"Béji Caïd Essebsi a toujours été l'homme de l'autocratie", a lancé Moncef Marzouki à l'encontre de son adversaire ce mardi lors d'une interview sur France 24.
Lors de cet entretien, Moncef Marzouki, Président sortant qualifié pour le second tour de la présidentielle, a multiplié les attaques contre Béji Caïd Essebsi arrivé en tête de la course à l'issue du premier tour.
"Il y a eu une campagne d'intoxication. On a parlé d'un écart de 20 points, puis de 10 points et maintenant il est à 6. Toute la stratégie de l'adversaire qui a consisté à sous-estimer mes chances et surestimer les siennes (...) est tombée à l'eau", a déclaré Moncef Marzouki.
Les résultats préliminaires officiels ont été annoncés en milieu d'après-midi par l'Instance électorale. Béji Caïd Essebsi a été crédité de 39,46% des votes exprimés contre 33,43% pour Moncef Marzouki.
"Nous sommes pratiquement au coude à coude", a insisté le président de la République.
"Où allons-nous s'il refuse déjà le débat démocratique?"
Moncef Marzouki a également défendu le principe d'un "débat démocratique" pendant l'entre-deux-tours. Il a estimé que ce débat était crucial pour "que les Tunisiens choisissent réellement sur (...) deux visions de l'avenir".
Face au refus exprimé par son adversaire lors d'une interview sur la même chaîne, Marzouki rétorque: "Ça montre bien que sa conception de la démocratie est vacillante".
Une autre polémique oppose les deux hommes, à savoir la nomination du candidat chargé de former le futur gouvernement. Le différend repose sur deux lectures de la Constitution, particulièrement l'article 89 et les dispositions transitoires.
Si le Président sortant considère que ses prérogatives lui permettent de nommer le chef du gouvernement proposé par Nida Tounes, dans un délai d'une semaine à compter de la proclamation des résultats définitifs des élections législatives, l'autre camp assure qu'il faudrait attendre l'élection du prochain chef de l'Etat.
Cette deuxième lecture se baserait essentiellement sur une faille dans les dispositions transitoires, soutenue par le quartet parrain du Dialogue national qui cherche actuellement à se substituer à une Cour constitutionnelle encore inexistante.
"Où allons-nous si déjà il refuse le débat démocratique (...) et refuse de respecter la constitution", a fustigé Moncef Marzouki.
L'électorat salafiste en question
Moncef Marzouki n'a pas mâché ses mots en commentant les récentes déclarations de son concurrent. "Traiter 1.100.000 tunisiens d'islamistes, de salafistes et de terroristes n'est pas digne d'un homme qui prétend rassembler les Tunisiens, car c'est ça la fonction d'un Président", a-t-il lancé.
Moncef Marzouki s'est également félicité du fait de pouvoir convaincre des salafistes et de les "sortir de l'extrémisme". "Je me félicite de tout salafiste qui me rejoindrait parce que je l'aurais arraché à la démocratie", a-t-il affirmé.
Il a déploré le "discours réducteur" de son adversaire, jugeant que sa "violence verbale" poussait à la violence et à la division.
Le CPR, parti fondé par Moncef Marzouki et dont il est président d'honneur, n'a obtenu que quatre sièges lors des élections législatives. Pour le président de la République, cet échec électoral n'est pas le sien.
"J'ai quitté le CPR en 2011, je ne le désavoue pas, mais ce n'est pas moi. Le président de la République doit chercher un électorat non-partisan, contrairement à Béji Caïd Essebsi (...), mon électorat est trans-partisan", a-t-il justifié.
Le candidat à sa propre succession estime ainsi que les voix qu'il a réussi à récolter sont celles de Tunisiens de "toutes obédiences idéologiques, de toutes les classes et de toutes les régions".
"Je n'ai aucune leçon à recevoir de Béji Caïd Essebsi"
L'opposition entre les deux candidats et une opposition entre l'ancien régime et les "démocrates", a assuré Marzouki, qui appelle à ne pas se tromper de combat.
"Je suis un militant des droits de l'homme, je n'ai aucune leçon à recevoir de la part de M. Essebsi en matière de démocratie, ni de n'importe quel laïc en matière de position sociale. il ne faut pas mélanger les genres", a-t-il dit.
Agé de 87 ans, Béji Caïd Essebsi a été ministre sous Bourguiba et président de la Chambre des représentants au début de la présidence de Ben Ali. Il a ensuite quitté les hautes sphères de la politique pour revenir sur les devants de la scène après la révolution. Il a mené le deuxième gouvernement de transition jusqu'aux élections de l'Assemblée constituante en octobre 2011.
"La bataille électorale est la bataille entre l'ancien système qui est en train de revenir et le nouveau système qui se bat proprement, avec modération et qui se bat en restant dans le cadre des valeurs de la démocratie et des droits de l'homme. Pour ces gens (l'ancien système), ce sont des valeurs à géométrie variable qu'ils ont toujours trahies. C'est pour ça que je me bats, je me bats pour que la Tunisie ne verse pas de nouveau dans le cauchemar de l'ancien système", a assuré Marzouki.
"Ils n'ont rien appris, il n'ont rien compris et ils ne veulent rien apprendre", a-t-il conclu.
Lors de cet entretien, Moncef Marzouki, Président sortant qualifié pour le second tour de la présidentielle, a multiplié les attaques contre Béji Caïd Essebsi arrivé en tête de la course à l'issue du premier tour.
"Il y a eu une campagne d'intoxication. On a parlé d'un écart de 20 points, puis de 10 points et maintenant il est à 6. Toute la stratégie de l'adversaire qui a consisté à sous-estimer mes chances et surestimer les siennes (...) est tombée à l'eau", a déclaré Moncef Marzouki.
Les résultats préliminaires officiels ont été annoncés en milieu d'après-midi par l'Instance électorale. Béji Caïd Essebsi a été crédité de 39,46% des votes exprimés contre 33,43% pour Moncef Marzouki.
"Nous sommes pratiquement au coude à coude", a insisté le président de la République.
"Où allons-nous s'il refuse déjà le débat démocratique?"
Moncef Marzouki a également défendu le principe d'un "débat démocratique" pendant l'entre-deux-tours. Il a estimé que ce débat était crucial pour "que les Tunisiens choisissent réellement sur (...) deux visions de l'avenir".
"J'espère que M. Béji Caïd Essebsi acceptera encore une fois mon invitation. (...) C'est après ce débat démocratique que je compte recueillir les voix qui me sont nécessaires pour parachever l'oeuvre qui a été la mienne", a-t-il dit.
Face au refus exprimé par son adversaire lors d'une interview sur la même chaîne, Marzouki rétorque: "Ça montre bien que sa conception de la démocratie est vacillante".
Une autre polémique oppose les deux hommes, à savoir la nomination du candidat chargé de former le futur gouvernement. Le différend repose sur deux lectures de la Constitution, particulièrement l'article 89 et les dispositions transitoires.
Si le Président sortant considère que ses prérogatives lui permettent de nommer le chef du gouvernement proposé par Nida Tounes, dans un délai d'une semaine à compter de la proclamation des résultats définitifs des élections législatives, l'autre camp assure qu'il faudrait attendre l'élection du prochain chef de l'Etat.
Cette deuxième lecture se baserait essentiellement sur une faille dans les dispositions transitoires, soutenue par le quartet parrain du Dialogue national qui cherche actuellement à se substituer à une Cour constitutionnelle encore inexistante.
"Où allons-nous si déjà il refuse le débat démocratique (...) et refuse de respecter la constitution", a fustigé Moncef Marzouki.
LIRE AUSSI: Béji Caïd Essebsi refuse de relever le défi lancé par Moncef Marzouki
L'électorat salafiste en question
Moncef Marzouki n'a pas mâché ses mots en commentant les récentes déclarations de son concurrent. "Traiter 1.100.000 tunisiens d'islamistes, de salafistes et de terroristes n'est pas digne d'un homme qui prétend rassembler les Tunisiens, car c'est ça la fonction d'un Président", a-t-il lancé.
"C'est triste d'amener le niveau politique à ce niveau (...) C'est non seulement un mensonge mais c'est une insulte au peuple tunisien. Béji Caïd Essebsi devrait trouver d'autres arguments de meilleure facture".
Moncef Marzouki s'est également félicité du fait de pouvoir convaincre des salafistes et de les "sortir de l'extrémisme". "Je me félicite de tout salafiste qui me rejoindrait parce que je l'aurais arraché à la démocratie", a-t-il affirmé.
Il a déploré le "discours réducteur" de son adversaire, jugeant que sa "violence verbale" poussait à la violence et à la division.
Le CPR, parti fondé par Moncef Marzouki et dont il est président d'honneur, n'a obtenu que quatre sièges lors des élections législatives. Pour le président de la République, cet échec électoral n'est pas le sien.
"J'ai quitté le CPR en 2011, je ne le désavoue pas, mais ce n'est pas moi. Le président de la République doit chercher un électorat non-partisan, contrairement à Béji Caïd Essebsi (...), mon électorat est trans-partisan", a-t-il justifié.
Le candidat à sa propre succession estime ainsi que les voix qu'il a réussi à récolter sont celles de Tunisiens de "toutes obédiences idéologiques, de toutes les classes et de toutes les régions".
"Je n'ai aucune leçon à recevoir de Béji Caïd Essebsi"
L'opposition entre les deux candidats et une opposition entre l'ancien régime et les "démocrates", a assuré Marzouki, qui appelle à ne pas se tromper de combat.
"Je suis un militant des droits de l'homme, je n'ai aucune leçon à recevoir de la part de M. Essebsi en matière de démocratie, ni de n'importe quel laïc en matière de position sociale. il ne faut pas mélanger les genres", a-t-il dit.
Agé de 87 ans, Béji Caïd Essebsi a été ministre sous Bourguiba et président de la Chambre des représentants au début de la présidence de Ben Ali. Il a ensuite quitté les hautes sphères de la politique pour revenir sur les devants de la scène après la révolution. Il a mené le deuxième gouvernement de transition jusqu'aux élections de l'Assemblée constituante en octobre 2011.
"La bataille électorale est la bataille entre l'ancien système qui est en train de revenir et le nouveau système qui se bat proprement, avec modération et qui se bat en restant dans le cadre des valeurs de la démocratie et des droits de l'homme. Pour ces gens (l'ancien système), ce sont des valeurs à géométrie variable qu'ils ont toujours trahies. C'est pour ça que je me bats, je me bats pour que la Tunisie ne verse pas de nouveau dans le cauchemar de l'ancien système", a assuré Marzouki.
"Ils n'ont rien appris, il n'ont rien compris et ils ne veulent rien apprendre", a-t-il conclu.
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