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Etats-Unis: Obama a accepté la démission du chef du Pentagone, Chuck Hagel

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INTERNATIONAL - Chuck Hagel, chef du Pentagone, a présenté sa démission à Barack Obama qui l'a acceptée ce lundi, la Maison Blanche insistant sur la nécessité d'un renouveau au moment où l'offensive contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie suscite des interrogations.

"J'ai présenté ma démission aujourd'hui", a déclaré M. Hagel au cours d'une brève allocution à la Maison Blanche aux côtés de M. Obama. Celui-ci a rendu hommage à un "secrétaire à la Défense exemplaire" et un "ami". M. Hagel restera à son poste jusqu'à ce que son remplaçant soit confirmé par le Sénat.


Seul républicain dans le cabinet Obama, Chuck Hagel, 68 ans, ancien du Vietnam, hostile à un interventionnisme à tout crin, était devenu secrétaire à la Défense il y a moins de deux ans.

Sa feuille de route était alors de réduire la voilure et de mener à bien le retrait des soldats américains d'Afghanistan. Le lancement, début août, d'une campagne de frappes aériennes contre les jihadistes de l'EI en Irak d'abord puis en Syrie voisine ensuite, a profondément changé la donne.

"Nous estimons que, pour les deux dernières années du président à la Maison Blanche, un autre secrétaire à la Défense pourrait être plus adapté pour répondre aux défis" qui se posent, a souligné Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche, évoquant en premier lieu la lutte contre l'EI, mais aussi la situation dans l'est de l'Ukraine ou encore la riposte face au virus Ebola.

Michèle Flournoy, 53 ans, ancienne numéro trois du Pentagone, fait figure de favorite et pourrait devenir la première femme de l'histoire à occuper ce poste.

Très respectée par les militaires, cette démocrate diplômée de Harvard fait partie de ceux qui ont pensé la politique anti-insurrectionnelle des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Elle connaît bien les arcanes du Pentagone, puisqu'elle y avait aussi travaillé sous la présidence de Bill Clinton (1993-2001), déjà sur la stratégie.

Les noms de Jack Reed, sénateur démocrate du Rhode Island et ancien membre d'une unité d'élite de parachutistes, et d'Ashton Carter, ex-secrétaire adjoint à la Défense, sont aussi évoqués.

Pas dans le premier cercle

Nettement moins charismatique que son prédécesseur Leon Panetta, parfois assez confus en conférence de presse, donnant souvent l'impression de subir les décisions plutôt que de donner l'impulsion, M. Hagel semble avoir eu du mal à se faire une place dans le premier cercle du président américain.

"Je sais qu'il était très très frustré. Nous n'avons pas de stratégie pour combattre l'EI", a commenté le sénateur républicain John McCain, très critique de la politique étrangère de M. Obama. "Il n'a jamais pu entrer dans le cercle resserré à la Maison Blanche qui prend toutes les décisions", a ajouté M. McCain, lui aussi un ancien combattant du Vietnam.


Le président de la Chambre des représentants des Etats-Unis, le républicain John Boehner, a jugé que ce changement à la tête du Pentagone devait s'accompagner d'une réflexion plus large sur la stratégie américaine face au groupe EI. "Nous ne pouvons vaincre l'ennemi sans un effort coordonné et réfléchi qui bénéficie du soutien massif du peuple américain. A ce jour, cette administration n'a pas réussi", a-t-il estimé.

Sur Twitter, des jihadistes ont salué cette démission, jugeant qu'elle représentait une victoire pour l'organisation EI. "Connaissez-vous une autre organisation qui peut obliger une administration américaine à virer son ministre de la Défense?", a lancé l'un d'eux.

Chuck Hagel s'est façonné au Vietnam, où il a été blessé à deux reprises, se voyant décerner autant de médailles Purple Heart.

A l'arrivée de Ronald Reagan au pouvoir, au début des années 80, il devient numéro deux du ministère des Anciens combattants et n'hésite pas à démissionner pour dénoncer les coupes dans les pensions des vétérans. Il passe alors dans le privé, créant une société de téléphonie mobile qui le rendra millionnaire.

Lors de son passage au Sénat (1996-2008) où il était membre de la commission des Affaires étrangères, il s'était rapidement opposé à la politique de George W. Bush en Irak, s'attirant les critiques de son camp.


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