On connaît mal Hédi Nouira.
Ce grand argentier de l'Etat, créateur du dinar en 1958 et Premier ministre tout au long des années 70 fut l'homme de plus d'un paradoxe.
Jeune dandy, on ne retient pourtant de sa personne que l'homme discret et réservé, voire timide ou secret. Avocat et surtout journaliste et éditorialiste du journal "La Mission", on le confond avec un financier, un comptable ou un gestionnaire d'entreprise.
Grand bourgeois, qualifié d'ultralibéral, il a été en même temps l'inventeur du "Contrat social" tunisien, un accord triennal entre les partenaires sociaux et l'Etat que, Raymond Barre, Premier ministre français, qualifia d'acte pionnier et exemplaire. Militant syndicaliste, il était en 1938 le chef du syndicat le plus à gauche, la CGTT, deuxième mouture de la confédération fondée par Mohammed Ali El Hammi. Premier ministre, sa police matera dans le sang la grève générale de 1978, lors du Jeudi noir.
Dauphin désigné de Bourguiba, la France l'avait discrètement assuré de son soutien pour prendre la relève de Bourguiba mais, en homme loyal, il s'y était refusé. D'ailleurs Bourguiba lui survivra.
Sérieux et travailleur acharné, les Tunisiens retiennent pourtant de sa décennie le "Nouira-pont", un jour de congé de plus pour faire la jonction entre un jour férié prévu et un dimanche.
En 1972, fier de ses performances économiques, mais craignant de paraître peu crédible aux yeux des bailleurs de fonds internationaux, il se contenta d'afficher un taux croissance de 12 % , au lieu des 17 % réellement réalisés!
Politiquement peu conciliant, il autorisa toutefois la parution d’Erraï, premier grand journal d'opposition.
Francophone et francophile avéré, il avait laissé son ministre de l'Education arabiser l'enseignement de la philosophie mais continuait à demander l'usage du français lors du Conseil des ministres, pour une meilleure clarté des propos, estimait-il.
On le voit ici à bord d'un avion, détendu et amical , jouant une partie de carte avec Mohamed Ben Smaïl.
Ce dernier avait obtenu de travailler librement, démissionna pourtant de la direction de la Radio Télévison, le jour où Nouira, mécontent que son discours n'ait pas fait la une des informations, avait exigé qu'il soit diffusé in extenso!
50 ans, 50 photos, en partenariat avec Cérès.
Ce grand argentier de l'Etat, créateur du dinar en 1958 et Premier ministre tout au long des années 70 fut l'homme de plus d'un paradoxe.
Jeune dandy, on ne retient pourtant de sa personne que l'homme discret et réservé, voire timide ou secret. Avocat et surtout journaliste et éditorialiste du journal "La Mission", on le confond avec un financier, un comptable ou un gestionnaire d'entreprise.
Grand bourgeois, qualifié d'ultralibéral, il a été en même temps l'inventeur du "Contrat social" tunisien, un accord triennal entre les partenaires sociaux et l'Etat que, Raymond Barre, Premier ministre français, qualifia d'acte pionnier et exemplaire. Militant syndicaliste, il était en 1938 le chef du syndicat le plus à gauche, la CGTT, deuxième mouture de la confédération fondée par Mohammed Ali El Hammi. Premier ministre, sa police matera dans le sang la grève générale de 1978, lors du Jeudi noir.
Dauphin désigné de Bourguiba, la France l'avait discrètement assuré de son soutien pour prendre la relève de Bourguiba mais, en homme loyal, il s'y était refusé. D'ailleurs Bourguiba lui survivra.
Sérieux et travailleur acharné, les Tunisiens retiennent pourtant de sa décennie le "Nouira-pont", un jour de congé de plus pour faire la jonction entre un jour férié prévu et un dimanche.
En 1972, fier de ses performances économiques, mais craignant de paraître peu crédible aux yeux des bailleurs de fonds internationaux, il se contenta d'afficher un taux croissance de 12 % , au lieu des 17 % réellement réalisés!
Politiquement peu conciliant, il autorisa toutefois la parution d’Erraï, premier grand journal d'opposition.
Francophone et francophile avéré, il avait laissé son ministre de l'Education arabiser l'enseignement de la philosophie mais continuait à demander l'usage du français lors du Conseil des ministres, pour une meilleure clarté des propos, estimait-il.
On le voit ici à bord d'un avion, détendu et amical , jouant une partie de carte avec Mohamed Ben Smaïl.
Ce dernier avait obtenu de travailler librement, démissionna pourtant de la direction de la Radio Télévison, le jour où Nouira, mécontent que son discours n'ait pas fait la une des informations, avait exigé qu'il soit diffusé in extenso!
50 ans, 50 photos, en partenariat avec Cérès.
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