "terrorisme d'Etat" du régime syrien de Bachar al-Assad et d'Israël à Gaza.
Un discours très offensif où l'islam est apparu dans le rôle de la victime, évoquant rapidement les exactions subies par les chrétiens d'Irak ou de Syrie.
Sur le même ton, le plus haut dignitaire religieux turc, Mehmet Görmez, a lui aussi fustigé "la paranoïa islamophobique", prétexte à "des pressions massives, des intimidations, des attaques contre nos frères et sœurs qui vivent en Occident".
Et s'il a dénoncé leurs actes "complètement inacceptables" en Irak ou en Syrie, M. Görmez les a attribués à des "esprits blessés", manière de souligner une fois de plus la responsabilité de l'Occident dans la montée du fondamentalisme islamique.
Le pape s'est abstenu de donner ouvertement des conseils politiques à M. Erdogan sur la politique à suivre dans les conflits syrien et irakien ou, dans son pays-même, vis-à-vis de la minorité chrétienne.
Mais il a fait passer des messages sans ambiguïtés, a jugé Mgr Pascal Gollnisch, le directeur de l'Oeuvre d'Orient.
"Il n'y a pas de paix possible si l'on aborde pas les questions des libertés", y compris en Turquie, a souligné Mgr Gollnisch à l'AFP. "Cela a été dit par le pape en termes diplomatiques mais clairement. Que le séminaire du patriarcat orthodoxe soit fermé, que l'église catholique n'ait pas de dimension juridique en Turquie, c'est inacceptable".
De même sur les guerres au Moyen-Orient. "L'influence que peut avoir la Turquie sur le conflit a été soulignée" par François, a noté Pascal Gollnisch. Pour le Vatican, la Turquie apparaît clairement comme une des clés de l'apaisement.
Sous les ors du nouveau et très controversé palais présidentiel turc, le contraste était saisissant. Tous deux crispés en dépit des amabilités d'usage et des sourires de rigueur, le souverain pontife et son hôte turc Recep Tayyip Erdogan ont chacun récité leur partition, sans véritable échange.
"Le pape s'exprimait dans une perspective pastorale, tandis que le président a fait un discours très politique", a résumé très diplomatiquement pour la presse le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.
Le discours de François a été courtois mais ferme. Il a souligné sa place de "pont naturel" de la Turquie entre l'Occident et l'Orient et insisté sur le rôle de modèle qu'elle devait jouer en matière de dialogue entre les cultures.
Le pape argentin a aussi dénoncé la situation juridique de la minuscule communauté chrétienne, à peine 80.000 membres dans une Turquie à écrasante majorité musulmane, tolérée mais toujours privée de statut officiel.
En choisissant dans son discours de parler au nom de "nous, chrétiens et musulmans", il a employé "une formule très forte", a noté le père Lombardi.
Comme il l'avait déjà évoqué en Jordanie en mai, le pape a plaidé pour le dialogue entre les confessions comme contre-feu au fondamentalisme, à l'heure où les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) recrutent de nombreux jeunes radicalisés et occupent des pans entiers des territoires irakien et syrien, aux portes de la Turquie.
Réquisitoire contre l'islamophobie
"Le pape est très convaincu du rôle politique des religions", a indiqué à l'AFP le père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite Civilta Cattolica, "il aime toucher les conflits et les situations difficiles".
Dans un tout autre registre, M. Erdogan s’est livré à un implacable réquisitoire contre la montée de l'islamophobie, l'oppression des musulmans en Occident et le "terrorisme d'Etat" du régime syrien de Bachar al-Assad et d'Israël à Gaza.
Un discours très offensif où l'islam est apparu dans le rôle de la victime, évoquant rapidement les exactions subies par les chrétiens d'Irak ou de Syrie.
Sur le même ton, le plus haut dignitaire religieux turc, Mehmet Görmez, a lui aussi fustigé "la paranoïa islamophobique", prétexte à "des pressions massives, des intimidations, des attaques contre nos frères et sœurs qui vivent en Occident".
Et s'il a dénoncé leurs actes "complètement inacceptables" en Irak ou en Syrie, M. Görmez les a attribués à des "esprits blessés", manière de souligner une fois de plus la responsabilité de l'Occident dans la montée du fondamentalisme islamique.
Le pape s'est abstenu de donner ouvertement des conseils politiques à M. Erdogan sur la politique à suivre dans les conflits syrien et irakien ou, dans son pays-même, vis-à-vis de la minorité chrétienne.
Mais il a fait passer des messages sans ambiguïtés, a jugé Mgr Pascal Gollnisch, le directeur de l'Oeuvre d'Orient.
"Il n'y a pas de paix possible si l'on aborde pas les questions des libertés", y compris en Turquie, a souligné Mgr Gollnisch à l'AFP. "Cela a été dit par le pape en termes diplomatiques mais clairement. Que le séminaire du patriarcat orthodoxe soit fermé, que l'église catholique n'ait pas de dimension juridique en Turquie, c'est inacceptable".
De même sur les guerres au Moyen-Orient. "L'influence que peut avoir la Turquie sur le conflit a été soulignée" par François, a noté Pascal Gollnisch. Pour le Vatican, la Turquie apparaît clairement comme une des clés de l'apaisement.
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